SOMALIE : LE GOUVERNEMENT APPELLE A L'AIDE : QUE VA FAIRE SARKOGUERRE ?

Publié le par Tourtaux

Face aux insurgés, le gouvernement somalien appelle ses voisins à l'aide

MOGADISCIO (AFP) — Le président du Parlement somalien a exhorté samedi les pays voisins à "déployer des troupes en Somalie dans les 24 heures", dans un appel à l'aide exceptionnel face à l'avancée des islamistes radicaux qui menace la survie du gouvernement de transition.

"Le pouvoir du gouvernement a été affaibli par les insurgés; nous demandons aux pays voisins, soit le Kenya, Djibouti, l'Ethiopie et le Yémen, d'envoyer des troupes en Somalie dans les 24 heures", a déclaré le président du Parlement, Aden Mohamed Nur, à la presse à Mogadiscio.

"Nous sommes en état d'urgence dans le pays car des combattants étrangers venus de partout dans le monde sont en train de combattre le gouvernement", a-t-il dit.

Les insurgés ont intensifié ces derniers jours leur offensive lancée le 7 mai contre le gouvernement du président Sheikh Sharif Ahmed, un islamiste modéré élu fin janvier.

Selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP, des troupes éthiopiennes ont été déployées samedi dans la zone de la ville de Beledweyne (300 km au nord de Mogadiscio).

"Il y a ce soir environ 200 soldats éthiopiens qui ont pris position à proximité du village de Bacad (8 km de Beledweyne)", a rapporté Adan Abdikarim, un chef coutumier de Beledweyne (32 km de la frontière éthiopienne), capitale de la région de Hiran.

"Ils sont lourdement armés, à bord de camions montés de batteries anti-aériennes; ils déchargent des armes", a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP samedi, le ministre de la Communication éthiopien, Bereket Simon, a déclaré que l'Ethiopie n'interviendra pas en Somalie sans une "décision de la communauté internationale".

Le 19 mai, des témoins avaient indiqué à l'AFP que des soldats éthiopiens étaient entrés en Somalie, notamment dans la région de Beledweyne. Addis Abeba avait catégoriquement démenti ces informations.

Début juin, Addis Abeba a reconnu que "des missions de reconnaissance" étaient menées par son armée en territoire somalien.

L'Ethiopie était intervenue fin 2006-début 2007 en Somalie pour soutenir le gouvernement et chasser les islamistes du pouvoir à Mogadiscio.

Le ministre somalien de l'Information, Farhan Ali Mohamoud a indiqué à la presse que les forces pro-gouvernementales avaient repoussé samedi des attaques des insurgés à proximité du palais présidentiel, Villa Somalia, et "contrôlaient" la zone.

Le président Ahmed est retranché dans ce palais sous la protection des troupes de la force de l'Union africaine (Amisom), qui protègent également des lieux stratégiques de la capitale comme le port et l'aéroport.

Les forces pro-gouvernementales mènent depuis le 22 mai une contre-offensive qui a rencontré de sérieux revers.

Au cours des trois derniers jours, trois hauts responsables ont été tués en Somalie dans une série d'attaques, dont le ministre de la Sécurité intérieure victime jeudi d'un spectaculaire attentat suicide, revendiqué par les islamistes radicaux des shebab, à Beledweyne.

L'Amisom, composée de soldats ougandais et burundais, est déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, mais souffre d'un manque criant d'effectifs (4.300 hommes déployés sur les 8.000 prévus).

Samedi, des milliers d'habitants de Mogadiscio ont fui notamment le district de Karan (nord de Mogadiscio), théâtre depuis la veille de violents combats entre forces gouvernementales et insurgés.

Ces combats avaient cessé samedi soir à Karan, selon un journaliste de l'AFP.

Il s'agit du plus grand déplacement de population hors de Mogadiscio depuis l'élection de M. Ahmed.

Publié dans L'Afrique en lutte

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