LE PS OU LES GUIGNOLS DE LA POLITIQUE POLITICIENNE?
PARIS - Une nouvelle salve d'attaques contre le Parti socialiste français et sa patronne Martine Aubry a amené dimanche le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à prendre sa défense.
"J'espère très franchement que le PS redeviendra une force organisée avec laquelle nous pourrons débattre devant les Français", a déclaré sur Europe 1 ce proche collaborateur du président Nicolas Sarkozy.
Sur son blog, le député socialiste Julien Dray critique durement Martine Aubry, dont il fustige "l'impuissance et l'amateurisme". Dans un entretien au Journal du dimanche, l'écrivain Bernard-Henri Lévy, proche de la gauche, appelle à la disparition pure et simple du PS.
Le principal parti d'opposition, déjà très affaibli par son congrès de l'an dernier, où Martine Aubry n'a devancé que d'extrême justesse l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal, et par son échec aux élections européennes (16,48%), a replongé dans les tourments avec deux initiatives critiquées.
Martine Aubry a échoué dans la proposition de réflexion et d'union lancée par lettre ouverte à d'autres formations de gauche, le 10 juillet, qui n'a eu aucune suite.
"Quelle crédibilité pour cette démarche qui se pare de la grandeur de la main tendue, mais est d'abord et avant tout perçue par tous comme une émission de fusées de détresse, de la part d'une force politique aux abois ?", écrit Julien Dray.
Martine Aubry a ensuite suscité une nouvelle querelle interne et publique en demandant au député Manuel Valls, très critique sur son parti, de faire taire ses attaques ou de quitter le PS. Il n'est pas parti, a dit qu'il ne ferait pas silence et son exclusion n'est finalement pas à l'ordre du jour.
Julien Dray estime que Martine Aubry a agi maladroitement et aurait plutôt dû saisir les sujets d'actualité pour susciter un débat avec le pouvoir.
"Autant se l'avouer, le bilan comme les perspectives sont sombres. Il semble bien que l'on soit réduit à boire jusqu'à la lie le calice du congrès raté de l'automne dernier", ajoute-t-il.
BHL À BOULETS ROUGES
Bernard-Henri Lévy, qui fut proche de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle de 2007, va plus loin encore.
"Le PS est mort", déclare-t-il au JDD. "Personne ou presque n'ose le dire, mais tout le monde ou presque le sait (...) Il faut accélérer le mouvement, oui, sûrement. En finir le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade."
Martine Aubry, ajoute-t-il, "est dans le rôle du gardien d'une maison morte et elle n'y peut rien".
Le premier secrétaire du PS a reçu pourtant le soutien dimanche de l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui approuve dans un entretien publié par le Parisien le rappel à l'ordre de Manuel Valls et appelle au travail en commun.
"Il faut aller de l'avant et ne pas donner l'impression que les socialistes passent leur temps à se déchirer", dit-il.
Mais l'appui le plus remarqué est encore celui de Claude Guéant qui refuse de faire le même constat que "BHL".
"Il dit que le PS est mort, moi ce n'est pas ce que j'observe. Je constate que le PS est à la tête de beaucoup d'assemblées locales", déclaré l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy.
A un an des élections régionales, le PS contrôle 20 régions sur 22, la moitié des départements et la plus grande partie des villes importantes de France.
Thierry Lévêque, édité par Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse
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