FEIGNIES (59) : L'ENTREPRISE SCULFORT EST PASSEE EN CHINE DURANT L'ETE

Publié le par Tourtaux

DÉLOCALISATION
L'entreprise Sculfort de Feignies est passée en Chine durant l'été

lundi 29.08.2011, 05:10

L'entreprise Sculfort de Feignies est passée en Chine durant l'été 

 

YEL a eu la possibilité d'enchérir trois fois contre deux pour Hegenscheidt. Résultat: la société Sculfort va être délocalisée.

C'est à n'y rien comprendre et d'ailleurs personne n'y comprend rien : Sculfort, le fabricant de machines-outils installé près de Maubeuge, a été cédé à un importateur chinois qui va délocaliser l'activité.

PAR JEAN-MARIE BOUTILLIER

http://memorix.sdv.fr/5/www.lavoixdunord.fr/infoslocales/eco/home_articles/1978137005/Position1/SDV_LVDN/default/empty.gif/55412b47506b35624769384141706c64?

maubeuge@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

Sur le papier, il n'y a rien à dire : la SAS Sculfort a bien été vendue au plus offrant, pour 525 000 E selon une ordonnance rendue le 29 juillet par un juge commissaire de Valenciennes. Mais en soulevant le tapis, on découvre un beau gâchis en même temps qu'il est à déplorer la perte d'un fabricant de machines-outils de renommée mondiale.

C'est le 7 mars que l'entreprise a été mise en liquidation sèche, une décision qui déjà ne manque pas d'étonner dans la mesure où il y avait de l'en-cours et des stocks. Deux candidats à la reprise arrivent alors dans la dernière ligne droite : l'allemand Hegenscheidt, concurrent de Sculfort qui, en raison des difficultés croissantes de l'entreprise sambrienne, avait décidé fin 2010 de créer une unité de fabrication en France à partir de son antenne de Prouvy-Rouvignies, et le chinois YEL, pour Yardway Engineering Limited, un importateur de Hong Kong.

Les enchères ont grimpé

Entre mars et l'été, la température et les enchères ont grimpé. Jean-Pierre Bechet, qui dirige la tête de pont allemande de Prouvy-Rouvignies, détaille les pires difficultés qu'il a rencontrées pour entrer dans cette affaire et placer au mieux son entreprise (1). Sur les 250 000 E initialement proposés par YEL, l'allemand est monté à 300 000 E puis à 500 000 quand les Chinois - visiblement bien informés alors que Jean-Pierre Bechet évoque en ce qui le concerne obstruction et rétention d'information - sont passés à 350 000 E. « À chaque fois que nous avons voulu des informations, nous avons dû aller les chercher », pointe entre autres curiosités ce dernier.

Et il en est d'autres : trois mois pour obtenir un rendez-vous chez le mandataire - et encore, à coup d'avocat, alors que l'inventaire a été réalisé le 17 mars, une semaine après la liquidation - ou un inventaire qui mentionne la présence dans l'usine de « dix tours en fosse en cours de construction ne correspondant à aucune commande ».

C'est sûr d'emporter la mise que l'allemand Hegenscheidt attend l'audience du 29 juillet. Las, le jour même YEL a élu domicile dans un cabinet d'avocat valenciennois et son représentant arrive avec une offre à 525 000 euros. La proposition est appuyée par une garantie de la Bank of China pas même datée et mentionne que « les marchandises seront exportées », en clair que l'activité va être délocalisée, là où Hegenscheidt, dont c'est le métier, avait un projet industriel prévoyant quarante emplois pour un redémarrage de l'activité. Adieu Sculfort. •

Nous avons tenté de joindre l'ensemble des protagonistes : ancien propriétaire, cabinet mandataire, adjudicataire... mais sans succès.

1.      Un autre candidat, non retenu, dit la même chose.

http://www.lavoixeco.com/actualite/la_une/A_la_Une/2011/08/29/article_l-entreprise-sculfort-de-feignies-est-pa.shtml

 

Publié dans Lutte des classes

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J
<br /> Un sacré lièvre en effet mais Borloo qui est avocat d'affaires de profession, connait toutes les ficelles pour se sortir d'affaires.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> un bien drôle de lièvre, que soulève la voix des patrons<br /> <br /> Ils n'ont néanmoins pas relevé que ce cabinet d'avocats (d'affaires) exerce dans le fief de Borloo ( avocat d'affaires)<br /> <br /> Il y a des limites à l'impertinance<br /> <br /> http://www.da-esterel.fr/article-les-bonnes-affaires-de-borloo-l-avocat-60537672.html<br /> <br /> <br /> extrait, pour rappeler quelques souvenirs....<br /> <br /> <br /> "Pour verrouiller l'ensemble, un troisième étage sera ajouté par la suite. Car pour que tout se déroule sans anicroche, il fallait aussi s'assurer de la bienveillance des administrateurs<br /> judiciaires, nommés par le tribunal de commerce et censés surveiller les plans de reprise. Ceux-ci seront directement intéressés au système: les fonds des entreprises dont ils ont la charge s'ils<br /> déposent le plan à la SDBO, à la banque Vernes ou à la banque Rivaud, ne seront pas rémunérés comme ils doivent l'être. En contrepartie, ces banques amies leur accordent des crédits personnels à<br /> des taux défiant toute concurrence (4 à 5% au lieu de 15% à 18% à l'époque), dont parfois les banques n'exigeront pas le remboursement. Ces pratiques dureront jusqu'à l'effondrement du Crédit<br /> lyonnais et ne seront jugées qu'en mars 2008. «Il ressort de l'examen des faits (que Pierre Despessailles) a mis en place un véritable système de corruption, auquel bon nombre d'administrateurs ont<br /> acquiescé avec plus ou moins de voracité», écrit alors le tribunal dans son jugement, en condamnant plusieurs d'entre eux à des peines de prison avec sursis. Pierre Despessailles, décédé en juillet<br /> 2007, échappera à la justice. Lors de la Commission d'enquête parlementaire sur le Crédit lyonnais en 1994, ni Pierre Despessailles, pourtant mis en cause à de nombreuses reprises, ni Jean-Louis<br /> Borloo, ne seront auditionnés."<br /> <br /> <br /> (...)<br /> <br /> <br /> "Plus discrètement, il se démènera aussi pour torpiller le projet de réforme des tribunaux de commerce, formé à la suite de la commission d'enquête parlementaire menée par François Colcombet et<br /> Arnaud Montebourg en 1998. La loi ne verra jamais le jour. «Je pourrai dessiner tribunal par tribunal la carte des loges maçonniques», expliquera plus tard François Colcombet, persuadé d'avoir<br /> échoué en raison de ces liens. Jean-Louis Borloo assumera lui sa défense des tribunaux de commerce, des administrateurs judiciaires, des repreneurs,«des mecs plutôt bien». «Il ne faut pas juger les<br /> hommes mais les actes», assure-t-il."<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Lorsque les capitalistes en arrivent au stade suprême de se détruire entre eux, cela pue les conflits armés entre Etats où, une fois de plus, ce sont encore des fils des peuples qui seront en<br /> première ligne pour se faire trouer la peau, pour mourir non pour la République comme leurs assassins nantis veulent le faire croire, mais pour le capitalisme.<br /> Par ailleurs, vu l'important arsenal nucléaire qui est dans les pattes des fous qui dirigent certaines puissances impérialistes, un conflit où seraient utilisés ces terribles engins de mort,<br /> signifierait la disparition de l'humain sur notre planète Terre.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Je ne sais pas combien de salarié(e)s vont se retrouver sur le carreau, il n'y en aurait qu'une, ce serait une de trop.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Les "surprises" de l'été ne sont pas terminées. Cela ne fait que commencer. Les capitalistes se bouffent entre eux et ils nous laissent les miettes......<br /> <br /> <br />
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