UNE CRISE CARDIAQUE EMPORTE PHILIPPE SEGUIN
Jacques Chirac a fait part jeudi de son "infinie tristesse" après la disparition de Philippe Séguin, décédé dans la nuit à l'âge de 66 ans, disant perdre "un ami" et rendant hommage à "un homme d'honneur, un homme d'Etat d'une exceptionnelle intelligence".
L'ancien président de la République note dans un communiqué qu'"à Epinal comme à l'Assemblée nationale, au gouvernement, comme à la tête de la Cour des comptes, Philippe Séguin aura toujours su batailler pour faire triompher ses fortes convictions, en ayant toujours à coeur d'améliorer la situation des plus fragiles et de renforcer le poids et la grandeur de notre pays. Avec lui, les mots de République, de Nation et d'Etat prenaient tout leur sens".
"Je perds, pour ma part, un ami pour lequel j'avais un grand respect et une profonde affection", conclut M. Chirac.
Alors député-maire d'Epinal (Vosges) et secrétaire national du RPR, Philippe Séguin était devenu ministre des Affaires sociales et de l'Emploi de Jacques Chirac en 1986, sous la présidence de François Mitterrand. Les deux hommes s'étaient par la suite violemment opposés lors du référendum sur le traité de Maastricht, Séguin étant un défenseur du "non" tandis que Chirac prônait le "oui".
Malgré ce différent, Philippe Séguin avait fait campagne pour Jacques Chirac en 1995 -contribuant à sa victoire sur Edouard Balladur. Aspirant au poste de Premier ministre - finalement attribué à Alain Juppé- il était finalement resté président de l'Assemblée nationale, poste qu'il occupait depuis 1993.
En 2002, lorsque Jacques Chirac a décidé de créer l'UMP, pour remplacer le RPR, Philippe Séguin a refusé d'intégrer le nouveau parti et décidé de se retirer de la vie politique. AP
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/