AFRIQUE : LE PEUPLE DU BURKINA - FASO EST A LA POINTE DES LUTTES

Publié le par Tourtaux

Le Burkina-Faso existe-t-il ?

 

Nous pouvons vous affirmer que oui. Et également que s’y déroulent depuis plusieurs semaines des évènements sur lesquels les médias tant français qu'internationaux observent un silence aussi assourdissant que compréhensible, préférant nous distraire avec des combats à l'arme lourde autour de dépôts pétroliers libyens. Ces médias pourraient pourtant nous apprendre que, suite au décès de Justin Zongo, élève de Koudougou, d'une «méningite» dans un commissariat le 20 février dernier, la population burkinabée s'est levée en masse contre l'État : commissariats, gouvernorats et autres bâtiments de l'État sont pris d'assaut et brûlés. Les bus qui circulent dans les villes sont bloqués et inspectés par des manifestants à la recherche de policiers.

 

Revue de presse non exhaustive :


«La semaine dernières, les commissariats de Koudougou, Réo et Léo ont brûlé.» (Bark Biiga, fasozine.com, mardi 8 mars)

 

«Lundi 7 mars, après que les prisonniers en aient été libérés, c'est au tour des commissariats de Yako, de Poutenga et de Koupéla de brûler. Édifices publics vandalisés, barricades érigées, organisations de grèves et de marches. À Koupéla, des enfants jouent sur les ruines du commissariat.» (RFI, 8 mars)

 

«La révolte s'étend à travers le pays : Bobo Dioulasso, Gaoua, Fada Gourma, Tengodogo, Pô et Léo… Brûlant les commissariats de Gourcy et de Dori, les manifestants faisaient le bonheur des détenus, heureux de retrouver leur liberté.» (Ange Hermann Gnanih, afreekelection.com, 8 mars)

 

«Mercredi 9 mars à Bogandé, violents heurts entre forces de sécurité et élèves qui, sortis nombreux, n’avaient qu’un seul objectif : brûler le commissariat de police et “manger” du policier. Un hangar et un véhicule ont été incendiés dans l’enceinte du commissariat. À Fada N’Gourma, les manifestants ont incendié le gouvernorat de la région avant de s'accrocher furieusement avec les CRS. À Diapaga, chef-lieu de la Tapoa, les manifestants ont incendié les locaux de la direction provinciale de la police nationale. Des casques arrachés aux policiers et gendarmes ont été brandis comme trophées de guerre. À Manga, constatant que les véhicules du commissariat avaient été convoyés en “lieu sûr”, les manifestants se contentent d'insulter les policiers.» (Le Pays / LeFaso.net, 10 mars)

 

«Ce mercredi 9 mars 2011, à Ouahigouya, le siège du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les démembrements de la police, le Conseil régional, la mairie,  la Direction régionale de la Douane et une partie du Palais de justice sont partis en fumée. Panneaux, feux de stop, tout est détruit au passage. Au Palais de Justice, le hangar du parking, le poste d’accueil, les bancs et chaises utilisés lors des audiences sont aspergés d’essence et brûlés. “Mettez le feu au Palais d’Injustice”, a crié un manifestant derrière un élève qui portait une robe de magistrat sous les ovations de ses camarades. La liste des services à visiter n’est pas close. Entre-temps, le maire a été exfiltré de sa résidence et amené en un lieu sûr.» (LeFaso.net, 9 mars)

 

Ce vendredi 11 mars 2011, l'ANEB (Association Nationale des Étudiants Burkinabè) organise une grande marche dans la capitale, Ouagadougou, «en vue de transmettre un message au directeur général de la police nationale».

 

ET PARIS ?

 

Nous appelons tous ceux qui souhaitent la disparition de ce monde à saisir chaque occasion de rappeler la lutte exemplaire qui se déroule au Burkina-Faso. Diffusez ce texte, trouvez-en d’autres (récits de première main, vidéos sur internet, etc.), écrivez-en de meilleurs, partout, sur les murs, les affiches. Rassemblons-nous dans toutes les manifestations possibles, restons mobilisés. Répandons cette étrange épidémie dont nous n’avons rien à craindre, nous qui devons toujours travailler pour un monde qui nous empoisonne.

 

PROCHAINS RASSEMBLEMENTS DEVANT L’AMBASSADE DU BURKINA-FASO

159 boulevard Haussmann, 8e (métro Saint-Philippe du Roule, Courcelles, Mirosmenil)

— VENDREDI 11 MARS 2011 à 18H

— SAMEDI 12 MARS 2011 à 14H 

 

Vendredi 11 mars 2011.

 

 

Mort de Justin Zongo : Une marche dispersée à Ouagadougou

 

La manifestation organisée à Ouagadougou ce vendredi 11 mars 2011 par l’Association nationale des Étudiants du Burkina (Aneb) a été dispersée par les forces de l’ordre. Les manifestants voulaient remettre une déclaration au directeur général de la police nationale pour «protester contre les tueries des élèves et Étudiants du Centre-Ouest» et réclamer que justice soit faite.

 

Les organisateurs insistaient pourtant sur le caractère «pacifique» de leur marche, qui avait plutôt démarré sous de bons auspices. Une demande avait même été déposée dans ce sens à la mairie de Ouagadougou. C’est un long cortège humain qui s’est ébranlé de l’université de Ouagadougou. Aux cris de «vérité et justice», brandissant des pancartes, les manifestants ont arpenté l’itinéraire suggéré par la mairie de Ouagadougou, saluant joyeusement les quelques curieux qui observaient la scène le long des voies, conspuant une résidence appartenant à un proche du chef de l’État… Une marche soigneusement encadrée par un cordon de sécurité mis en place par l’Aneb, dont les éléments se tenaient la main pour éviter toute infiltration. D’ailleurs, sous nos yeux, un jeune homme qui voulait intégrer le cortège est expulsé. Discrète mais bien présente, la gendarmerie bloquait les différentes voies afin de permettre à la marche de se dérouler sans encombre. De même, certains bâtiments publics comme le Premier ministère, le siège du conseil de l’entente, etc. étaient placés sous haute surveillance par la gendarmerie et l’armée. Tandis que les bérets bleus de l’armée de l’air, étaient postés, kalachnikovs aux poings, tout autour de la zone de l’aéroport.

 

Les manifestants ont donc emprunté le boulevard Charles De Gaulle puis l’avenue du Burkina Faso. Parvenus au rond-point de la Place de la Femme, ils se sont heurtés aux barricades dressées par les forces de l’ordre. Présent sur les lieux pour recevoir la déclaration des manifestants, le secrétaire général du ministère de la Sécurité s’est entendu dire par les organisateurs de la marche qu’ils n’avaient pas de déclaration à lui remettre. C’est là que tout a dégénéré avec des heurts entre manifestants et force de l’ordre, avec des jets de pierre contre des tirs de grenades lacrymogènes. Des pneus ont été brûlés sur la voie, des bacs à ordures renversés et des voies obstruées par de grosses branches. En mi journée, les échauffourées se poursuivaient dans la zone de l’université de Ouagadougou.

 

Signalons que selon un communiqué lu à la télévision nationale du Burkina, un journaliste et un caméraman de la chaîne ont été molestés par des manifestants. Leur matériel aurait été retiré et les deux malheureux hospitalisés.

 

En rappel, différentes localités du Burkina vivent des journées de manifestations depuis l’annonce de la mort, fin février à Koudougou, de l’élève, Justin L Zongo. Selon les sources officielles, l’élève est décédé des suites de méningite. Mais pour ses camarades, il est mort de «mauvais traitements» que la police lui aurait infligés. Ces troubles ont fait six morts parmi les manifestants et les forces de l'ordre.

 

Leur presse (FasoZine), 11 mars.
Source : http://juralibertaire.com/

 


Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Merci camarade, je vais de suite y voir<br /> <br /> <br />
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C
<br /> A lire<br /> Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 200 (Mars 2011)<br /> Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.<br /> Edito : Diplomatie de l’indignité<br /> Les soulèvements populaires, inattendus mais pourtant prévisibles, qui ont chassé les dictateurs Ben Ali de Tunisie et Moubarak d’Égypte, ont mis en lumière certains des aspects honteux des<br /> relations des politiques français avec des régimes réputés corrompus et tortionnaires. Il ne s’agit pas, comme l’a dit Sarkozy, des liens diplomatiques nécessaires avec les autres pays quels qu’ils<br /> soient, il s’agit d’une familiarité criminelle établie par nos gouvernants avec des chefs infréquentables de pays pauvres. (...) Lire la<br /> suite:http://survie.org/billets-d-afrique/2011/200-mars-2011/<br /> <br /> <br />
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