AFGHANISTAN: UN SITE INTERNET PUBLIE 92000 DOCUMENTS SECRETS EXPLOSIFS! CES ARCHIVES CONFIDENTIELLES MONTRENT LES HORREURS DE LA GUERRE. LA FRANCE CONCERNEE EST CITEE DANS DES CENTAINES DE RAPPORTS
Afghanistan. Des archives explosives fuitent sur le net
27 juillet 2010
Un site internet a diffusé, hier, des dizaines de milliers d'archives secrètes sur la guerre en Afghanistan. Et la France n'est pas épargnée par les révélations.
«Un portrait dévastateur d'une guerre en train d'échouer». Le quotidien britannique The Guardian ne mâche pas ses mots pour décrire les 92.000 documents secrets auxquels il a eu accès en exclusivité avec le New York Times et l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, grâce au site internet Wikileaks. Les trois journaux avaient d'ailleurs un accord avec le site pour ne publier les documents qu'à partir de dimanche soir. Ces archives confidentielles, mises en ligne par le site Wikileaks, montrent la guerre sous un éclairage sombre, alors que le conflit rencontre de plus en plus d'oppositions au sein des opinions publiques occidentales.
La France concernée
Selon le journaliste Jean-Marc Manach qui a pu consulter ces documents, l'armée française est citée dans plus de 500 rapports, parmi les 77.000 actuellement consultables sur internet. Dans la majeure partie des cas, elle est intervenue à la suite d'explosions d'engins improvisés, mais n'est pas impliquée directement. Mais les documents révèlent également plusieurs bavures ou dommages collatéraux impliquant des soldats français. Ainsi, le 2octobre 2008, des militaires français qui transportaient un général de brigade font feu sur un bus qui s'approchait trop près du convoi, blessant huit enfants présents à l'intérieur. Le journaliste relève également quatre autres affaires ayant occasionné des victimes «accidentelles», dont l'une serait décédée des suites de ses blessures.
Iran, Pakistan, bavures...
Influence grandissante de l'Iran en Afghanistan, double-jeu du Pakistan, dont les services secrets traitent directement avec les talibans, bavures impliquant l'armée américaine, impunité des forces spéciales américaines, les révélations pleuvent. La publication de tels documents est susceptible de «mettre en péril la vie d'Américains et de nos alliés, et de menacer la sécurité nationale» des États-Unis, selon le conseiller à la Sécurité nationale du président Barack Obama, le général James Jones. La Maison Blanche a très mal pris cette fuite. Mais JulienAssange, fondateur du site Wikileaks, a justifié sa décision de révéler les documents, affirmant que «le bon journalisme est controversé par nature».
Les constats d'un échec
L'affaire n'est pas sans rappeler les «Pentagon Papers», ces documents confidentiels rendus publics par le New York Times en 1971, sur la face cachée de la guerre du Vietnam. L'universalité du web en plus. Le même New York Times a souligné, hier, que ces nouvelles archives illustrent «les raisons pour lesquelles les talibans sont plus forts qu'à tout autre moment depuis 2001». La présidence américaine a tenu toutefois à préciser dans un communiqué que ces archives, datées de 2004 à 2009, concernent la gestion de la guerre effectuée par George W.Bush, et que des modifications profondes ont été menées depuis. http://wikileaks.org http://owni.fr
Source : LeTelegramme.com