TURQUIE : MANIFESTATIONS APRES LA MORT D'UN JEUNE ETUDIANT, ALI ISMAEL KORKMAZ
On a appris hier la mort de Ali Ismail Korkmaz, jeune étudiant de 19 ans qui a participé aux manifestations contre le régime autoritaire d’Erdogan, à l’hôpital d’Eskişehir. Ali Ismail Korkmaz a été hospitalisé dans un état grave le 4 juin dernier après avoir été violemment battu par un groupe d’hommes en civil, probablement des miliciens de l’AKP, alors qu’il fuyait une charge policière contre une manifestation le 3 juin.
A travers tout le pays, des manifestations ont eu lieu dans l’après midi, en soirée et parfois jusque tard dans la nuit pour dénoncer cette nouvelle mort d’un manifestant.
A Eskişehir, des milliers de personnes ont accompagné le cercueil de Ali Ismail jusqu’au cimetière afin de lui rendre un dernier hommage et de témoigner leur soutien à la famille et aux proches. On estime jusqu’à 20.000 le nombre de personnes qui ont participé aux funérailles. Un sit-in a également été organisé dans la ville pour protester contre la brutalité du régime de l’AKP.
A Antioche, vers 19 heures, des milliers de personnes se sont rassemblées pour manifester après avoir appris le décès de Ali Ismail. Dès 20 heures, les forces de répression sont intervenues et ont commencé à attaquer les manifestants aux alentours de 20 h 30 à coups de canons à eau. La population a résisté et les gens ont érigé des barricades pour se défendre. Les affrontements avec les forces de répression ont duré jusqu’à 3 du matin.
A Istanbul, des milliers de personnes sont parties en manifestation à travers le quartier de Kadikoy. Vers 22 h 30, les habitants du quartier ont également bloqué la circulation en tenant un sit-in.
Des milliers de personnes ont également manifesté à travers le quartier de Besiktas à Istanbul.
A Ankara aussi, des milliers de personnes ont manifesté à la tombée de la nuit le 10 juillet. Lorsque les manifestants se sont approchés de la rue Kennedy, les forces de répression les ont attaqué un peu avant minuit. La population a résisté et les affrontements ont duré jusqu’à 1 heure du matin. Lorsque les forces de répression chargeaient, les gens scandaient des slogans aux fenêtres comme "ce n’est qu’un début, le combat continue".
On peut également noter, par exemple, un rassemblement en mémoire de Ali Ismail Korkmaz et des autres victimes de la répression à Bursa, ainsi qu’une action à Izmir où un groupe de manifestants s’est couché Place de l’Horloge pour dénoncer la brutalité de la répression.