AU QATAR, PAYS AMI DE LA BANDE A HOLLANDE, UNE DELEGATION SYNDICALE INTERDITE DE VISITE SUR LES CHANTIERS DU MONDIAL DE FOOT POUR ENQUETER SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL RELEVANT DE L'ESCLAVAGISME
La polémique sur les conditions de travail des ouvriers étrangers au Qatar se poursuit. « Il n'y a pas d'esclavagisme ou de travail forcé au Qatar », a assuré la semaine dernière un officiel de cet émirat, réponse aux information du journal britannique The Guardian selon lesquelles 44 ouvriers népalais sont morts cette année sur différents chantiers de construction liés à la Coupe du Monde de football 2022. Constater les conditions de travail des migrants dans l'émirat, c'est justement l'objectif d'une délégation internationale de syndicalistes qui se trouve sur place ce lundi 7 octobre.
Ils sont une vingtaine de syndicalistes, des Européens mais aussi des Pakistanais, des Indiens et des Népalais à se trouver au Qatar ce lundi 7 octobre. Les autorités locales leur permettront-elles de circuler et de choisir librement leurs interlocuteurs ?
Le Français Gilles Letort de la fédération CGT des salariés de la construction se pose la question : « On n’en sait rien. On a dans notre programme un certain nombre de rencontres avec les multinationales qui, aujourd’hui refusent de nous recevoir. J’ai moi-même fait une démarche auprès de Vinci qui refuse de nous ouvrir les portes de leur filiale au Qatar. On a la possibilité de rencontrer le ministre du Travail mais je ne suis pas sûr qu’il va nous annoncer grand-chose. On a aussi des rencontres avec la FIFA. Et surtout, on a l’intention d’aller dans un des camps dans lequel il y a une concentration de travailleurs migrants. L’important c’est qu’on puisse aller témoigner de ce qui se passe véritablement. C’est le seul moyen d’agir. »
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Le Qatar est critiqué pour les carences de son droit du travail, l’absence de liberté syndicale, les conditions de travail sur certains chantiers et des confiscation des passeports d’ouvriers migrants. « Quand les salariés arrivent, poursuit Gilles Letort, on récupère leur passeport, sous prétexte d’ailleurs que les conditions de sécurité ne leur permettent pas de les conserver sur eux. Mais, du coup ils ne peuvent plus se balader, ils ne peuvent plus sortir. On a par ailleurs une campagne internationale depuis des années sur la question des normes de travail qui permettent aux salariés de se reposer. Des temps de pause qui bien évidemment, avec 50° à l’ombre, ont du mal à être appliqués. Donc les salariés travaillent dans des conditions absolument abominables. C’est une précarité extrême. »
La Fédération des travailleurs du bâtiment demande d'ores et déjà la suspension de la Coupe du Monde 2022, tant que le Qatar ne respectera pas les normes sociales internationales.
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http://www.rfi.fr/moyen-orient/20131007-qatar-representants-syndicaux-chantiers-mondial-2022
Mandatée le 7 octobre dernier pour constater les conditions de travail des migrants au Qatar, une délégation internationale de syndicalistes a été interdite d’accès à un chantier de la Coupe du monde de football 2022 ce mercredi. Doha, accusé d’esclavagisme moderne par le Guardian la semaine passée, n’admettant pas le principe des contrôles inopinés.
"Il n'y a pas d'esclavagisme ou de travail forcé au Qatar." Il y a une semaine, alors que le quotidien britannique The Guardian dénonçait la mort de 44 ouvriers népalais travaillant dans des conditions s'apparentant à de l'esclavagisme sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 au Qatar, Ali Al-Marri, président du comité national des droits de l'Homme à Doha, opposait un démenti catégorique: "Les informations du Guardian sont fausses et les chiffres qu'il a cités sont exagérés."
Aujourd’hui le même responsable s’indigne contre la présence dans le pays d’une délégation internationale de syndicalistes mandatée le 7 octobre dernier pour observer les conditions de travail des migrants. "L'amélioration des conditions des travailleurs n'est pas leur objectif véritable, dixit Ali Al-Marri, relayé par L’Express. Nous leur avons pris des rendez-vous mais ils veulent voir n'importe quel responsable à n'importe quel moment…"
"Si je me plains…"
Force est de constater que le caractère inopiné des visites voulues par ladite délégation embarrasse Doha au plus haut point. A tel point que ces syndicalistes, parmi lesquels le Français Gilles Letort, de la Fédération nationale CGT des salariés de la construction, n’ont pu avoir accès au site qu’ils désiraient visiter ce mercredi. "Je ne peux pas vous autoriser à visiter ce site sans coordination préalable", leur a-t-on déclaré aux portes du chantier de Lusail, à 70 km de Doha, où doit être érigé le stade principal du Mondial 2022. Un chantier chapeauté selon La Tribune de Genève par les groupes de construction français et qatari Vinci et Diyar.
Même accueil et même discours plus tard au siège du Comité organisateur de la Coupe du monde, à Doha, où personne n’a daigné répondre aux interrogations d’une délégation dont la mission s’achève ce jeudi. Selon Hussein Al-Mollah, secrétaire d'Etat au ministère du travail qatari, le code du travail local est "respecté dans 99% des cas", l’Etat ne pouvant de toute façon intervenir "qu’en cas de plainte d’un travailleur". Or, "si je me plains auprès des autorités qataries, mon employeur me renvoie dans mon pays", souffle un ouvrier indien cité par L’Expansion…
http://www.sports.fr/football/divers/articles/cm-2022-le-qatar-ne-veut-pas-de-controle-793695/