CCAS EDF : LA CGT DANS LE BUSINESS ET LA REPRESSION

CCAS EdF : la CGT dans le business et la répression

La CCAS de EdF vous connaissez ? Non ? Alors, là il faut réparer cette erreur. C'est l'équivalent du CCE de EdF et GdF, financé, comme tous les CE par un pourcentage de l'employeur.
Bon, vous me dites, et alors, pas de quoi faire un fromage ?
Oui, mais dans une entreprise ordinaire, la subvention du CE, c'est 1% de la masse salariale. Pour la CCAS , c'est 1% des ventes d'électricité et de gaz !!! Imaginez... des sommes colossales, des centaines de millions d'euros.
Et donc des gestionnaires, des comptes, du personnel, des chefs et des exécutants, la "petite entreprise", quoi. Et quand on dit "petite entreprise", c'est vraiment pour l'image... Parce que la CCAS vient d'acquérir le groupe André Trigano, coté en Bourse. Nous en avions parlé au moment où ce n'était qu'un projet, c'est désormais tout à fait officiel.
Trigano, c'est 430 personnes, dont 1/4 en production, le reste dans la gestion de campings.
Voilà donc la CGT gestionnaire tout à fait officiellement d'un petit groupe capitaliste. L'annonce avait fait tousser en interne, depuis c'est silence radio. Alors que le communiqué de la CCAS ne se distingue pas d'une virgule d'un communiqué de bourse...
Car c'est là que mène le réformisme syndical. Quand toute l'orientation syndicale est celle du "développement humain durable", quand on n'imagine l'avenir que dans la "réforme" de la société en en respectant toutes les règles essentielles, on est mené de compromis en compromis à gérer, penser, agir en capitaliste. Quels que soient les discours. Et on retrouve cette attitude partout : dans la gestion de la Sécu, de la formation professionnelle, des ASSEDIC, des mutuelles (MAIF...) et autres banques populaires, sans même parler le secteur dit de l'économie sociale (les SCOP). Ils prétendent faire "autrement", mais ils sont piégés dans la concurrence, la guerre économique. Cela, c'est pour le volet économique.
Et pour le volet social, c'est la même chose. Les réformistes syndicaux partagent le respect de la hiérarchie, le maintien de la division sociale du travail entre les décideurs (mêmes experts syndicaux) et les exécutants. Ils restructurent comme tout le monde face aux difficultés économiques, ils se débarrassent des gêneurs, des syndicalistes...
A la CCAS, c'est pareil. La dérive gestionnaire a peu à peu conduit certains salariés (et néanmoins syndicalistes) d'abord à s'interroger, ensuite à protester. C'est le sens du courrier publié ci-dessous.
La réponse ne s'est pas faite attendre : sanction, répression, exclusion.

On retrouve la même attitude que pour le CE SNCF Paris Lyon, dont plusieurs militants ont été purement et simplement dégagés au mépris de toutes les règles statutaires. Un courrier d'une militante CGT qui en appelait au Congrès n'a évidemment eu aucune suite... ICI
Mais on retrouve également une pratique bien répandue face aux opposants :
- création d'une Union Locale "bis" face à l'Union Locale de Douai, trop oppositionnelle;
- attaque contre les camarades de Forclum Rhône Alpes;
- Attaques passées (en 2000) contre les militants du ministère des finances (l'employeur de Le Duigou), comme un lecteur le rappelait;
- et bien sûr attaques impitoyables contre les camarades du CGT-E Dalkia qui subissent encore les foudres de la justice, patron Dalkia et fédération de la construction main dans la main...

Tous celles et ceux qui s'imaginent encore pouvoir discuter, négocier, faire changer la direction confédérale actuelle feraient bien de méditer un peu plus loin que le bout de leur nez. Ce sont des "ennemis qui se cachent" que nous avons en face de nous, pas des "amis qui se trompent".
En attendant, les camarades menacés de la CGT CCAS ont tout notre appui et notre solidarité !

Source : http://ouvalacgt.over-blog.com/

Comments

[fredd]

Si historiquement on avait créé les conditions de porter aux ordres du jour des syndicats les activités sociales (évolution, 1% mais aussi les questions de questions du personnel); au même titre
que les autres questions revendicatives dans les entreprises, les syndiqués auraient eu les tenants et les aboutissements des activités sociales. Et ainsi ils auraient été au fait des choses et
auraient pu s'approprier le droit démocratique d'expression. Le problème c'est que ca n'a jamais été le cas et que c'est resté un domaine d'élus et de specialistes à la fédé. Conséquences : les
agents ne comprennent rien à ce qui se passe, ont perdu leur rôle citoyen sur un bien commun; et aujourd hui que nous sommes acculés par les direction et le gouvernement à se conformer aux droits
de sociétés anonymes, il n'y aura aucun rapport de force pour défendre le 1% . Il faut savoir que les employeurs sont en train de négocier l'évolution du détachement des statutaires qui bossent à
la CCAS : l'avenir est très sombre vers un statut d'AMADOE sur une période de 5ans : au-delà le s'il ne réintègre pas au bon vouloir d'EDF (lieu et emploi); le salarié perdra tous ses droits et
basculera dans le régime du droit commun comme les autres salariés qui intègreront au fur et à mesure, un comité d'entreprise de droit commun sur la branche énergie... la réorganisation des
activités sociales en territoires et intégration des personnels des cmcas dans une ligne hiérarchique unique n'est que l'arbre qui masque la forêt. si on met en parallèle le rachat de la CIAT le
développement des SCI et GIE, à terme le CE sera devenu un loueur de lit et un donneur d'ordre à des structures privées qui mettront en oeuvre la prestation ; on passera du bénéficiaire des
activités sociale au client d'une prestation de service.
Il faut savoir que les décideurs misent beaucoup sur la pyramide des ages dans les AS ; en effet dans les 5 à 6 ans j'ai entendu dire que c'est 50% du personnel qui partirait à la retraite . On
peut parier d'ores et déjà, que l'ensemble de ces postes ne sera pas republié dans le même temps que l'externalisation progressera. et quand on comptera le solde net entre départs en inactivité et
embauche on verra que la différence ressemblera fort à un plan social déguisé.... surtout si ils créent en plus des conditions de départs anticipés.
Le problème c'est qu'une fois que le 1% et que le statut auront été entamés, ce sont les autres RTE CNR ERDF .... qui sont tous en filiales et cloisonnés, qui perdront les mêmes droits.

[Tourtaux]

si je comprend bien, les salariés qui se seraient fait rouler dans la farine, vont perdre tous leurs acquis.

[fredd]

la ccas c est un peu comme les pays de l'est ; les dirigeants les plus intransigeants du systeme soviétique sont devenus les premiers capitalistes de la Russie. A une moindre échelle c'est pareil.
le problème est philosophique : quel est le rapport au pouvoir de chacun et par déclinaison le prix d achat de chacun pour transgresser ses propres convictions. et initialement, comment chacun
porte ses propres valeurs et convictions collectives et à quel prix d'achat on est capable de basculer dans l'interet personnel.
la reposabilité est collective car nos propres actes délégataires (on ne s'engage pas on laisse notre voisin lever le doigt pour prendre un mandat en se disant qu'il fera bien) dans une
organisation collective. Or celui qui leve le doigt aime souvent le pouvoir et le collectif est bien souvent incapable de baliser cet engagement dans un susteme de controle collectif par le groupe
; baliser des objectifs, pour le mandaté qui doit rendre des comptes pour garder la notion collective de toute décision.
c est ainsi qu'à la federation de l'energie, certains mandatés élus, on tracté avec le gouvernement sur la ccas en dehors de toute instance démocratique; et le rachat de la Ciat s 'est déroulé de
la même manière.
ces futurs "capitalistes" ont négocié je pense la fin du 1% pour le personnel statutaire, pour passer sur la masse salariale de la branche énergie (toutes entreprises confondues), se traduisant de
fait par la transformation iminente de la ccas en comité d'entreprise de droit commun où on perdra outre la specificité du 1%, la maitrise d oeuvre des séjours et la mise en oeuvre des valeurs de
solidarité justice dignité au profit d'un donneur d'ordre dont la principale activité sera de louer des lits et des sejours clefs en main dans une dynamique clienteliste.

[Tourtaux]

Salut Mathieu, tu as failli m'induire en erreur. Je croyais que c'était Xavier avec qui j'ai des relations très fraternelles.
Je te croyais "mort" depuis le temps et je vois que tu n'as rien perdu de ta verve.
Il serait temps que tu apprennes le décès de notre camarade Jacques Leclercq.
Je t'ai déjà dit ce que je pense des dirigeants ripoux de la CGT. Il n'est que de voir aujourd'hui le mutisme honteux de ceux-ci face au pourrissement que cherche à faire Sarkozy de la grève du RER
A qui entre demain dans son treizième jour et leur non intervention complice dans les nombreux conflits en cours.
Comme tu le sais et comme l'a fait jusqu'au bout notre vaillant camarade Jacques Leclecq, les choses ne sont pas si simples. Je refuse de faire l'amalgame entre les collabos de la CGT et les
adhérents sains de la base qui se battent dans leurs boites sur des positions de classe.
Imagine un instant que le défunt Jacques Leclercq pour lequel tu as le plus profond respect, ait déserté l'Union Locale Historique CGT de Douai pour livrer ses camarades de combat aux ennemis de la
classe ouvrière que sont les renégats de la CGT?
Imagine un instant que je déserte le front des luttes alors que des personnes chaque jour plus nombreuses lisent mon blog de combat?
Je n'ai jamais tourné le dos à l'ennemi et puisque tu m'y contraint, je vais te dire ma fierté d'avoir été un soldat rebelle en Guerre d'Algérie et d'avoir été conduit à la caserne menotté et tenu
en laisse comme un chien.
Tu voudrais que je renonce à ce Chemin de l'Honneur?
Notre place de militant est de nous battre à l'intérieur de notre syndicat et non de déserter pour lui faire des petits dans le dos.
Notre lutte n'est certes pas facile mais elle a le mérite d'exister et qui t'empêche de prolonger la démarche que tu as faite en signant notre lettre aux EM syndicaux, en rejoignant le FSC que nous
avons créé le 27 juin dernier au lieu de rester muré dans ta prison.
Le difficile combat que nous menons contre les hautes sphères mal élues de la CGT ne fait que commencer. C'est la raison pour laquelle nous avons créé le FSC avec des camarades de la CGT et de la
FSU en désaccord avec les réformistes d'en haut de leur organisation respective, rejoints en cela par des syndicalistes d'autres horizons.
Nous ne prétendons pas créer des syndicats bis, nous voulons nous réapproprier notre outil syndical et pour ce faire, nous rejetons les actions stériles qui ne peuvent conduire que dans le mur.

[mathieu]

Salut Jacques,

il y a un moment déjà que je ne t'ai laissé un commentaire mais ces jours-ci seulement j'ai appris la disparition de Jacques Leclercq et j'ai voulu lui rendre hommage sur mon Blog... Bien
évidemment j'ai tenu à passer par le tienrépercuter pour que nos "amis" adhérents d'aujourd'hui se réveillent face à la trahison tous azimuts de la CGT.
Le CCAS d'EDF m'en donne une occasion supplémentaire. Merci.
Amitiés et fraternelles salutations.

PS : je vois que maintenant tu maitrises la technique. Bravo. histoire de voir quelles infos je pourrais