LE MEDEF VEUT EN FINIR AVEC LES CHEVEUX BLANCS EN PROPOSANT DE ROGNER SUR LEURS RETRAITES COMPLEMENTAIRES. LA CGT A QUITTE LA TABLE DES "NEGOCIATIONS"

Publié le par Tourtaux

 

Publié le 23 novembre 2012

Retraites complémentaires : Débats houleux entre le Medef et les syndicats

Alors que la première des 5 rencontres entre patronat et syndicats pour tenter de sauver les retraites complémentaires se tenaient jeudi, la CGT a décidé de quitter la table des négociations


Le Medef propose entre autres de geler les pensions pendant 3 ans

Le Medef propose entre autres de geler les pensions pendant 3 ans Crédit Reuters

"Les discussions seront très difficiles", a prévenu Jean-Louis Malys, de la CFDT. "Les comptes des régimes de retraites complémentaires sont dans une situation catastrophique." C'est le moins que l'on puisse dire. L'Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés, le régime de tous les salariés du privé) et l'Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres, qui complète l'Arrco) affichent des déficits très importants : 1,69 milliard d'euros pour le premier et 1,77 milliard d'euros pour le second. Les raisons sont doubles.  Tout d'abord la hausse du chômage qui entraîne un défaut des cotisations, ensuite l'accroissement du nombre des retraités qui grève les comptes des régimes de retraites, comptes qui pourraient même être vidés d'ici à 2015-2017 pour l'Agirc et entre 2020 et 2023 pour l'Arrco.

Pour enrayer cette catastrophe, le patronat a proposé, durant la première des cinq réunions qui réunit les syndicats, de geler les pensions à partir d'avril, et ce pendant 3 ans. Une mesure qui devrait selon le Medef permettre une économie de 4,2 milliards en 2016. Autre mesure évoquée : la moindre progression par rapport à l'inflation sur cinq ans qui entraînerait 3,89 milliards d'euros d'économies.

Surtout, le Medef, par la voix de Jean-François Pilliard, a proposé deux idées qui ont profondément déplu les syndicats : tout d'abord, être moins générer pour les veufs et les veuves d'affiliées Arcco, et surtout une amputation de 10% des pensions pour ceux qui partiront avant l'âge du départ à la retraite à taux plein - actuellement 65 ans - et ce jusqu'à ce qu'ils aient atteint cet âge.

Suite à ces annonces, la CGT a quitté la table des négociations. Pour Jean-Louis Malys de la CFDT : "Cette [dernière] mesure est très injuste car elle va toucher des personnes qui ont cotisé tous leurs trimestres. En creux, c'est comme si le patronat décalait unilatéralement l'âge de la retraite de 62 ans à 65 ans puis à 67 ans. C'est inacceptable". Néanmoins, les syndicats n'ont pas contesté la nécessité de redonner rapidement un équilibre financier aux deux caisses complémentaires : ils ont appelé à une participation plus importante des entreprises.

http://www.atlantico.fr/pepites/retraites-complementaires-debats-houleux-entre-medef-et-syndicats-554373.html

Le patronat propose de rogner les retraites complémentaires :

Les partenaires sociaux se donnent jusqu'en mars pour renflouer les comptes des régimes Arrco et Agirc. Le patronat suggère de geler les pensions pendant quelques années ou de les amputer de 10% en cas de départ avant 65 ou 67 ans.

Syndicats et patronat se sont donné cinq mois pour sauver les retraites complémentaires. Ils se sont retrouvés jeudi autour de la ­table des négociations pour le premier des cinq rounds de négociation, qui les emmèneront jusqu'en mars. «Les discussions seront très difficiles, a prévenu Jean-Louis Malys, de la CFDT. Les comptes des régimes de retraites complémentaires sont dans une situation catastrophique.»

À cause du chômage, qui érode les rentrées de cotisations, et du vieillissement de la population, les régimes Agirc (pour les cadres) et Arrco (tous salariés du privé) affichent chacun un lourd déficit: 1,77 milliard d'euros pour le premier en 2011 et 1,69 pour le second. À ce rythme, les deux devraient avoir épuisé leurs réserves d'ici à 2015-2017 pour l'Agirc et entre 2020 et 2023 pour l'Arrco. «Tout le monde a conscience de la gravité de la situation», reconnaît d'ailleurs Philippe Pihet, de FO.

Dans l'immédiat, les partenaires sociaux doivent trouver des solutions d'urgence. Ces mesures, que certains qualifient déjà de «rustines», devront toutefois s'accompagner de mesures plus structu­relles. «Il faut des mesures de court terme pour dépasser l'effet négatif dû à la crise, et en trouver d'autres à moyen terme, équitables, pour équilibrer les comptes», a résumé Patrick Poizat (CFTC). Différentes solutions élaborées par l'Agirc et l'Arrco ont été soumises aux partenaires sociaux. «Aucune ne se suffit à elle-même ou est facile à adopter», observe Jean-Louis Malys.

Pensions de réversion moins généreuses

Les partenaires sociaux vont devoir jouer sur les trois leviers classiques disponibles pour redresser le système: le niveau des prestations, les cotisations et enfin la durée d'assurance et l'âge de la retraite. Une dernière piste que la CFTC rejette déjà «catégoriquement» pour préserver la cohérence avec le régime général.

Le Medef suggère de regarder du côté des dépenses. Le patronat propose, entre autres, de geler, à partir du 1er avril et sur trois ans, les prestations versées aux retraités. Cette proposition permettrait d'économiser 4,2 milliards sur trois ans. Une alternative consisterait à les revaloriser légèrement, mais moins que l'inflation, pendant cinq ans. Dans les deux cas, les syndicats grincent des dents. «Nous ne pouvons pas accepter les mesures patronales qui auront pour conséquence un effondrement du taux de remplacement», a condamné Éric Aubin, le représentant de la CGT. Il a claqué la porte au bout de deux heures de débat.

Pour les veufs et veuves, les pensions de réversion Arrco pourraient aussi être moins généreuses. Mais c'est une autre proposition patronale qui a le plus fait bondir les représentants des salariés: amputer de 10% des pensions des futurs retarités qui partiront avant l'âge du taux plein automatique, jusqu'à ce qu'ils aient atteint cet âge. Actuellement fixé à 65 ans, l'âge du taux plein doit progressivement atteindre 67 ans en 2022.

En échange d'éventuelles mesures sur les pensions, FO réclame une hausse des cotisations employeurs. Le Medef ne veut pas en entendre parler à court terme. «La question des ressources est pertinente dès lors qu'elles sont affectées à une réforme durable», avait justifié Jean-François Pilliard, le chef de file de la délégation patronale, il y a un mois.

Toulon : manifestation de la CGT pour défendre les retraites complémentaires

Publié le jeudi 22 novembre 2012 à 17h56


Ce jeudi, une cinquantaine de militants de la CGT, actifs et retraités, ont protesté devant l’Union patronale du Var, place de la Liberté à Toulon, contre les propositions faites par le MEDEF de revoir les régimes de retraite complémentaires du privé, ARRCO et AGIRC.


La CGT dénonce des «mesures régressives» qui se traduiront par une baisse du nombre de points acquis, l’absence de revalorisation des pensions, le durcissement des conditions de la reversion et un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite pour les complémentaires.

Les représentants CGT ont ainsi déposé une motion auprès de l’UPV qui s’est dit, auprès des représentants de la CGT, plus ouvert au «dialogue constructif» qu’aux propositions du MEDEF. Dans le Var, près de 300 000 salariés et 240 000 retraités seraient concernés par ces mesures.

 

http://www.varmatin.com/toulon/toulon-manifestation-de-la-cgt-pour-defendre-les-retraites-complementaires.1045791.html

Publié dans Lutte des classes

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