CGT : LES " MINORITAIRES " SONT MAJORITAIRES DANS LE PAYS PARCE QU'ILS SONT LES AUTHENTIQUES DEFENSEURS DE LA CLASSE OUVRIERE

Publié le par Tourtaux

L'irréductible « métallo » s'attaque au bastion CGT de l'intérieur

dimanche 13.12.2009, 05:05 - La Voix du Nord

 Porte-voix des salariés en lutte, Jean-Pierre Delannoy se tient soigneusement à l'écart des salons. Porte-voix des salariés en lutte, Jean-Pierre Delannoy se tient soigneusement à l'écart des salons.
|  • UN VISAGE, UN JOURJEAN-PIERRE DELANNOY |

Bernard Thibault n'a pas perdu la main. Porté par les « métallos » de la région, son opposant déclaré pour le poste de secrétaire général de la CGT, Jean-Pierre Delannoy, a quand même réussi son coup cette semaine : faire exister dans les médias nationaux la voix de la contestation interne.

 

PAR SÉBASTIEN CHÉDOZEAU

valenciennes@lavoixdunord.fr PHOTO DIDIER CRASNAULT

Sa fine moustache lui donne de faux airs de Guy Williams, incarnation télévisuelle du plus célèbre des Zorro. Avec le cavalier surgi hors de la nuit, Jean-Pierre Delannoy, 56 ans, partage aussi un sens inné de la justice. En s'attaquant de l'intérieur au bastion de la CGT, sorte de Don Quichotte face aux moulins à vent, il a fait tomber le masque. Cette contestation interne trop longtemps cachée sous le tapis, « il fallait la rendre visible », dit-il. L'historique de l'USTM-CGT, dont il est secrétaire général depuis plus de vingt ans dans le sud du département (et depuis 2005 à l'échelon régional) s'est décidé à y aller parce que « la souffrance des militants et des salariés » lui était devenue intolérable.

Décision lourde de conséquence au sein d'une confédération cloisonnée, toujours pas guérie de la scission de 1947 (qui avait débouché sur la naissance de FO). À Nantes, où se tenait cette semaine le congrès national de la CGT, Jean-Pierre Delannoy a senti le poids des reproches. Il s'y attendait un peu, lui dont les relations avec l'union locale, à Valenciennes, sont pour le moins détériorées depuis plusieurs années : « Je n'avais jamais vécu un congrès aussi verrouillé, cadenassé et avec autant de tension. » Intimidations, quolibets et insultes n'ont pas réfréné l'ardeur de ce militant convaincu, encore bercé des luttes ouvrières des années soixante-dix et quatre-vingt. Il raconte : « En 1984, on avait fait grève un mois aux ANF (devenus vite après Bombardier) pour les salaires. On avait obtenu 10 à 12 % d'augmentation générale, le double de l'inflation de l'époque. Il y avait en permanence mille huit cents mecs en pétard. » C'était l'époque où les rapports de force prévalaient dans les relations sociales.

Cette méthode éprouvée, Jean-Pierre Delannoy la transpose à la « bataille interne » qu'il vient d'engager. Le premier assaut a été repoussé jeudi : « Tout le débat sur la commission exécutive a porté sur ma candidature. » Finalement rejetée, parce que le « métallo » n'avait pas respecté le cadre statutaire. Reparti de Nantes le soir même, il n'a pas assisté à la facile réélection de Bernard Thibault au poste de secrétaire général. Jean-Pierre Delannoy s'arrête sur un autre scrutin, celui qui portait mardi sur le bilan d'activité des trois dernières années : 71,33 % des votants se sont prononcés pour, 20,95 % contre et 7,72 % ont voté blanc. Au congrès de 2006, ils n'étaient que « 16,5 % » d'opposants. Le contestataire y voit un signe : « D'ici au 50e congrès, nous avons trois ans pour élargir notre audience. » La lutte finale sera frontale. •

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Je suis d'accord avec toi Cyril.<br /> Un important communiqué du FSC concernant le 49ème congrès est en ligne. Vois si tu peux le mettre sur ton blog, pour l'instant, je ne peux plus accéder à l'administration.<br /> MERCI<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Ils enverront des sous fifres manière de dire "on était là" et de faire comprendre que la CGT ne peut pas cautionner la façon dont les Conti ont défendu leur bifteck et qu'ils ne méritent pas plus<br /> d'attention que ça.<br /> Je crains qu'il y ait de moins en moins à attendre de la confédération.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Dès demain, manif de solidarité à Dreux avec les Philips, la confédération CGT se doit d'être présente et d'apporter son soutien aux salariés.<br /> Le 13 janvier, les six ouvriers condamnés estent en Cour d'appel à Amiens, la présence de la confédération CGT est nécessaire. Il serait incompréhensible que celle-ci ne soit pas représentée.<br /> Son<br /> absence serait considérée comme une complicité de plus avec le MEDEF et le gouvernement<br /> <br /> <br />
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C
<br /> C'est un gars bien, que ceux qui l'ont insulté aient honte car entre camarades cela ne se fait pas...il y a des pourris à la cégète et les réalités du terrain de la lutte ne sont pas celles<br /> dénommées par thibault.<br /> <br /> <br />
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