ENORME BOURDE DE 8 DEPITES PS LORS DU VOTE CONTRE LES RETRAITES DES TRAVAILLEURS. L'ASSEMBLEE DITE NATIONALE OU SIEGENT 577 "ELUS" DESERTEURS, N'EST PAS REPRESENTATIVE DE L'EXPRESSION POPULAIRE
A la suite d’une erreur de huit députés socialistes lors du vote de mercredi soir, le report de 6 mois de la revalorisation annuelle des retraites, prévu dans le projet de loi débattu depuis lundi, a été supprimé. Le gouvernement devrait revenir sur ce point dans la semaine via un amendement ou une deuxième délibération.
Un conseiller de la ministre aux Affaires sociales Marisol Touraine a aussitôt fait savoir que le gouvernement reviendra sur ce point ultérieurement dans la semaine, via un amendement ou une deuxième délibération. « Le gouvernement ne peut pas demander un nouveau vote sur une telle question. C’est une mesure phare du projet qui est annulée et nous allons demander demain une suspension des débats sur la réforme eu égard aux conséquences financières du vote », ont aussitôt fait savoir les députés Front de gauche Marc Dolez et André Chassaigne.
A droite le ton était à l’ironie. « Nous nous réjouissons que la majorité de l’Assemblée nationale ait entendu nos arguments et ait évité d’infliger aux Français une triple peine : baisse des salaires, hausse du coût du travail et baisse des pensions de retraite », s’est félicité l’UDI dans un communiqué.
Mesure impopulaire
Mais le doute est permis. Les députés gaffeurs ont-ils commis une erreur ou, face à une mesure très impopulaire -mais qui devrait rapporter 800 millions d’euros dès 2014, un acte manqué ? En séance, les socialistes se sont en effet retrouvés isolés face aux autres groupes qui, tous, ont vigoureusement contesté ce décalage du versement des pensions qui, dans les faits, pénalisera le pouvoir d’achat des 15 millions de retraités. « Comment pouvez-vous dire que les petites retraites sont épargnées alors que toutes celles et ceux qui sont juste au-dessus du minimum vieillesse n’arrivent pas à payer leurs factures. C’est une mesure injuste et cynique », a lancé Marc Dolez à Marisol Touraine.
Et certains députés socialistes avaient défendu en commission, avant de les retirer, des amendements visant à exempter les petites retraites, et non le seul minimum vieillesse, du report de la revalorisation annuelle des pensions de retraite. « Pour la quasi-totalité des retraités, il y aura une baisse du pouvoirs d’achat. Vous faites des économies sur le dos des retraités, c’est une mesures anti-sociale », a dénoncé l’ancien ministre du Travail Xavier Bertrand (UMP). « Il nous semble particulièrement injuste de mettre en place une mesure qui touchera les plus défavorisés », a renchéri l’écologiste Véronique Massonneau.
Au-delà cet amendement, les députés ont voté dans la nuit de mardi à mercredi l’article 2 du texte qui prévoit un allongement de la durée de cotisation dans le secteur public et la fonction publique à 43 ans à l’horizon 2035. L’examen de la réforme des retraites, qui compte une trentaine d’articles, devrait s’achever vendredi soir ou samedi, l’Assemblée devant se prononcer le mardi 15 octobre par un vote solennel sur l’ensemble de ce projet de loi que le Sénat examinera à son tour à partir du 28 octobre.