LA TORTURE DANS L'ETAT ESPAGNOL AU CENTRE DE L'ACTUALITE JUDICIAIRE
La torture dans l’Etat espagnol au centre de l’actualité judiciaire
22/07/2011
Béatrice MOLLE
Il y a d’une part le procès de 17 jeunes indépendantistes à Madrid qui ont reconnu en pleine audience des policiers qu’ils accusent de torture à leur encontre. Et de l’autre, pour la première fois, la Défenseur du peuple espagnol qui reconnaît dans un rapport des lacunes concernant la prévention de la torture durant les interpellations. Dans ce rapport, le département de “défense du peuple” espagnol remarque que les arguments mis en avant pour justifier l’incommunication des prévenus pendant plusieurs jours ne tiennent pas. “Cette incommunication est préconisée pour les besoins de l’avancement de l’enquête : il faudrait garder secrète l’identité des détenus. Or, dès leur arrestation c’est le propre ministère de l’Intérieur qui divulgue à la presse ces mêmes identités”, indique le rapport.
Behatokia, l’observatoire des droits humains d’Euskal Herria, considère que ce rapport est condescendant avec la torture dans l’Etat espagnol et opte pour des “mesures cosmétiques” plutôt que d’exiger l’abolition de l’incommunication, source de dérives durant les gardes à vue.
Policiers reconnus
Concernant le procès des 17 jeunes indépendantistes à Madrid, lors de la comparution de plusieurs policiers cités à témoigner, le jeune prévenu Xabier Lujanbio a mis au défi un policier de le regarder dans les yeux et de nier qu’il l’avait torturé durant son arrestation. Ce qui a provoqué un moment d’intense tension. Le jeune homme affirme formellement avoir reconnu ce policier, et plus tard, deux autres jeunes prévenus ont fait de même. Dans un communiqué, la gauche abertzale dénonce le fait qu’avec ce type de procès le PP et le PSOE mettent des bâtons dans les roues “au processus et à la nouvelle phase politique qui ne subira aucune marche arrière”. Par ailleurs, l’hebdomadaire Ekaitza publie un hors-série intitulé La torture en question. Pays Basque 2011. Ce numéro contient des analyses et témoignages de militants sur la torture. A signaler aussi, le témoignage sur le sujet du magistrat Serge Portelli.
21/07/2011
C.V.
En soutien à Aurore Martin et Daniel Derguy, rassemblements et réunions publiques se tiendront ce vendredi 22 juillet : à 18h30 à Mauléon (Croix-Blanche) et Bayonne (Saint-Léon), à 19 heures à Hendaye (ancien casino), Saint-Jean-de-Luz (gare), Bidart (RN10), Saint-Pée-sur-Nivelle (Intermarché), Saint-Jean-Pied-de-Port (mairie), Hasparren (église) et Ustaritz (carrefour de Hiribehere). Certains de ces rassemblements seront suivis de réunions publiques, afin de mettre en place les mobilisations locales. Réunion à Urrugne pour Hendaye, Urrugne et Saint-Jean-de-Luz, rassemblement à Oxtikenia à Saint-Pée-sur-Nivelle pour Sare, Saint-Pée et Ascain, au Kalaka à Saint-Jean-Pied-de-Port, et au gaztetxe d’Ustaritz pour Cambo et Ustaritz.
Par ailleurs, un rassemblement est prévu à Agen le vendredi 27 juillet à 9 heures au tribunal pour l’examen du MAE contre Daniel Derguy. Rendez-vous à Saint-Jean-Pied-de-Port devant le Kalaka à 5h30, et place Saint-André à Bayonne à 6 heures.
http://www.lejpb.com/paperezkoa/20110721/280195/fr/La-mobilisation-contre-le-MAE-poursuit
Source : Patrice BARDET