ALGERIE : L'ECOLE ET LES CANICHES DE GARDE

Publié le par Tourtaux

Transmis par Mohamed Bouhamidi
L'école et les caniches de garde
Protester est le premier pas vers le bourgeonnement de la conscience. La philosophie instruit le refus. Des plumitifs, qui passent leur temps à accoucher de mots venimeux, parfois insultants sur le régime, se placent nombreux ces jours-ci en parents hantés par la violence et proposent aux jeunes lycéens en révolte la sagesse et la modération. Si la jeunesse refuse la résignation et le manifeste à sa façon, dans un pays qui ne donne pas de voie à l'expression, pourquoi alors lui apprendre à se taire ? La protestation contre un sujet du baccalauréat, qu'ils n'ont pas étudié semble-t-il, devrait en premier lieu poser la question : l'éducation nationale a-t-elle fait son travail ? Avec les qualificatifs tels que scénario ou révolte à l'algérienne, comme autrefois « primes à l'émeute », à lire au sens propre et figuré, s'exprime le dédain. Mépriser l'expression de cette jeunesse qui, malgré sa situation sociale de survie n'a pas sombré dans le terrorisme contrairement à la jeunesse d'octobre, donne une idée de l'élitisme avec lequel sont regardés ceux qui luttent. L'Algérie qui fabrique avec célérité une caste de riches n'indigne pas nos augustes chroniqueurs et analystes. Mœurs des temps ! En ingurgitant chaque soir du whisky ou du lait caillé avec des cacahuètes, ils croient qu'ils changent le monde par la seule magie de leurs écrits. Prophéties du ciel ! Ce sont des caniches de garde à l'algérienne, à l'image des nouveaux chiens de gardes sous d'autres cieux, défenseurs acharnés du monde en l'état actuel, défenseurs zélés du tout libéralisme. L'une de ces lumières est sidérée par la « mentalité ANSEJ » et dans l'élan de son vomissement s'en prend à « l'effacement des dettes des Fellahs », à la gratuité et tout ce qui reste d'un Etat social. Ce chroniqueur propose la sanction, l'effort, les valeurs et autres mots balises. Il faudrait traduire ces notions philosophiques, éminemment conservatrices, par matraque et coups sans pitié. « L'effort » de saisir le malaise de cette jeunesse est évacué d'un revers de la main. Ce sont d'ailleurs les mêmes qui jaspinent depuis des lustres sur l'école algérienne en voyant derrière chaque égyptien un prédicateur et un éducateur de futurs terroristes. Cette école, dont ils sont en majorité le produit, les tourmente. Ils s'acharnent maintenant sur des jeunes que le souci de la réussite angoisse et pousse à la maladresse. Ils s'en prennent à cette réaction spontanée et cette école en révolte, laquelle malheureusement produit de l'échec, plus que l'école d'autrefois qui avait au moins l'ambition de ne pas exclure de ses bancs les enfants du peuple. Nos spécialistes des intrigues et des rumeurs du palais déversent, certains en fascistes en puissance, leur haine des révoltés de la rue, des insoumis de l'école, des travailleurs en lutte, des émeutiers en colère, alors qu'ils ne cessent d'appeler au changement du régime, surtout dans le feu du « printemps arabe ». Ils veulent du changement dans le respect de l'agenda de l'Otan et soutiennent des hommes issus du sérail. Mais, ils refusent le combat pour ceux qui se battent pour leur dignité, dans le souci de ne pas se trouver définitivement à la rue. Le vrai sujet à questionner est cette réserve inépuisable de révolte et cette troublante angoisse de l'échec chez nos jeunes. Nos « plumes » et le pouvoir ne sont pas d'accord au sujet du « nouveau ». Eux et le pouvoir sont en symbiose pour bastonner la canaille. Nos « intellectuels » des médias, qui ont eu leur bac apparemment sans tricher, exigent des autorités la liberté et la matraque. Cela aurait pu faire une belle dissertation philosophique !
Mohammed Yefsah
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/150613/Le%20jourdalgerie.pdf

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T
Camarades Dolorès et Ernest, jetez un cil aux commentaires en bas de l'article. Je produis un TEMOIGNAGE RARE qui ne va pas me faire que des amis mais il le faut afin de ne pas laisser les<br /> imbéciles opportunistes s'emparer de faits historiques pour se faire mousser, en se les octroyant pour leur donner un autre contenu, afin de les banaliser et de les brandir comme des trophées d'une<br /> guerre à laquelle ils n'ont pas participé mais, qui en savent plus que les authentiques témoins et en causent à leur place.<br /> Ces gens-là, je les vomis !
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T
Je n'ai pas terminé Fatiha.<br /> Tu dis que tu as de la famille dans l'armée en Algérie et bien, l'an dernier, en mars, je crois, je suis tombé par hasard sur le forum de l'armée d'Algérie. Je ne m'y attendais pas et j'ai, à deux<br /> reprises, je n'ai pas été voir plus loin, eu l'agréable surprise de voir que j'étais cité très élogieusement dans ce forum.<br /> Était repris l'Avant-Propos de mon camarade Henri Alleg, l'auteur de "La Question".<br /> Je te prie de croire, chère Fatiha, quelle intense émotion j'ai pu ressentir.
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T
Bonsoir Fatiha, je te remercie de ta confiance et de ton amitié sincère.<br /> Concernant mon témoignage, RARE, j'insiste sur le mot RARE car tout a été mis en œuvre pour taire, pour cacher ce fait Historique mémorable concernant les quelques gus qui se sont fait rafaler par<br /> les mercenaires du 1er REP.<br /> Le fait de dénoncer toujours et encore inlassablement les généraux félons et leur fer de lance, le 1er REP, commandé par le commandant Denoix de Saint Marc dont le neveu est un des membres les plus<br /> influents du Conseil d'Etat, m'a valu d'être très durement et lâchement pris à partie sur un forum d'anciens militaires, dont d'anciens gendarmes notamment, où j'étais si violemment insulté, que<br /> ces "téméraires" ex-militaires auraient voulu me faire casser la gueule, qu'ils ne si seraient pas pris autrement. Pourquoi cette violente montée au créneau contre moi?<br /> Tout simplement parce que ces extrémistes étaient furieux que je dénonce la fuite en avant du 1er REP et le fait que lors de cette fuite, ces mercenaires qui portaient l'uniforme de l'armée<br /> française, n'ont pas hésité à tirer sur nous, appelés du contingent, qui portions aussi le treillis de combat de l'armée de la République française. Lorsque ceux-ci ont ouvert le feu sur nous, ils<br /> savaient qu'ils tiraient sur des appelés dont la tenue vestimentaire indiquait clairement que nous fûmes de ceux qui ont refusé de suivre la folle aventure des généraux félons qui ont trahi la<br /> République qu'ils avaient pour mission de défendre.<br /> J'ai cité ci-dessus le nom du commandant Denoix Saint Marc et j'ai indiqué que son neveu est un des gros "poissons" du Conseil d'Etat, pourquoi?<br /> Parce que j'ai été en procès contre l'Etat Français durant des années pour une demande de pension d'Invalidité de guerre où j'avais gagné mon procès de haute lutte et que c'est le Secrétaire d'Etat<br /> socialiste de l'époque qui a fait appel de la décision de justice qui m'était très favorable, privant ainsi des centaines de pauvres gus justiciables, du bénéfice d'une jurisprudence favorable.<br /> En Cour de cassation, le militant communiste, opposé à la Guerre d'Algérie n'avait aucune chance de gagner tant les malversations étaient nombreuses.<br /> Mes juges étaient des nobles alors, un Rouge farouchement anticolonialiste et antimilitariste ne pouvait qu'être débouté.
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T
Fatiha MPlume de Zéphir : (blog riche en informations,à consulter à ceux qui s'intéressent à l'actualité et sur le sujet guerre d'algérie souvenirs d'un appelé anti colonialiste.)
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T
Fatiha MPlume de Zéphir : Ton témoignage Jacques Tourtaux réveille les souvenirs que mes parents mon oncle résistant ont raconté...Tu es de la même génération que mon père ..(J'ai encore de la<br /> famille en algérie dans l'armée c'est très difficile de parler de ces choses là ,quel courage à vous d'oser dire ce passé douloureux au nom de la mémoire des oubliés innocents de ceux qui n'ont pas<br /> voulu de ces injustices des colonisés indigènes ..)
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