A MES CAMARADES CHEMINOTS EN LUTTE
Retraité CGT cheminot, je suis solidaire du juste combat que mes camarades cheminots mènent depuis ce lundi à 20 heures contre les nouvelles agressions gouvernementales touchant notamment le frêt à la SNCF et qui supprimeraient des milliers d'emplois.
Je veux également dire combien j'apprécie le texte de la lettre ouverte d'un cheminot aux usagers de la SNCF parue sur le site Bellaciao, qu'un camarade m'a fait parvenir, celui-ci sachant que comme des dizaînes d'autres militants, je suis désormais interdit sur ce site sur lequel je ne puis répondre, m'ayant fait "proprement" envoyer ballader par la pseudo La Louve qui vient récemment d'adhérer à la CGT, ce qui ne lui donne pas tous les droits, fut-elle avocate.
Je ne vais pas revenir sur les articles de soutien que j'ai écrit lors de la grève reconductible de mes amis cheminots en lutte en novembre 2007. Le camarade Lereboursier a tout dit dans sa remarquable lettre ouverte aux usagers. Par contre, je trouve scandaleux que les médias carpettes "ignorent" ou comme d'habitude, diabolisent et minimisent, à l'instar de la direction SNCF le très justifié mouvement de grève des cheminots qui se battent également pour empêcher que les routes ne soient encore davantage encombrées par des milliers de camions.
Actuellement, il est démontré que l'insécurité qui fait de plus en plus de victimes sur les routes françaises ne permet plus d'assurer correctement la sécurité sur notre réseau routier. Ce n'est donc pas en rajoutant de nombreux véhicules lourds supplémentaires sur nos routes et autoroutes que le gouvernement va arranger les choses si ce n'est, en multipliant toujours et encore les énormes bénéfices que font les profiteurs de nos infrastructures routières.
Mon camarade Lerebousier a raison d'insister sur les conditions de vie des cheminots dont certains occuppent des postes de sécurité et, comme nous l'avons récemment appris, une catastrophe ferroviaire a été évitée de justesse grâce à la conscience professionnelle d'un aiguilleur de la SNCF qui a réussi in-extrémiste à "éviter" comme on dit dans notre jargon des manoeuvres, sur un autre itinéraire un train d'une compagnie privée. Je précise que les salariés conduisant les trains privés ne reçoivent pas la formation qu'impose la conduite des locomotives. Comme nous l'avons également appris, l'impératif essai de freins n'a pas été effectué avant le départ de cette rame. Qu'importe, seuls comptent les profits engrangés par la racaille capitaliste.
En luttant pour la défense du trafic marchandises à la SNCF, les cheminots défendant leur outil de travail, se battent contre la dénationalisation déjà attaquée par Sarkozy et sa clique qui veulent instaurer des chemins de fer privés où l'insécurité régnera comme en Grande-Bretagne, si les fossoyeurs du service public réussissent leurs mauvais coups.
Avec la complicité de leaders syndicaux, Sarkozy est parvenu à imposer son service minimum qui oblige les salariés grévistes à se déclarer 48 heures à l'avance. Cette attaque contre le droit de grève est sans précédent. Elle n'a pu aboutir qu'avec l'aide des directions syndicales. Une telle agression exige une riposte d'ampleur nationale de tous les travailleurs et de toutes les personnes attachées à un service public de qualité et c'est pourquoi, il faut conserver l'outil de travail ferroviaire en l'état et, s'il le faut ,procéder à des milliers d'embauches. Partant de là, la sécurité et des conditions de transport décentes des usagers du rail seront pleinement garanties.
Jacques Tourtaux