DES LUTTES OUVRIERES
Ryanair est de nouveau sous les projecteurs de la presse britannique après le témoignage d’une ancienne hôtesse de l’air, Sophie Growcoot, qui a raconté ses conditions de travail chez la low cost irlandaise.
Après deux mois chez Ryanair en tant qu’hôtesse de l’air, Sophie Growcoot, âgée de 20 ans et originaire de Liverpool, a relaté son expérience à Luciana Berger, la députée travailliste de Liverpool. La politicienne a rendu public le témoignage de l’ancienne hôtesse et dénoncé à la Chambre des communes « l’exploitation par Ryanair – pure et simple- » de son PNC.
Précisons toutefois que Sophie Growcoot n’était pas employée directement par Ryanair, mais elle a été embauchée par Crewlink, un sous-traitant la low cost irlandaise.
Le grand quotidien anglais The Independent publie les principaux griefs de l’ancienne hôtesse à l’encontre de Ryanair. Sur une année elle travaillait neuf mois mais est forcée à prendre trois mois de congés sans solde – pendant les mois d’hiver – au cours desquels il lui était interdit de travailler ailleurs.
Elle a payé 360 livres (450 euros) pour un uniforme Ryanair. Elle a aussi payé de sa poche 1800 livres (2130 euros) pour un cours de sécurité obligatoire.
Elle était rémunérée seulement lorsqu’elle était « en l’air »: exactement à 13,07 livres l’heure (15,50 euros). Elle ne touchait aucune rémunération pour son temps passé au sol (information avant le vol, attente entre deux vols, réunion de vente et perte temps en raison des retards ou des annulations de vols).
Sur une semaine elle travaillait quatre jours effectifs, mais devait rester disponible un cinquième jour d’astreinte sans être payée sauf si elle est appelée sur un vol. Lors d’un jour d’astreinte, elle a été appelée à 4h du matin en urgence pour prendre son service à bord d’un vol Liverpool-Dublin. Elle a payé 10 livres pour prendre un taxi pour l’aéroport parce qu’il n’y avait pas de transport public. Mais quand elle est arrivée, le départ a été annulé parce que les passagers n’étaient pas assez nombreux pour rentabiliser le vol. Elle a été renvoyé à la maison sans aucune compensation.
« Il est scandaleux qu’une compagnie aérienne qui a gagné des profits records l’an dernier ne paie pas son personnel pour tout le temps qu’il passe au travail. Comment Michael O’Leary [patron de Ryanair] peut penser qu’il est juste ou acceptable pour son entreprise à tirer profit sur le dos du PNC comme Sophie?« , dénonce la députée travailliste Luciana Berger.
En réponse à ces accusations, un porte-parole de Ryanair a décaré : « Nous sommes surpris par la déclaration de Mme Berger à la Chambre des communes, puisque [Sophie growcoot] n’était pas employée par Ryanair, mais par une entreprise sous-traitante, Crewlink Ltd, et semble avoir quitté son emploi sans préavis, après seulement deux mois. Nous sommes également surpris que Mme Berger n’a fait aucun effort pour vérifier ces allégations fallacieuses avec Ryanair avant d’utiliser son privilège à la Chambre des communes pour faire de fausses accusations« . Toutefois, le quotidien The Independant a obtenu une copie du contrat de travail de Sophie Growcoot qui confirme les dires de l’ancienne hôtesse de l’air.
Ford a signé vendredi un accord cadre avec les pouvoirs publics pour la réindustrialisation du site de mécanique de Blanquefort, près de Bordeaux. Crédit Reuters
Dans une industrie européenne de l’automobile frappée par une crise durable, toute bonne nouvelle tend à apparaître miraculeuse, mais aussi désirée que suspecte. L’annonce d’un accord pour relancer l’investissement et l’emploi sur le site historique de Ford de Blanquefort, en Aquitaine, frappe ainsi les esprits par sa conclusion heureuse après cinq années d’incertitudes.
Depuis cinq ans, on s’était en effet habitués à constater et déplorer le déclin de ce site de fabrication de boîtes de vitesse automatique, créé en 1972, et qui employait en 2008 1600 personnes après avoir connu son zénith avec 4000 employés. Il n’en emploie aujourd’hui que 300 sur un effectif théorique de 1200 régulièrement frappé par le chômage partiel.
Or à l’issue de longues négociations entre les cinq syndicats et la direction, soutenues par les pouvoirs publics, l’annonce publique d’un accord dont le principe avait été annoncé en septembre 2012 garantissant la pérennité de mille personnes sur cinq ans génère un soulagement véritable. Certes en contrepartie de cet engagement de Ford, les syndicats ont accepté un engagement de compétitivité qui prévoit un gel des augmentations de salaire de trois ans et les pouvoirs publics ont injecté 12,5 millions d’euros, Ford s’engagent à moderniser les lignes à hauteur de 122 millions d'euros. Il y a donc un espoir concret de consolidation de ce site fragilisé qui a retrouvé symboliquement le logo Ford en devenant le 1er août "Ford Aquitaine Industrie".
Mais la réalité industrielle s’impose comme toujours pour rappeler que si cette usine était structurellement compétitive elle n’aurait pas fait l’objet de tentatives répétées et mouvementées de Ford pour lui trouver un destin. Produisant 700 000 boîtes automatiques par an en 2002, elle n’en produisait plus de 200 000 en 2008 et se trouvait en 2008 menacée de fermeture pour 2010. Ford a réussi à se désengager de cette usine sans fermeture en la vendant en 2009, parmi six projets, au groupe allemand HZ holding avec le soutien des pouvoirs publics et un financement public de 12 millions d'euros, et privé de 200 millions. Après l’échec de la diversification promise par HZ holding notamment dans l’éolien, l’usine a de nouveau été rachetée par Ford en janvier 2011.
La garantie de la pérennité de ce site dédié à la mécanique ne peut résulter que de son ancrage robuste dans le dispositif de production de Ford en Europe et dans le monde. Car si sa production est tournée vers le marché mondial elle est aussi concurrencée par les autres établissements de Ford en Chine et aux Etats-Unis. La boîte automatique dont la production sera assurée à Blanquefort à partir du mois d’août est une boîte performante, à six vitesses et dont la consommation est réduite. C’est donc un produit technologiquement prometteur. Mais son succès dépend également des performances commerciales des modèles auxquels elle est destinée, Mondeo, Kuga, Focus…
Or si Ford a mieux réussi que ses concurrents américains GM et Chrysler à traverser la crise aix Etats-Unis depuis 2008 ses ventes en Europe ne sont guère plus brillantes que celles de ses concurrents généralistes. Le système industriel de Ford a fait l’objet de modifications significatives avec la fermeture des usines de Genk en Belgique, avec 4300 personnes, et de ses deux usines britanniques de Southampton et de Dagenham. Cette réduction de sa capacité de production européenne de 18% s’inscrit dans une stratégie de retour à la rentabilité, l’Europe étant un foyer de pertes pour le constructeur. Les prévisions de pertes pour 2013 tournent autour de 2 milliards de dollars contre 1,75 milliard de dollars en 2012. Or, les ventes continuent de chuter et sa part de marché se situe désormais à 7% du marché européen.
"Le joli mai"
Resté quasiment invisible pendant 50 ans, « Le joli mai » vient d’être restauré avec le soutien du CNC. Il sera en salles le 29 mai prochain.
Il se déroule au mois de mai 1962, la guerre d’Algérie s’achève avec les accords d’Evian. Mois de mai désigné par certains, à l’époque, comme le premier printemps de la paix.
Au fil des rencontres, la caméra va montrer les Parisiens dans leur vie quotidienne, afin de composer un portrait politique, social et culturel de la France de 1962.
Chris Marker et Pierre Lhomme filment au plus près des pavés et des visages.
A quoi pensent les Parisiens ? La guerre et la politique, on évite d’en parler, l’intervieweur s’étonne : « les Français seraient-t-ils muets ? »
Le film aborde des questions qui restent d’une actualité saisissante : travail, intégration, logement...
http://www.cgt.fr/Le-joli-mai-Chris-Marker-Pierre.html
Liquidation de Fraisnor (lasagnes surgelées)
Le tribunal de commerce d’Arras a prononcé mercredi 22 mai la liquidation judiciaire du fabricant de lasagnes Fraisnor, avec poursuite de l’activité jusqu’au 31 mai. Suite au scandale sanitaire de la viande de cheval, la production du fabricant de lasagnes avait chuté de 60%. 110 emplois sont menacés.
La CGT qui mène depuis plusieurs semaines des actions pour sauver l’usine et ses emplois a annoncé son intention de bloquer le site, ainsi que « d’autres formes d’action dans les jours à venir ». « Le tribunal par sa décision donne raison à la mafia viande et cautionne le scandale des viandes de cheval », regrette Christian Delépine, représentant CGT. Le syndicaliste dénonce la direction « qui n’a pas fait preuve de la détermination nécessaire pour mettre en œuvre une stratégie de développement industriel » et son « refus de recapitaliser l’entreprise ».
Lire nos articles précédents :
L’avenir de Fraisnor se décide au tribunal de commerce
Les 120 salariés de Fraisnor se battent pour sauver l’emploi
http://www.cgt.fr/La-CGT-a-annonce-le-blocage-de-l.html
par
Ils ont récupéré ces derniers jours les terres dont ils avaient été dépossédés par la famille Smail sur la base d’une décision illégale prise en 1992, en pleine période de terrorisme intégriste, par l’ancien wali de Tizi Ouzou.
Cette victoire a été arrachée après plus de vingt années d’affrontements judiciaires et parfois physiques avec les descendants de cette famille de collaborateurs du colonialisme aidés par les institutions locales. Elle est le fruit de la mobilisation des populations des villages environnant et du comité de soutien mis en place.
Ainsi les terres des deux EAI exploitées jusqu’en 1992 par des anciens moudjahids ont été reprises par leurs enfants. Les vendeurs de casse automobile installées sur ces terres par les Smail ont accepté de ne plus verser de loyer à ces derniers. A la suite de son coup de force de 1992, cette famille leur avait concédé ces terrains en toute illégalité après les avoir détourné de leur vocation agricole.
C.P.
23.05.13
Blanchisseries industrielles Initial
Les discussions sur le renouvellement du contrat d’intéressement des salariés des blanchisseries Initial ont mis le feu aux poudres. A l’appel de la CGT, la grève a été parfois totale sur certains sites à partir de mardi 21 mai. Tandis que le groupe affiche de confortables résultats, il prétend durcir les critères de versement de la prime d’intéressement.
Sur le site de Cuxac dans l’Aude où 42 salariés sur 86 étaient en grève le 22 mai, le délégué CGT de l’entreprise résume les raisons de la colère : "des critères supplémentaires ont été ajoutés pour le versement de l’intéressement", explique François Paul. "En plus, des critères de résultats et de progrès, l’absentéisme et la qualité seront pris en compte. Un seul salarié malade pour une seule journée pénaliserait l’ensemble des salariés. La prime d’intéressement est en moyenne de 100 euros".
Les salariés contestent le nouveau mode de calcul de la direction sur l’intéressement, qui les pénalise.« Nous considérons que nos efforts ne sont pas récompensés et qu’à cela, s’ajoute une dégradation des conditions de travail qui devient de plus en plus préoccupante, » explique la CGT du groupe. « Cette absence de reconnaissance se renforce et apparaît en décalage avec les performances élevées de l’entreprise dont nous n’en captons pas les fruits ».
La colère des salariés se nourrit des très bons résultats du groupe qui appartient à l’anglais Rentokil. En 2012, il a enregistré un chiffre d’affaire de l’ordre de 350 M€, en augmentation d’environ 2,5 % et un résultat d’exploitation de l’ordre de 15 à 16 %, parmi les plus élevés du secteur.
Arsenal de Brest
http://www.cgt.fr/Le-torchon-brule-sur-la-prime-d.html
Gel des salaires, augmentation des cotisations retraite, perte de pouvoir d’achat, le tout sur fond d’absence d’embauches, c’est le menu de la motion déposée par le syndicat CGT de l’Arsenal de Brest à la permanence de de la députée PS, Patricia Adam. Ils étaient une cinquantaine d’ouvriers d’État rassemblés mercredi 22 mai devant les locaux de la parlementaire. Dans le texte qu’ils lui ont adressé, ils affirment notamment que « le pouvoir d’achat est aussi un élément de sortie de crise ».
À l’arsenal de la DCNS de Brest, quelque 2 000 salariés bénéficient du statut d’ouvrier d’Etat, qui prévoit en temps normal des hausses de salaires basées sur la métallurgie parisienne.
http://www.cgt.fr/Les-ouvriers-d-Etat-denoncent-le.html
Emploi
La ténacité a payé. Alors que l’ANI du 11 janvier qui déréglemente le droit du travail a été traduit dans la loi en quelques mois, cet accord qui réglemente l’activité de portage salarial, signé en 2010 par la CGT, LA CFDT, LA CGC et la CFTC, aura attendu 2 ans et 10 mois avant d’être étendu, c’est-à-dire généralisé.
L’unité syndicale qui avait prévalu lors de la négociation de cet accord s’est poursuivie pour parvenir à vaincre le blocage et le lobbying exercés par une partie des employeurs opposés à une réglementation de cette activité.
Cette extension oblige les employeurs qui pratiquent du prêt de main-d’œuvre illicite sous couvert de portage salarial à se mettre en conformité.
La CGT se félicite de cette extension qui sécurise la situation des « salariés portés ». Elle ouvre une nouvelle phase de négociation d’une convention collective destinée à préciser leurs garanties et à définir les modalités de suivi de cette nouvelle forme d’emploi. Nous demandons que cette séquence démarre sans attendre afin que les salariés portés puissent bénéficier d’une protection conséquente.
Montreuil, le 24 mai 2013