A L'INSTAR DE L'IRAK ET DE LA LIBYE, LA SYRIE BIENTOT AU STADE DE LA CATASTROPHE HUMANITAIRE
lundi, 24 décembre 2012 02:33
Catastrophe humanitaire, en Syrie, par Sergueï Duz
a déclaré, vendredi, le président du Comité des affaires internationales de la Douma, Alexeï Pouchkov. Son opinion est partagée par de nombreux observateurs, qui affirment que la société syrienne est au bord d’une catastrophe humanitaire.
D’ailleurs, la catastrophe humanitaire est bien commencée. L’exode prend de l’ampleur et il y a, déjà, au bas mot, plus de 500.000 réfugiés, voire, un million, selon les estimations plus réalistes. L’ONU est en train de former un comité spécial chargé de les encadrer, mais les experts estiment, dans leur majorité, qu’il sera incapable d’arrêter la tragédie des réfugiés. Pis encore, leurs nouvelles vagues pourraient déstabiliser, définitivement, la situation dans la région.
Il faut préciser que, selon certains experts, c’est la Turquie, qui a joué un rôle très négatif, dans ces processus. La parole est au journaliste jordanien, Fahm al-Halidi.
«Les autorités turques ont commencé à parler des réfugiés, dès le début de la crise, quand il n’y avait encore pas un seul réfugié syrien. Elles préparaient le terrain pour acceuillir les réfugiés et les utiliser à leurs fins. Dans les camps des réfugiés, il n’y avait rien, sans compter les armes et les officiers étrangers. A cette époque, la Turquie préparait le renversement du régime syrien, qui, selon ses calculs devait s’effondrer, en l’espace de deux à trois mois. Or, l’équipe d’Erdogan ne s’attendait pas à l’action aussi résolue de l’armée syrienne».
D’un autre côté, on aurait tort de présenter l’Occident, comme l’unique responsable de la catastrophe syrienne. La parole est à notre expert Vladimir Issaev :
«La faute est, avant tout, à ceux qui ont initié les événements, qui ont fait que la Syrie se trouve, actuellement, en état de la guerre civile. Plus encore, il s’agit, déjà, d’une intervention étrangère. De toute façon, de nombreux détachements de l’opposition armée sont commandés et recrutés avec les fonds d’Al-Qaïda. Le régime syrien, en place, porte, également, sa part de responsabilité. En effet, de nombreux experts disaient qu’il tardait, constamment, à réformer le système vieillot, qui existe depuis plus de 40 ans. Mais évitons de peser la part de responsabilité de chacun des acteurs. A mon avis, la faute est à ceux qui ont été les premiers à faire parler les armes».
Certes, le début du dialogue entre l’opposition et le pouvoir serait la meilleure façon de prévenir la catastrophe humanitaire, mais cette solution paraît peu probable, aujourd’hui. Pourtant, les chances d’arriver à la paix civile s’accroîtront, grandement, si les parties de la guerre civile cessent d’être soutenues de l’extérieur.
http://french.irib.ir/analyses/articles/item/232659-catastrophe-humanitaire-en-syrie,-par-sergei-duz