USA : LES SALARIES GENERAL MOTORS CRAIGNENT POUR LEUR AVENIR

Publié le par Tourtaux

 
Les salariés GM inquiets pour leur avenir

PONTIAC, Michigan - A 8h15 lundi matin, lorsqu'ils ont pris leur service dans leur usine de Pontiac, dans le Michigan, les ouvriers de General Motors ont appris ce qu'ils redoutaient le plus: le site d'assemblage sera fermé d'ici octobre dans le cadre du redressement du constructeur américain.

Cet ancien fleuron de l'industrie automobile, écrasé par les dettes et étouffé par l'effondrement des ventes de voitures, a déposé son bilan devant un tribunal des faillites de New York et engagé un plan de restructuration.

L'usine de Pontiac fait partie des 14 sites condamnés dans le Michigan, le Delaware, l'Ohio, l'Indiana, New York, la Virginie, le Massachusetts et la Floride. Au total, GM devrait se défaire de 20.000 des 50.000 emplois occupés par des salariés représentés par le syndicat automobile UAW.

"Nous espérions que nous pourrions continuer. Mais tous les analystes disaient que notre usine fermerait. Alors on s'y attendait un peu. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle", dit Tom Etienne. Et cet ouvrier quinquagénaire de hausser les épaules, en signe d'impuissance.

Quelque 1.100 ouvriers travaillent dans l'usine de Pontiac, où sont assemblés les pick-ups GMC Sierra et Chevrolet Silverado, ces modèles massifs et très gourmands en carburants qui ne trouvent précisément plus preneurs sur le marché déprimé de l'automobile. Sur les quatre premiers mois de l'année, leurs ventes se sont écroulées de 40%.


DÉPRIME DANS LE MICHIGAN

Après 26 années passées chez GM, Tom Etienne, s'il a de la chance, bénéficiera d'un reclassement dans un site maintenu de l'entreprise. Sinon, ce sera la retraite anticipée. "Je suis prêt à faire la navette pour aller travailler ailleurs, mais mes enfants et mes petits-enfants sont ici, je ne peux donc pas tout déraciner et partir", explique-t-il.

Pour le Michigan, berceau de l'industrie automobile, la déroute de GM est une nouvelle marche franchie vers la dépression. Avec un chômage à 12,9% contre une moyenne de 8,9% aux Etats-Unis, c'est déjà l'Etat le plus touché du pays.

Doug Bowman, qui préside l'UAW Local 594, le syndicat représentant les salariés de l'usine de Pontiac, dit que l'annonce a été brutale. "Je ne pensais pas qu'ils fermeraient cette usine. Nous avions fait beaucoup pour devenir compétitifs, et GM aurait pu réorganiser l'usine pour y produire des voitures différentes, à bas coût", assure-t-il.

Le syndicaliste ignore combien d'ouvriers du site pourront être reclassés dans d'autres usines. "C'est pour les plus jeunes qui ont des enfants que je suis désolé. Le marché de l'emploi n'est déjà vraiment pas bon", dit-il. "Et puis il y a beaucoup de petites entreprises familiales qui dépendent des emplois de cette usine, cela va faire des ravages dans notre communauté."

La semaine dernière, ajoute-t-il, les salariés syndiqués UAW de Pontiac ont voté en faveur du nouvel accord négocié entre le syndicat et la direction pour limiter les salaires et la protection sociale sans savoir que leur emploi était menacé.

"Ce n'est pas un bon jour pour tous ceux qui vivent ici", continue-t-il.


L'ANGOISSE DES RETRAITÉS

A quelques kilomètres de là, dans l'usine d'Orion, d'où sortent des Pontiac G6 et des Chevrolet Malibu, le dépôt de bilan n'a pas apporté de réponses aux questions qui se posent.

GM a annoncé en avril qu'elle se débarrasserait de la marque Pontiac. Mauvais signe pour les 3.400 ouvriers d'Orion. Mais la compagnie a indiqué lundi que le site était, avec ceux de Janesville, dans le Wisconsin, et de Spring Hill, Tennessee, en concurrence pour produire un modèle de petite voiture.

"Au moins nous ne sommes pas sur la liste des sites fermés", dit Pat Sweeney, président de l'UAW Local 5690. "Mais nous ne sommes qu'une des trois usines", ajoute-t-il, notant que rien ne permet d'affirmer que la future petit voiture sera produite ici.

Au temps de sa splendeur, l'industrie automobile était l'une des plus sûres de l'économie américaine. Les salaires étaient plutôt élevés, le niveau de vie garanti pendant la vie active et à la retraite. Fils et filles se faisaient embaucher dans les usines de leurs pères et, avant eux, de leurs grands-pères.

Aujourd'hui, le demi-million d'anciens salariés de GM à la retraite vont perdre une partie de leur couverture médicale, réduite pour les soins ophtalmiques et dentaires. "La direction de l'UAW a tout fait pour limiter l'impact sur les retraités. Mais ils sont tellement plus nombreux que les ouvriers actifs qu'il n'était pas possible d'en faire davantage", plaide Bowman.

Croisé sur le parking devant le local de l'UAW Local 594, où il vient de garer son vieux GMC de 1982 - 240.000 km au compteur mais un état impeccable -, Larry Oliver fait partie de cette armée de retraités. "J'ai peur qu'ils me prennent le reste de mes allocations et qu'il ne me reste rien. Je vais vendre mon autre voiture et récupérer l'argent que j'ai mis de côté pour mes obsèques et trouver d'autres arrangements pour mon enterrement", dit cet homme de 76 ans, retraité depuis 1998 après 32 ans de carrière.
Source : http://actualite.portail.free.fr

Publié dans Lutte des classes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Et bien oui, le bouffon du capital américain qu'est Obama nationalise mais d'une manière contre révolutionnaire. Aux USA, c'est le peuple qui trinque pour renflouer les caisses des capitalistes assoiffés de pognon.
Répondre
S
Au pays de l'ultra capitalisme (j'adore ce mot, comme si le terme de capitalisme tout court ne suffisait plus), on nationalise à tour de bras ! hé ben non : le communisme n'est pas mort !!! Je - me - marre !!!
Répondre