LES SALARIES DU CHAMPAGNE FONT SAUTER LES BOUCHONS !

Publié le par Tourtaux

Reims  

La pression monte dans le champagne

Agrandir la photo
450 personnes ont manifesté, hier, devant les sièges de Krug et Veuve-Clicquot.
Les salariés de Veuve-Clicquot Krug ont manifesté, hier, dans les rues de Reims. Au cœur de leurs revendications, le regroupement sous une même identité juridique des six maisons de champagne gérées par LVMH.

ON savait les salariés des maisons de champagne attachés à leurs entreprises et leurs contrats de travail. Ils en ont encore fait la démonstration, hier, à Reims. Furieux contre le projet de regrouper sous une seule identité juridique les six sociétés de champagne (Moët & Chandon, Veuve-Clicquot, Ruinart, Krug, Montaudon et France Champagne), ils étaient près de 450 à manifester dans les rues de Reims.
Très remontés contre le projet, les salariés - principalement de chez Veuve-Clicquot - se sont rendus devant les sièges de Krug et de Veuve-Clicquot pour y déposer une gerbe de fleurs tandis que les manifestants observaient à chaque fois une minute de silence devant un cercueil. Celui-ci représentant symboliquement à leurs yeux la mort de leur entreprise.
« Une page historique se tourne »
« Une page historique de notre maison de champagne se tourne », expliquent Robert Mastry et Patrick Leroy, représentants CGT chez Veuve-Clicquot. « Même si Mme Cécile Bonnefond (la présidente de Veuve-Clicquot) se veut rassurante, nous ne voulons pas que des belles paroles. Nous ne serons rassurés que lorsque l'ensemble des accords seront signés. »
Avec ce regroupement juridique des sociétés, les salariés craignent que les accords spécifiques de chaque maison soient remis en question ou encore que la participation et l'intéressement baissent (lire nos éditions du 24 janvier et du 3 février).
Hier matin, ils se sont d'abord rassemblés dans la maison des syndicats pour une réunion

d'explications. À la tribune, devant 450 personnes, les représentants syndicaux ont décrypté le projet qui leur a été présenté. « On nous dit qu'il n'y aura aucun changement. Mais si cela n'a pas d'incidence, pourquoi on le fait alors ? » Et ceux-ci de se féliciter du fait que la présidente de Veuve-Clicquot ait déjà évolué, selon eux, dans son discours : « Avant, Mme Bonnefond disait que les principaux accords allaient être gardés mais qu'il fallait en dépoussiérer certains. Aujourd'hui, elle dit que rien ne changera… »
C'est après leur réunion à la maison des syndicats que les salariés ont défilé dans les rues de Reims en criant notamment « Cécile on arrive, Cécile on arrive ». À l'approche du siège de Veuve-Clicquot, la tension est montée d'un cran avec la présence imposante de forces de l'ordre : pétards, tentative de passage en force, slogans… le face-à-face avec les policiers et gendarmes semblait prêt à dégénérer rapidement. Il n'en a rien été, les uns comme les autres appelant finalement au calme.
Mais ce n'est peut-être que partie remise. Les manifestants ont, en effet, promis de revenir pour dénoncer ce « projet dangereux ». Ils entendent également manifester dans les prochaines semaines à Paris. Cette fois, ce sera Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui sera visé. « Il roule en limousine grâce à nos bras », dénonce un salarié. « Il lui faut toujours plus. Qu'il fasse déjà des efforts en réduisant son salaire ! »
Avant même qu'il ne soit commencé, le dialogue s'annonce bien difficile.
G.A.-T.

Source : Journal L'Union.

Publié dans Lutte des classes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
AUX TRAVAILLEURS DU CHAMPAGNE QUI NE PETILLE PLUS, RAJOUTONS SUR REIMS UNE IMPORTANTE USINE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES QUI BAT DE L'AILE ET QUI VEUT DEPLACER PLUS DE 60 SALARIES A PERPETTE. <br /> <br /> Jacques Tourtaux
Répondre
C
Vraiment, c'est la merde partout, m^me dans le champagne !!<br /> <br /> Où va t-on ?
Répondre