DIJON : A L'APPEL DE LA CGT KEOLIS GREVE RECONDUCTIBLE CHAQUE SAMEDI CONTRE LA DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
- Côte d'Or
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Mécontents, les conducteurs de bus vont multiplier les grèves. Photo DR
Si la grève commence demain à l’appel de la CGT, la CFDT a, elle, d’ores et déjà déposé un préavis pour le 10 novembre. Les samedis à venir s’annoncent difficiles sur le réseau Divia.
Si l’union syndicale n’est pas encore à l’ordre du jour en raison de divergences entre les syndicats, Divia va devoir faire face, dans les semaines qui viennent, à une grogne généralisée. Dès aujourd’hui, la CGT appelle en effet à une grève reconductible tous les samedis, et estime à 60 % le nombre de conducteurs prêts à suivre le mouvement. « C’est effectivement une mobilisation importante », admet Valérie Le Pottier, DRH du groupe de transports du Grand Dijon. « Nos services seront assurés à environ 40 % ce samedi. »
Et hier, la CFDT a annoncé, à son tour, un mouvement de protestation. Si l’entreprise n’avait pas encore de préavis officiel hier, à partir du samedi 10 novembre, les conducteurs de la CFDT seront, eux aussi, en grève tous les samedis, ainsi que tous les jours de la semaine de 7 h 10 à 8 heures.
« Depuis le mois de juin, nous alertons la direction sur les dégradations des conditions de travail », détaille Frédéric Pissot, délégué syndical CGT Keolis Dijon. « Si pour l’instant il n’y a pas de concertation entre les syndicats pour mener des actions en commun, cela prouve bien le mécontentement généralisé des salariés. » Pour le moment donc, la CGT reste sur sa position et n’a pas encore décidé de s’allier aux mouvements de grèves matinaux de la CFDT. « Pour l’instant, nous sommes seuls sur ce mouvement », constate François Vandenbroucke, délégué syndical CFDT. « Peut-être nous rejoindront-ils bientôt, on l’espère, mais rien n’est certain pour l’instant. » À l’approche des élections syndicales, et dans un contexte de tensions latentes entre syndicats, les organisations semblent pour l’instant vouloir faire cavalier seul.
Reste que si les initiatives des syndicats sont individuelles, la grogne, elle, est massive. Depuis l’installation du tramway, et en attendant la mise en place de la ligne 2, le 8 décembre, les manifestations de mécontentement se multiplient, chez les conducteurs de bus, mais aussi chez les usagers. « En ce moment, les conditions sont vraiment mauvaises, que ce soit pour nous ou pour les passagers. On se bat aussi pour eux, car aujourd’hui, les usagers du bus sont considérés comme des sous-passagers par rapport à ceux du tramway. Cela arrive même qu’ils demandent à des conducteurs de bus de faire descendre les passagers pour qu’un bus remplace un tramway en panne », affirme François Vandenbroucke. « Il y a un vrai mécontentement de la part des usagers, et cela se ressent sur nos conditions de travail avec une hausse des agressions, verbales ou physiques », déclare la CGT. En cause, selon les deux syndicats, des temps de parcours inadaptés pour les bus, qui multiplient les retards. Mais aussi des véhicules en mauvais état, qui devraient être remplacés en masse à la fin de l’année et courant 2013, ou des pannes à répétition. Enfin, les changements de parcours depuis l’arrivée du tramway décontenancent les usagers des bus.
Une gêne que reconnaît d’ailleurs Divia, mais qui ne sera pas résolue avant le 8 décembre prochain, et la mise en route de la deuxième ligne de tramway. « Effectivement, les conditions actuelles sont difficiles et pas réellement stabilisées », confirme Valérie Le Pottier. « Pour le moment, nous tentons de résoudre au mieux les problèmes avec des renforts sur certaines lignes comme la 4. Le reste des ajustements sera fait à partir du 8 décembre. » En attendant, les conditions de circulation s’annoncent difficiles sur le réseau du Grand Dijon.
http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2012/11/03/divia-greves-en-serie-a-prevoir