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Publié le par Tourtaux

 

Le SPD allemand prend ses distances avec l'Internationale socialiste

LE MONDE | 23.05.2013 à 12h32 • Mis à jour le 23.05.2013 à 15h12


Par Frédéric Lemaître


Leipzig, envoyé spécial. Le Parti social-démocrate (SPD) allemand a  profité de la célébration, à Leipzig, de son 150anniversaire, le jeudi 23 mai, pour lancer la veille "l'Alliance progressiste", un "réseau" social-démocrate appelé, selon lui,  à prendre le relais de l'Internationale socialiste (IS). Pour le SPD, cette organisation, créée à Paris en 1889 et relancée en 1951, a été incapable de penser la crise du capitalisme financier et a trop longtemps accepté dans ses rangs la présence de "camarades" peu recommandables comme Daniel Ortega ou Laurent Gbagbo, le président du Nicaragua et son ex-homologue de Côte d'Ivoire. Il est donc temps de tourner la page.   

Le président François Hollande salue les anciens chanceliers Helmut Schmidt (au centre) et Gerhard Schröder, le 23 mai à Leipzig, lors des célébrations du 150e anniversaire de la création du SPD. Le président François Hollande salue les anciens chanceliers Helmut Schmidt (au centre) et Gerhard Schröder, le 23 mai à Leipzig, lors des célébrations du 150e anniversaire de la création du SPD. | Odd Andersen/AP

L'invitation lancée par le SPD a été couronnée de succès : quelque 80 partis étaient représentés. Les partis sociaux-démocrates et socialistes européens mais aussi des partis africains, sud-américains, asiatiques et même le Parti démocrate américain. Le représentant de celui-ci, Howard Dean, a d'ailleurs fait preuve d'un "euro-enthousiasme" qui manquait singulièrement aux Européens.  "L'Europe a les meilleures lois de protection du consommateur, le meilleur droit du travail, le meilleur droit environnemental. (...) Préserver l'Union européenne est fondamental", a déclaré M. Dean.

Si le Parti démocrate, tout comme le Parti du Congrès indien et le Parti des travailleurs brésilien n'adhèreront pas formellement à l'Alliance progressiste, ils en suivront les travaux. Contrairement à cette dernière, l'Alliance progressive n'est dotée d'aucun secrétariat ni d'aucun permanent. Il a été décidé à Leipzig que ses membres se réuniront en octobre à Stockholm puis, au début 2014, en Tunisie.


L'INITIATIVE ALLEMANDE A  FAIT GRINCER DES DENTS


L'objectif de cette structure est d'être "la plate-forme  qui trouvera les réponses communes et progressistes aux défis internationaux tels que le renforcement de la dimension sociale de la globalisation et du progrès durable, la bataille contre le changement climatique, le renforcement des droits de l'homme, y compris les droits de la femme, et de la démocratie mais aussi de la paix et de la sécurité".  Autre différence avec l'IS, l'Alliance peut accueillir des syndicats et des organisations non gouvernementales. A Leipzig, mercredi, c'est d'ailleurs Michael Sommer, le président de la confédération syndicale allemande, le DGB, qui a prononcé le véritable discours d'ouverture au cours duquel il a déploré un "recul" des idées progressistes depuis une trentaine d'années.


L'initiative allemande a  fait grincer des dents. Quelques heures avant la rencontre de Leipzig, on apprenait que le président de l'Internationale socialiste, le Grec Georges Papandréou, et l'inamovible et tout-puissant secrétaire général, le Chilien Luis Ayala, avaient écrit  aux membres de l'organisation pour se plaindre de l'initiative du SPD qui, à leurs yeux, divise la gauche mondiale. Invité à Leipzig, M.Papandréou ne s'y est pas rendu. En revanche, le président du Parti socialiste grec, Evangelos Venizelos, était lui, bien présent.


Le Parti socialiste français était représenté par une délégation emmenée par le  premier secrétaire Harlem Désir. Contrairement au SPD qui a réduit de 95 % sa contribution à l'IS, où il n'a plus qu'un statut d'"observateur", le PS a, lui , réduit sa cotisation de moitié mais entend rester membre à part entière. "L'Internationale socialiste est une organisation qui a toute une histoire, qui joue un rôle important en Afrique et qu'il faut réformer mais que nous n'abandonnons pas", explique M. Désir, qui juge les deux structures "complémentaires".

 

Publié dans Politique

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