CORSE : AIR FRANCE NE DECOLLE PLUS

Publié le par Tourtaux

Air France: situation bloquée et menace de désengagement
Publié le vendredi 14 octobre 2011 à 08H02  

 

On n'a sûrement pas bataillé à fleuret moucheté hier après-midi dans les locaux d'Air France à Roissy. D'un côté la CGT, de l'autre la direction de la compagnie. Et un enjeu de taille : 45 contrats en CDD que les conseils des prud'hommes d'Ajaccio et de Bastia ont requalifiés en CDI.

« Ce sont des personnes qui viennent en renfort estival, tous les ans d'avril à mars depuis 2005 », rappelait hier soir Valérie Caux. La déléguée CGT de la compagnie aérienne souligne que ces personnels supplémentaires sont incontournables en saison. « Nous avons fait valoir qu'en été, l'activité d'Air France augmente, avec des pics de trafic pouvant monter à plus 70 ou 80 % », énonce-t-elle. Un surcroît d'activité saisonnière donc, palliée par l'embauche de personnels en CDD. Mais les syndicats d'Air France (et les juges prud'homaux) voient le problème d'une autre manière. « Il existe, chez Air France, un statut de temps partiel intermittent pour ces catégories de personnel », souligne la déléguée syndicale.

La bataille juridique se poursuit

Fin de non recevoir donc, du côté de la direction. Qui estime que la destination corse n'a pas été touchée par les restructurations qui se sont produites dans toute la France. Et que cela sera la prochaine étape.

« On nous annonce une réduction des effectifs dès cette année », assure Valérie Caux.

Certes, il ne s'agira pas de licenciements secs. Mais de non-remplacement des départs et surtout d'une externalisation de certaines tâches vers la sous-traitance.

Il est évident que, dans cette optique, le passage en contrat à durée indéterminée de 45 personnes ne semble pas à l'ordre du jour.

« En fait, ce ne sont pas 45 équivalent temps plein. On pourrait même dire qu'il s'agit de la moitié »,assure la déléguée ajaccienne. Qui rappelle, au passage, que la lutte n'est pas terminée. « La compagnie a fait appel des jugements des prud'hommes, les salariés ont commencé à recevoir les courriers », souligne-t-elle. Les organisations syndicales (l'intersyndicale CGT-STC à Ajaccio et la CGT à Bastia) considèrent qu'il s'agit d'une manière de gagner du temps.

Le coût de l'humain

Les responsables syndicaux estiment toujours avoir raison sur le fond. Et veulent souligner que derrière les guerres de chiffres et les batailles juridiques, il y a des hommes et des femmes. Qui depuis six années ont été liés à Air France durant sept mois de l'année. Des personnes qui se retrouvent « jetables » du jour au lendemain. Dans une région où les emplois, même à temps partiel, ne fleurissent pas sur le macadam.

« Il y a de nombreuses personnes qui sont chargées de famille parmi ceux qui sont en CDD. La situation les angoisse à juste titre »,assure Valérie Caux.

Pour l'heure, on en est donc resté à un constat de désaccord absolu. Avec, en perspective, la certitude d'un long bras de fer devant les tribunaux… Et, peut-être, d'un mouvement social plus dur…

Isabelle LUCCIONI

iluccioni@corsematin.com

 

http://www.corsematin.com/article/corse/air-france-situation-bloquee-et-menace-de-desengagement

Publié dans Lutte des classes

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