VICTIMES DU MEDIATOR, ELLES RECLAMENT JUSTICE

Publié le par Tourtaux

Société - le 11 Janvier 2011

Santé

Victimes du Mediator, elles réclament justice

Plus d’une centaine de plaintes contre le laboratoire Servier doivent être déposées ce matin par une association de malades, tandis que d’autres réclament un accord à l’amiable et la création d’un fonds public d’indemnisation.

Ce matin, quelque cent dix dossiers doivent être déposés au pôle de santé publique du tribunal de Paris par l’association d’aide aux victimes du Mediator et de l’Isoméride. Précisément cent plaintes pénales avec constitution de partie civile contre le laboratoire Servier pour « blessures involontaires », dix plaintes avec constitution de partie civile pour « homicide involontaire », auxquelles s’ajoute une plainte pénale déposée au nom de l’association elle-même. Ces procédures interviennent en parallèle à celle engagée par le parquet de Paris au mois de décembre et confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

Une démarche jugée trop lourde par Georges-Alexandre Imbert, président de l’association d’aide aux victimes des accidents de médicaments. Lui préfère s’orienter vers une conciliation avec le laboratoire Servier afin de permettre une indemnisation des victimes plus rapide que ce que produirait une longue procédure pénale, qui pourrait durer plusieurs années. Et où il sera de toute façon difficile de prouver au cas par cas le lien entre la prise du Mediator et ses conséquences sur la santé. Signe d’un certain changement de ton dans la communication et la stratégie du laboratoire, celui-ci ne semble pas opposé à cette éventualité. Il faut dire qu’il était déjà passé par là avec les victimes de l’Isoméride, son autre médicament interdit, en 1997.

 

Dans l’attente du rapport de l’Igas

« Si notre responsabilité est engagée, Servier l’assumera, comme il l’a toujours fait », a déclaré hier la directrice générale du laboratoire, Lucy Vincent, au micro de RTL. Une promesse qui ne convainc guère le député PS Jean-Marie Le Guen, qui réclame que l’État mette en place « un fonds d’anticipation des indemnisations » et même « la mise sous séquestre des biens de Jacques Servier ». Difficile de s’y retrouver aujourd’hui pour les malades, autour desquels se pressent nombre d’avocats, flairant le procès de la décennie. Marc Paris, du collectif interassociatif sur la santé, conseille, lui, aux victimes de constituer leur dossier de plainte, démarche déjà longue et fastidieuse (lire les portraits ci-joints). Une seule certitude : tous attendent avec impatience le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), à la fin de la semaine, qui devrait nous éclairer un peu plus sur la chaîne des responsabilités. Si Servier est aujourd’hui visé, il ne sera sans doute pas le seul. Car c’est tout un système qui est à réformer.

Maud Dugrand

Publié dans Politique

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T
<br /> Il y a plus d'une centaine de plainte, ce n'est pas rien!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je viens d'apprendre de la bouche d'un de mes amis que ses problèmes de santé ( il a failli y passer par 2 fois) étaient liés à ce médicament. Il fait partie des victimes regroupées dans cette<br /> association.<br /> <br /> <br />
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