LES JAUNES CHEREQUE ET THIBAULT FONT CAUSE COMMUNE CONTRE LA CLASSE OUVRIERE

Publié le par Tourtaux

La venue jeudi du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault à l'université d'été de la CFDT - une première - a confirmé le dégel entre les deux principaux syndicats français qui souhaitent donner un signal d'unité sur fond de rentrée sociale difficile.

Dans le cadre champêtre du château de Bierville, le centre de formation de la CFDT dans l'Essonne, François Chérèque, numéro un de cette centrale, avait convié son homologue cégétiste à un débat sur "les défis du syndicalisme de demain".

"Je ne réponds pas à toutes les invitations d'université d'été", a glissé M. Thibault, une façon de marquer la portée de son geste. C'est "un signe politique de l'inviter", a complété M. Chérèque en appelant de ses voeux le jour où de telles rencontres seront "banalisées".

L'évènement a été qualifié d'"historique" par Maria Helena André, secrétaire générale adjointe de la Confédération européenne des syndicats (CES), où siègent tous les syndicats français représentatifs.

Dans une ambiance ponctuée de traits d'humour, mais sérieuse, les deux hommes, côte à côte dans les grandes manifestations de l'hiver et du printemps dernier, se sont donné du "Bernard" et du "François".

"Aujourd'hui, ça va mieux" entre la CFDT et la CGT, a noté M. Chérèque, en rappelant le lourd contentieux qui les a opposées lors de la réforme des retraites en 2003.

Mais, a-t-il expliqué, les rapports avec la CGT "ont toujours existé, avec des hauts et des bas, ils ne se sont jamais arrêtés".

Facteur de rapprochement, la grande réforme de la démocratie sociale de 2008, qui fonde la représentativité des syndicats sur leur audience électorale auprès du personnel et avantage les syndicats les plus puissants.

Désormais, la CGT, de par son poids électoral, est obligée de s'engager - pour ou contre - sur les accords d'entreprise, qui ne peuvent plus être signés par des organisations représentant moins de 30 % du personnel. Se développe ainsi chez elle une culture des accords sociaux.

Cette réforme va de pair avec "une nouvelle démarche de la CGT, plus orientée vers la négociation et ne se limitant pas à la contestation", observe l'universitaire Guy Groux (Sciences Po Paris).

Ce rapprochement tient aussi, selon lui, à "l'absence d'alternative politique à gauche", qui pousse à la construction d'un front syndical uni face au gouvernement et au patronat.

Les deux organisations ont par ailleurs en commun de s'être alarmées, chacune dans un rapport interne récent, de la crise du syndicalisme qui les affecte. La CFDT est invitée à "changer radicalement" sa pratique avec la base, la CGT s'émeut de son "décalage croissant" à l'égard des réalités du salariat.

Il n'empêche, CGT et CFDT n'abordent pas la rentrée dans le même esprit.

À Boissy-la-Rivière, Bernard Thibault a souhaité que les huit syndicats français animateurs des mouvements d'avant les vacances se rencontrent "le plus tôt possible, de manière à dessiner une nouvelle perspective de mobilisations" des salariés.

François Chérèque, lui, s'est déclaré surtout préoccupé de "mettre (ses) forces sur l'aide aux équipes" confrontées dans les entreprises aux suppressions d'emploi.

Quant à des initiatives nationales, M. Chérèque s'est borné à dire : "On verra avec les autres organisations si c'est nécessaire d'aller plus loin" que les actions locales.

Alors que la CGT vilipende l'action gouvernementale contre la crise, le numéro un de la CFDT préfère valoriser les concessions arrachées aux pouvoirs publics. "Il faut arrêter de faire la soupe à la grimace", a-t-il lancé.

 

source : AFP

Publié dans Lutte des classes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Je ne sais si le Groux dont tu parles est le même que celui qui commente chaque élection dans notre région, le nôtre est présenté comme étant un politologue qui raconte ses conneries à chaque soirée électorale.<br /> Je crois peinard que tu devrais le rencontrer, je suis sûr que t'aurais bien des choses à lui dire.
Répondre
L
l'universitaire cité est un abruti qui confond contestation et revendication. Les militants sincères contestent l'état du monde et revendiquent des droits et des moyens de subsistance et d'épanouissement. Les militants révolutionnaires transforment les conditions existantes par la lutte - ce qui est encore différent. Les syndicalistes collabos signent des accords d'entreprise après des négociations où ils ne maîtrisent rien sauf la préservation de leur petit pré carré.
Répondre