FRANCE : DISCOURS DU SECRETAIRE GENERAL DE LA FEDERATION SYNDICALE MONDIALE (FSM), LE CAMARADE GEORGE MAVRIKOS, AU 39EME CONGRES FEDERAL DE FNIC-CGT

Publié le par Tourtaux

2 avril 2014


Chers camarades, Chers collègues, amies et amis,


p3300577.JPGDe la part de la FSM, on salue les travailleurs dans le secteur de l’industrie chimique de France, les amis, les membres et les cadres de la FNIC. On adresse notre salutation de camarades et de lutte à la classe ouvrière et à tous les travailleurs de France.


La classe ouvrière de France a joué un rôle important au mouvement syndical, au sein de la FSM et du mouvement syndical international de classe.


Chers frères et sœurs,


Votre congrès, le 39ème congrès de la FNIC, a lieu à une époque très importante pour la classe ouvrière, qui se bat partout dans le monde contre des politiques lourdes, injustes, barbares et anti- populaires.


Il y a deux éléments qui caractérisent la période dans laquelle on se trouve :


1) La crise profonde du système capitaliste


Dans toute l’Europe, dans tout le monde capitaliste, la crise est grande, profonde et continue. Les effets de la crise sont très lourds pour les travailleurs et les peuples.


Le chômage frappe très lourdement. Les statistiques officielles sont horribles.


En Grèce : 27,4 %
En Espagne : 26,7%
En Croatie : 18,6%
En Chypre : 17,3%
En Portugal : 15,5%
En Slovaquie : 14%
En Bulgarie : 12,9%
En Italie : 12,7%


Cette image est encore pire en ce qui concerne les jeunes et les femmes. Le chômage se trouve dans l’ADN du capitalisme, il est un allié pour le capital mais une menace pour la lutte et les acquis des travailleurs.


En même temps, il y a des privatisations généralisées dans tous les secteurs de l’économie, les salaires et les retraites sont frappés et diminués. Les droits sociaux sont enlevés, le travail au noir devient un phénomène généralisé ; la violence étatique et patronale est un outil pour les gouvernements.


En Europe, le néofascisme, la xénophobie et le racisme grandissent et constitue un danger de mort pour la classe ouvrière, le mouvement syndical, la lutte des travailleurs et des peuples. Ca c’est la réalité capitaliste actuelle !


L’UE, le FMI, la Banque mondiale et les gouvernements, tant néoconservateurs que social- démocrates, disent que la crise est une crise d’endettement.


On connaît tous que l’endettement existe ; c’est le cas de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande etc. Mais la détérioration des relations de travail, la diminution des salaires, les coupes à la Sécurité sociale, les privatisations et le coût élevé de tous les biens constituent des phénomènes généralisés, dans tous les pays, qu’ils soient endettés ou pas.


La crise du capitalisme embrasse l’économie, la politique, la culture, l’environnement. C’est l’image d’un système social pourri, injuste et barbare.


2) L’agressivité impérialiste est la deuxième caractéristique de la période actuelle


En Ukraine, en Syrie, au Mali, à la République Centrafricaine, les concurrences entre les impérialistes créent quotidiennement de victimes. Les impérialistes font la même chose qu’en Libye, en Irak, en Afghanistan : ils disent qu’ils interviennent pour préserver la « démocratie » et la « liberté », mais en même temps, ils assassinent de gens innocents, ils créent de milliers de réfugiés et d’immigrés. Les impérialistes sont des hypocrites. On connaît tous la vérité et la vérité c’est qu’ils se battent pour se prévaloir des ressources naturelles, du pétrole, du gaz, pour gagner de nouvelles sphères d’influence, pour tracer à nouveau les frontières, pour promouvoir leurs plans géostratégiques et leurs jeux géostratégiques. Ils font tout cela à l’encontre des peuples, à l’encontre de la richesse naturelle, qui est celle des pays qui subissent leurs interventions.


Il faut ajouter à cette image, l’agressivité continue de l’Israël contre le peuple du Liban et le peuple palestinien, auquel ils refusent illégalement le droit d’avoir son propre Etat


Chers camarades et collègues, chers amis et amies,


Face à cette situation-là, émerge une grande question, centrale et stratégique :


Quel est le mouvement syndical dont la classe ouvrière a besoin aujourd’hui ?


Quel est le mouvement syndical pertinent à la situation actuelle ?


-La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical qui applaudira les gouvernements ou d’un mouvement syndical unificateur, qui organisera la lutte contre les politiques anti- populaires ?


-Notre classe veut-elle un mouvement syndical qui ne sera que spectateur des évènements ou un mouvement syndical actif, qui se trouvera à la première ligne du front et créera des évènements et des nouvelles ?


-La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical collaborateur des capitalistes ou un mouvement- outil, un mécanisme de lutte et de revendication ?


-La classe ouvrière veut-elle un mouvement syndical, qui sera « le négociateur et l’interlocuteur, dans les dialogues sociaux » ou un mouvement qui va promouvoir nos revendications et mettre en valeur toutes les formes de lutte ?


-La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical dépourvu de cibles idéologiques et politiques, ou d’un mouvement syndical qui sera une école de lutte, avec des outils idéologiques et politiques, et pourra nous conduire jusqu’à la suppression de la barbarie capitaliste ?


-La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical qui va tout simplement décrire les problèmes ou d’un mouvement qui va revendiquer de solutions, au profit des classes populaires ?


-La classe ouvrière a-t-elle besoin d’un mouvement syndical collaborateur de l’UE, du FMI, de la Banque mondiale ou d’un mouvement syndical, qui va organiser et coordonner la solidarité internationaliste et soutenir la classe ouvrière, partout dans le monde ?


Chers amis et camarades,


Pour la FSM, qui a été créée à Paris, en 1945, et aujourd’hui compte 86 millions membres, dans plus de 120 pays du monde, les réponses à toutes les questions ci-dessus sont claires et connues à tous.


En plus, on pense que c’est indispensable de souligner que, actuellement, il faut que les travailleurs frappent la bureaucratie, qui existe au sein des syndicats, le carriérisme et la corruption.


En frappant ces phénomènes néfastes, il y a besoin, en même temps, de renforcer les caractéristiques de classe, de lutte et d’internationalisme des syndicats sectoriels, nationaux, régionaux et internationaux.


En se basant sur tous les axes, qu’on a mentionnés ci-dessus, on fait appel à tous les travailleurs, à tous les syndicalistes de lutte, en France, en Europe et partout dans le monde, de travailler tous ensemble, dans le but d’un meilleur présent, d’un meilleur avenir et d’un monde avec de la justice sociale et sans exploitation.


Je vous remercie

 

Publié dans Lutte des classes

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