GUERRE D'ALGERIE : 50ème ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DU METRO CHARONNE

Publié le par Tourtaux

PARIS : 50ème ANNIVERSAIRE

DU MASSACRE
DU METRO CHARONNE

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     Daniel FERY, le plus jeune de nos camarades


http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-guerre-d-algerie-le-8-fevrier-1962-au-metro-charonne-sous-la-presidence-de-de-gaulle-lors-d-une-manifestation-anti-oas-les-flics-du-sinistre-papon-ont-tue-9-manifestants-de-la-cgt-66656505.html



 mercredi 8 février 2012 à 12h   
 
Lieu :Paris 11e

devant le Métro Charonne

 

50 ème anniversaire de Charonne

Manifestation du métro Charonne jusqu'au Père Lachaise, le 8 février 2012

Charonne, n'oublions jamais !

En une période où le besoin d'histoire est si fort dans la société française, et où est légitimement revendiquée une exigence de vérité, en particulier sur les deux moments clefs de notre histoire nationale récente que sont l'Occupation et les guerres coloniales, il n'est pas inutile de se souvenir de Charonne.

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C'était le 8 février 1962 : les syndicats CGT, CFTC, FEN, SNI et UNEF avaient organisé une manifestation pour réagir aux sept attentats de l'OAS qui, la veille, avaient ensanglanté Paris

Moins de quatre ans après avoir lancé d'un balcon d'Alger à une foule de pieds-noirs son mémorable "Je vous ai compris" et leur avoir promis que "dans toute l'Algérie, il n'y a que des Français à part entière", le général de Gaulle, désormais conscient de l'impossibilité d'infliger une défaite au FLN algérien et impressionné de l'aspiration à la paix, désormais incontournable, de la meilleure partie du peuple français, traitait avec le gouvernement algérien provisoire (GRPA). Il s'en suivit la sécession d'une partie de ceux qui avaient soutenu le général en 1958 et de certains officiers supérieurs de l'armée française : ceux-ci constituèrent l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète) qui se mit au travail en terrorisant la France et l'Algérie par une interminable série d'attentats sanglants, de complots, de tentatives de coups d'Etat auxquels le gouvernement réagit faiblement. Bien que connaissant sa responsabilité dans la déportation des juifs de Bordeaux durant la guerre, de Gaulle avait confirmé la nomination du préfet de police de la Seine, Maurice Papon, (qui allait être condamné le 2 avril 1998 à 10 ans de réclusion comme complice de crimes contre l'humanité).

Papon n'eut aucun scrupule le 8 février 1962, pas plus que le 17 octobre 1961 quand la police parisienne qu'il dirigeait avait massacré, torturé et noyé dans la Seine des centaines d'Algériens venus manifester pacifiquement pour l'indépendance de leur pays.

Le rendez-vous était place de la Bastille, mais après avoir bloqué tous les accès à la place aux soixante mille manifestants qui formaient plusieurs cortèges boulevard Beaumarchais, boulevard Voltaire et dans les rues adjacentes en criant "OAS, assassins", "Unis contre le fascisme", "Paix en Algérie" et qui avaient fini par se regrouper à la station de métro Charonne, la police chargea sans préavis et avec une violence inouïe.

Il y eut huit morts, tués sur le coup (les matraques dont disposaient les policiers mesuraient un mètre) ou décédés quelques jours plus tard à l'hôpital, le neuvième mourut après trois mois d'agonie. Une des victimes, Fanny Dewerpe, avait échappé aux rafles durant la guerre (son beau-frère avait été fusillé en 1944 et son mari, René, matraqué à mort le 28 mai 1952 au cours d'une manifestation pour la paix), une autre mourut avant de fêter son seizième anniversaire. Ils étaient tous inscrits à la CGT.

Il faut répéter, année après année, les noms de nos morts : Fanny Dewerpe, Anne-Claude Godeau, Suzanne Martorell, Daniel Ferry qui n'avait que seize ans, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens. Ces hommes et ces femmes ne devaient pas mourir, leurs noms ne doivent pas disparaître. Un million de personnes accompagnèrent, cinq jours plus tard, les cercueils jusqu'au cimetière du Père Lachaise, au pied du mur contre lequel, en mai 1871, moins de deux mois après la proclamation de la Commune, des milliers de Parisiens avaient été tués par les troupes à la solde de la réaction.

Les travaux des historiens nous l'ont appris, depuis : les policiers n'ont pas chargé par hasard et ce n'était pas pour répondre à de soi-disant provocations. Mais l'Etat garde le secret depuis 1962 et refuse de reconnaître ce qui est bel et bien son crime

Tous ceux qui n'ont pas oublié les morts de Charonne demandent encore à l'Etat français de reconsidérer ses mensonges.

Ne laissons pas faire !

joints à cet article :

 

 Source : http://urif.cgt.fr/?p=1156
Source : http://ulcgt10.fr/spip.php?article1395
Source : message reçu le 29 janvier 20h

http://www.demosphere.eu/node/27910

Publié dans guerre d'Algérie

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T
Afin que nul n'oublie!
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P
je publierai demain sur l'intranet du syndicat.<br /> IL ne faut pas oublier notre histoire ouvrière, faute de quoi elle risque de répéter ses plus mauvais moments<br /> <br /> <br /> <br /> Organisations signataires de l'appel à manifester<br /> <br /> Comité Vérité et Justice pour Charonne - Union Régionale CGT Île-de-France - Fédération<br /> Syndicale Unitaire - Parti Communiste Français - ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui)<br /> ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) - FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens<br /> Combattants d’Algérie - Paris) - UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) - AACCE ( Association<br /> des Amis de la Commission Centrale de l’Enfance) - ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection<br /> de la Mémoire des Victimes de l’OAS) - Institut d’Histoire Sociale CGT Île-de-France - Mouvement<br /> Jeunes Communistes de France - CGT RATP - UNEF (Union Nationale des Étudiants de<br /> France) - Les amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons ....
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T
Je comprend mieux maintenant, 50 années après pourquoi nous n'en avions rien su là-bas. Si les habitants de la région parisienne l'ignoraient, ce ne sont pas les transistors aux ordres qui allaient<br /> le claironner. Oui, Bernard, nous devons honorer les victimes du combat anticolonialiste.
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M
j'habitais à cet époque en banlieue parisienne ( Bourg la reine)et à la radio pas d'info sur ces morts, je l'ai su par des voisins étudiants qui avaient participé à la manif.<br /> <br /> Oui, il faut honorer ces morts ...militants pacifistes et anticolonialistes qui nous ouvert le chemin d'une lutte hélas toujours à recommencer. B.M.
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T
L'article comportait des photos mais...<br /> Seule est restée celle de Daniel Fery, qui était membre de l'Union des Jeunesses Communistes de France.<br /> Cette photo était celle qui figurait dans L'Avant Garde, le journal de l'UJCF au sein de laquelle je militais avant mon départ pour l'Algérie. J'étais abonné à L'Avant Garde que j'ai demandé à ma<br /> mère de m'envoyer là-bas.<br /> J'étais dans le Constantinois, à Telergma, lorsque cette tragédie s'est produite. Je ne l'ai apprise que le lendemain, dans la piaule avec les copains.<br /> J'ai regardé tout à l'heure le calepin sur lequel je prenais des notes. J'étais artificier. J'avais trimé à la SMU la journée et de garde en mirador de nuit. J'ai noté qu'il y avait eu une tempête<br /> de neige.<br /> Nous, les appelés, nous en avions plein le cul de l'armée et de De Gaulle qui a beaucoup de morts, dans les deux camps, sur la conscience.<br /> Comme le massacre des algériens qui manifestaient pacifiquement le 17 octobre 1961, à Charonne, le 8 février 1962, c'était De Gaulle qui présidait le pays et cela ne l'a pas empêché de nommer le<br /> sinistre Papon préfet de police, dont ces flics se sont livrés aux massacres d'octobre 1961 et du 8 février 1962. De Gaulle est coupable de ces drames qui dépassent l'entendement.
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