LA SECTION DE PARIS 15ème DU PCF ET LES RETRAITES : CONSTRUIRE LES CONVERGENCES - CASSER LE CONSENSUS DOMINANT

Publié le par Tourtaux

Jeudi 27 mai 2010 4 27 /05 /2010 13:28

Le calendrier de l’attaque gouvernementale est bien étudié. Cela se vérifie. Il faut le déjouer.

Le coup de force aura lieu entre juin et septembre pour essayer d’imposer un recul social historique. La fin de la retraite à 60 ans vise à écraser durablement la résistance du peuple. Le report droit au départ à 60 ans (à taux plein sans condition d’annuités à 65 ans), de nouveaux prélèvements pesant sur certaines catégories, dont les retraités et les fonctionnaires, représentent de lourds sacrifices. L’enjeu pour le gouvernement est aussi d’avancer vers la casse du statut de la fonction publique.

Conscient de l’ampleur de l’opposition populaire, le pouvoir s’est appliqué pendant des mois de pseudo-concertation à diluer le débat, multiplier les pistes, les diversions. En utilisant deux rapports des « spécialistes » du COR, il tente de dramatiser les « déficits » que fabrique sa politique. Le rapport du COR annonce un « déficit » de 70 milliards d’euros dans 40 ans. Qui peut prévoir quelque chose sur 40 ans ? Ce qui est présenté comme « déficit » n’est qu’un besoin de financement. Les profits des entreprises du CAC 40, en 2009, suffiraient à le satisfaire.

La crise grecque a lancé les politiques coordonnées de super-austérité des gouvernements européens. Elle aide le pouvoir à conditionner l’opinion.

En faisant durer à force de provocations la grève des cheminots en avril, il a tenté d’épuiser la capacité de mobilisation de ceux qui en 1995 ont été décisifs pour gagner et qui ont fortement porté le mouvement de 2003 contre la loi Fillon.

Il n’en reste pas moins que le rejet du projet du gouvernement est toujours très majoritaire dans le pays et que les forces, qui s’expriment dans une grande diversité de lutte, existent pour le mettre en échec.

La défense de la retraite à 60 ans, conquête historique du mouvement ouvrier, est le premier point de convergence.

Ce n’est pas un hasard si, deuxième précaution, le gouvernement prétend aux cheminots, aux électriciens et gaziers, aux agents de la RATP qu’ils ne seront pas concernés. Les mêmes mensonges qu’en 2003 pour diviser les travailleurs.

Même Martine Aubry s’est convertie, malgré ses déclarations de février, à la défense de la retraite à 60 ans. Bien mais… L’unité de façade ne fera rien avancer. 

Le rassemblement pour maintenir la retraite à 60 ans demande plus qu’une posture. Il nécessite d’être clairs sur tous les aspects de la bataille.

Le PS affirme que le départ à 60 ans doit rester un droit mais que la majorité des salariés devra travailler plus tard, au nom de la « retraite à la carte ». C’est ouvrir la voie au gouvernement qui pourrait seulement maintenir les 60 ans pour ceux qui ont commencé très tôt et les métiers pénibles (aucune avancée pour eux !). Le PS entérine l’allongement de la durée de cotisation de 40 à 42 annuités de 2009 à 2020, comme la loi Fillon de 2003 l’a introduit. Qu’est-ce qui restera à ceux qui partiront à 60 ans ? La loi Fillon doit cesser de s’appliquer. Le retour à 37,5 annuités est une des conditions d’une retraite décente à 60 ans.

Enfin il faut casser le consensus pour remettre en cause le financement du système solidaire par répartition.

Le premier financement, c’est la cotisation sociale, la part socialisée du salaire, dont le patronat veut s’emparer. Exigeons la fin des 33 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales, l’extension des cotisations sociales à toutes les formes de rémunération, notamment des patrons eux-mêmes, l’adaptation des taux aux besoins.

Communistes, nous avançons une série de propositions (voir notre tract précédent), comme points d’appui à la lutte. La perspective, pour nous, c’est de construire le rassemblement pour gagner tout de suite.

Aubry promet de revenir à 60 ans si elle est élue en 2012. Les socialistes grecs du PASOK promettaient avant leur élection en octobre 2009 une hausse généralisée de 5% des salaires… Il ne s’agit pas non plus pour nous de se préparer à « tirer le PS à gauche » après 2012. Non, mais de participer à ce que les luttes gagnent ici et maintenant pour continuer à gagner en 2011 et 2012. Là se situe la perspective politique.

La journée de grève et de manifestation du 27 mai est une nouvelle étape. C’est un début, n’en déplaise aux media qui enterrent déjà le mouvement.

Dans le privé, dans le public, à partir des luttes dans des secteurs aussi différents que l’industrie, la petite enfance, l’hôpital, l’éducation, les transports, la culture, le commerce, la convergence de lutte décisive peut se construire pour maintenir l’acquis de 100 ans de luttes. Des mouvements similaires montent dans tous les pays.

 

Par PCF - Section Paris 15ème

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Ce que tu dis Sacha au premier alinéa n'est pas faux quant au PCF que j'ai quitté voici maintenant plus de 11 ans après y avoir milité pendant 40 ans.<br /> Concernant la pénibilité dans le travail, j'y pensais hier et je me disais que nous avions de bien petits syndicalistes de "haut" niveau pour être incapables de régler cette affaire favorablement<br /> pour les salariés concernés. Cela traîne depuis des années et j'en arrive à me poser la question suivante :<br /> ont-ils la volonté politique pour y parvenir?<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Je trouve ce texte très intéressant sur la position du PS. Mais ne faut-il pas oublier que du côté du PCF, il y a frange non-négligeable visant à "moraliser le capitalisme", ce qui revient à<br /> accepter le système en place comme les alter-mondialistes qui veulent "une autre mondialisation", donc un autre forme de capitalisme.<br /> <br /> Pour terminer, la fameuse négociation sur la pénibilité engagée depuis des années est un leurre pour les travailleurs car ce n'est juste pour faire croire que les métiers dits contraignants<br /> partiraient plus tôt, oui, mais au minimum à 60 ans et avec un minimum de 40 à 41 années de cotisations. Le plus dramatique pour la classe ouvrière, c'est que toutes les organisations syndicales (y<br /> compris la CGT) s'inscrivent dans ce mouvement.<br /> <br /> <br />
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