LES "REVOLUTIONS" D'AFRIQUE DU NORD ET DU PROCHE ORIENT, UNE ANALYSE CRITIQUE DE L'ACTIVISTE MARXISTE MAROCAIN DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME HASSAN AHARRATH

Publié le par Tourtaux

aharrath Les "révolutions" d'Afrique du Nord et du Proche-Orient



par Hassan Aharrath, secrétaire de l'Association marocaine de défense des droits de l'Homme, ancien détenu politique





Interview prononcée lors d'une rencontre réalisée dans la fédération du Tarn du PCF





Traduction MO pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/





Mes salutations et mes remerciements aux militant(e)s du PCF dans le Tarn.



Je suis heureux d'être ici parmi vous en France, pays des révolutions et de lutte de classe par excellence. Je profite de l'occasion pour saluer la lutte et les combats de notre peuple, saluer les Martyrs marocains et saluer tous les détenus politiques au Maroc. 



Je considère cette occasion  comme une expression d'échange et de contact, une traduction significative de notre ambition et implication à nos tous, étant militants(e) communistes, en un nouveau monde démocratique socialiste à horizon communiste,  un monde sans exploitation aucune, un monde qui valorise l'humain, respecte sa dignité, ses droits politiques, économiques, sociaux et culturels, dans leur globalité et leur universalité.



C'est un moment de partage de nos idées et réflexions autour de ce qui se produit d'une manière sans précédent, dans la région du Proche-Orient et l'Afrique du Nord; région sensible et de hauts intérêts économiques, politiques et militaires. Inévitablement, toute action de changement ne peut qu'influencer le rapport des forces international et régional.



Premièrement: Il m'était possible d'intituler mon intervention « les révolutions arabes »car  le mouvement concerne les Etats Arabes. Mais l'identité des peuples en mouvement est différente. Essentiellement pour cette raison, j'ai employé une détermination géographique pour définir le champ de ces « révolutions ».



Deuxièmement: Mon intervention portera sur deux axes principaux.

Le premier, c'est celui de la situation générale dans la région, le second c'est celui du Maroc, bien que le Maroc soit un exemple insignifiant, car il s'agit actuellement de manifestations qui ne sont pas encore à la hauteur des deux « révolutions » en Tunisie ou en Egypte.



Situation générale:



Le monde entier a suivi  ce qui s’est  produit  en Tunisie, dès la première étincelle lancée par le martyr tunisien, l'universitaire, Med Bouazizi, qui s'est immolé, le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzide, cette étincelle s'est propagée à toute la Tunisie, et après, différemment , à l'Égypte, et surtout au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, en Libye, en Algérie, et au Maroc aussi.

 

Le monde entier savait parfaitement que les peuples de cette large région qui ont soif de liberté, de dignité et de démocratie, se sont sacrifiés, dans le passé, héroïquement et ont oeuvré, à plusieurs reprises pour  renverser et  changer les régimes réactionnaires en place. Mais, malgré tous les sacrifices, les souffrances s'aggravaient, les plaies s'ouvraient en profondeur :  misère économique et sociale, arrestations massives, tueries, kidnappings et autres crimes contre l'humanité qui ont  été commis, au su et au vu des nations unies, des USA, de l'Union Européenne, de la France et du monde entier.



Et à cette occasion, je pose la question suivante: où étaient-t-ils les USA quand les régimes réactionnaires et despotiques commettaient tous ces crimes? N’est-ce pas les USA qui ont soutenu, financé et  défendu ces régimes réactionnaires civils et militaires, en Afrique, en Asie et en Amérique latine?



Je cite les USA car ils sont le super parrain, hier comme aujourd'hui, de tous les régimes réactionnaires de la région. Et bien sûr, ils sont les plus concernés par les changements en cours, s'ils ne sont pas les manipulateurs.



La situation de l'Arabie Saoudite, source de tous les abus, de toutes les avaries, origine du mal qu'elle finance à travers les continents, n'intéresse t-elle pas les USA?



Où se trouve t-il le dictateur déchu Ben Ali? N'est ce pas en Arabie Saoudite, malgré le mandat d'arrêt tunisien?



Où sont les médias, comme  la chaine Aljezira pour démasquer l'intervention militaire de l'Arabie Saoudite au Bahreïn, qui a pour but de massacrer les manifestants contre le régime en place, contre les USA et contre les bases militaires américaines dans le pays? 



Et je constate qu'à ce niveau, la France est à la traine derrière les USA, au sujet des affaires  de la région du Maghreb. Souvenez vous du soutien inconditionnel jusqu'au dernier moment, de Sarkozy à son homologue Ben Ali, tandis que Obama, sûr du départ de l'homme "malade", a conçu et a préparé son départ, en collaboration avec son entourage proche. Les renseignements français n'étaient pas capables de dénouer les mystères de la surprise préparée par les USA.



Je rappelle que les soulèvements en Tunisie et ailleurs dans la région, en partie, sont le résultat de luttes de longue haleine et longue date, qui se seraient  produits  tôt ou tard.



Les masses populaires et surtout les jeunes ont créé l'évènement et ont investi les rues et les places publiques. De par leur héroïsme, leurs slogans, leur solidarité et leur union, ils  ont quitté la peur et se sont accrochés à l'avenir. De vraies épopées. Quelques formations politiques, syndicales et associatives ont y participé.



En conséquence, les deux têtes des deux régimes, en Tunisie et en Égypte, ont été limogées. Ben Ali a pris la fuite, Moubarak a démissionné. Quelques portes se sont ouvertes. Des concertations au sujet de l'avenir des deux pays ont été entamées, avec méfiance et crainte du retour à la case départ, vu la continuité  des régimes réactionnaires en place, soutenus de l'extérieur et dont quelques symboles seulement sont limogés. Ces dirigeants et bien d'autres ne remplissent plus leurs fonctions et missions aux yeux des maîtres, ils sont devenus des obstacles à  la réalisation des projets impérialistes,  dans la région, à savoir la maîtrise de la sécurité et des richesses pétrolières et autres. En plus, El Quaïda et peut être d'autres organisations radicales peuvent s'emparer du pouvoir face à  la faiblesse des régimes classiques.  



Dans ce contexte, quelques injections relativement fortes de démocratie et des droits de l'homme, sont nécessaires pour renouveler le sang et entamer la nouvelle période de domination, à moindre frais. Cette fois-ci avec d'autres méthodes conformes à la période actuelle, celle de la révolution technologique et numérique qui a permis l'accès à l'information et son usage. En clair, dans ces conditions, il est impossible de cohabiter avec des structures et des mentalités plus archaïques qui s'opposent à tout slogan de modernité, de démocratie et des droits de l'homme.



Les méthodes ont changé. Au lieu des coups d'État, rouges ou blancs,  qui sont inutiles et incompatibles avec cette période, et ne justifient plus les interventions directes de l'extérieur(opex), on a vécu des opérations sous titre "révolutions arabes" en Tunisie et en Egypte, et on a ouvert le feu sur les maillons faibles, comme la Libye et la Syrie.



Le 07 novembre 1987, Ben Ali s'est emparé du pouvoir par un coup d'Etat blanc sous les yeux du monde entier. S'emparer de lui d'une autre manière (4 janvier 2011) était facilement faisable. Que l'on se souvient tous du bruit du site Wikilix, en ce qui concerne exactement la Tunisie sous le titre: "la corruption en Tunisie: ce qui vous appartient, est à nous". . J'attire votre attention sur le coup de fil de la secrétaire d'État aux affaires étrangères américaines, Hilary Clinton aux responsables militaires tunisiens leur conseillant de ne pas intervenir et ne pas réprimer les manifestations et les contestations en Tunisie, et sans doute d'autres sujets ont été  abordés… Ce qui nous interpelle aux sujets des perspectives de ces « révolutions ».



Bien sûr  le risque d'instrumentaliser, d’influencer et fausser l'opinion publique existe. J'ai à l'esprit le rôle des médias numériques et satellites. Surtout dans notre région, la chaine ALjezira est financée par un régime réactionnaire collaborateur de l'impérialisme pour effectuer des missions bien définies au préalable. Il faudrait se souvenir de la propagande et du rôle des médias occidentaux impérialistes, à travers la falsification des faits et la dénaturation des vérités, dans la chute des régimes socialistes en Europe de l'Est et surtout le cas du régime de Ceaucescu en Romanie.



La faiblesse et même l'absence sur scène d'organisations politiques, avant et après les soulèvements, parait particulièrement évident à tout le monde. Elles n'organisent  et ne cadrent pas  les manifestations massives. Elles ne fabriquent, n'influencent et n'orientent pas  les événements. De fait, ces formations étaient obligées de rejoindre la rue et de participer dans quelques limites. Toutes les organisations politiques, syndicales et associatives étaient surprises par ce qui s'est produit. En conséquence, elles se retrouvaient à la marge du mouvement. Il n'existe pas de force politique militante, influente à forte organisation solide structurée face aux régimes de Ben Ali et Moubarak. On peut penser aux Frères Musulmans en Égypte, sauf qu'ils sont une organisation complice avec le régime Moubarak et toujours prête aux compromissions afin de faire perdurer les conditions de vie difficiles des masses populaires en Égypte. C'est presque le même cas concernant le parti islamiste Annahda en Tunisie.



L'absence atroce, abominable de forces politiques, dérangeantes, qui luttent réellement contre ces régimes, revient essentiellement aux années de plomb, de répression, d'asservissement exercés par ces régimes avec le fort soutien des forces étrangères. Aux noms de ses vifs intérêts  stratégiques ces dernières ont lâché leurs amis et alliés et même elles les ont éliminés.



Le plus dangereux, c'est que le vide actuel, ou bien la faiblesse des forces politiques, fait que l'administration et la gestion de la prochaine période sont aux mains des anciennes figures (l'armée, les renseignements militaires et civils…), complices à des niveaux différents des atrocités du passé, sous l'égide et l'orientation de l'extérieur, premier bénéficiaire de la situation.



Les organisations politiques faibles sont un partenaire secondaire sans influence.



Même les enjeux des élections libres et indépendantes, ne peuvent leur permettre d’avoir une place sur  l'échiquier politique ou au mieux de gérer les affaires du pays, c'est le cas surtout des partis démocratiques et laïques. On serait donc en face des régimes inclinés et courbés, alliés et qui ne prient qu'au nom des USA.



Parmi les indicateurs forts et significatifs  de ce processus, c'est il y a le fait de vider actuellement et à l'avenir ce qui s'est produit de son contenu et sa substance révolutionnaire et démocratique, c'est aussi l'inapplication de la règle: « aucun n'est au dessus de la loi », juger tous ceux qui sont complices et ont participé aux crimes du passé. Bien sûr, il ne s'agit pas là de la vengeance ni de la chasse aux sorcières, au contraire le jugement équitable et juste des mains sales et de tous ceux qui ont commis des crimes politiques et économiques devra être garanti. Dire "non à l'impunité" est un pas vers l'avenir que méritent les peuples opprimés. 



Le 08, 09 et 10 juillet dernier en Tunisie, j'ai participé à un séminaire organisé par le réseau euro-méditerrannéen des organisations non gouvernementales au sujet des expériences de la Tunisie et de l'Egypte. A la quasi-totalité, la rencontre a fait le constat suivant: les symboles du passé règnent encore, au sein de l'armée et au niveau de tous les engrenages de l'Etat en Egypte comme en Tunisie. Aucun changement économique et militaire n'est constaté. Le changement est donc superficiel et trop limité. Même le jugement de Housny Moubarak n'est qu'une scène théâtrale non convaincante.



À l'appui de cette opinion et analyse, je vous cite quelques passages d' un communiqué du Conseil National pour la Défense de la Révolution en Tunisie, daté du 21 août 2011:



"L'assemblée  condamne avec force toutes les attaques contre le Conseil National et toutes tentatives de le ruiner par le biais de procréer des conseils et comités parallèles, du camouflage, et des campagnes médiatiques suspectes; par le biais aussi des condamnations dans toute la patrie, ordonnées par les responsables Unionistes, comme ELkabli et Assijoumi, contre ces militants. Nous condamnons aussi avec la même force les agressions subies par ces militants, en particulier, le 14 mai 2011, devant le théâtre national, à l'occasion de la journée nationale de la défense de la révolution, ainsi le 15 août 2011 au sein de la capitale et dans d'autre région: Sousse, Makrine, Zaghouan, Tobrouka…



Le Conseil National salue la renaissance révolutionnaire ascendante dans toutes les villes et compagnes de la Tunisie que le pouvoir illégitime ne peut plus étouffer par le couvre feu, la répression, les descentes de police, les arrestations et des jugements sommaires. Pour asservir les masses populaires, le pouvoir use de tous les scénarios: la sédition régionale et tribale, la police politique et les mélices Unionistes organisent le désordre sécuritaire.



Les événements ont justifié les opinions du Conseil National; Il rappelle fortement que la bande qui organisait son assaut contre  le pouvoir après la chute du dictateur Ben Ali, est une vitrine politique et le fer de lance des forces de  la contre- révolution. Ces forces se sont réorganisées et ont restructuré ses rangs. Les symboles de la corruption administrative, politique et financière continue leur domination sur la justice, l'administration et les médias. Le retour de L'Union est légalisé sous forme d'autres partis, la police politique en tête de l'institution sécuritaire oppressive s'est consolidée. Les criminels sont protégés et échappent à la justice, ils sont même libérés. Ils sont même innocentés et aidés à fuir  en dehors du pays. Ceci au moment même où la condamnation des militants des Conseils de la défense de la révolution, des manifestants et protestants continuent.



Le Conseil National considère que les orientations économiques et sociales dictées par les cercles impérialistes de l'autorité illégalle, qui continue à consolider l'aliénation et l'aggravation de la dette, sont totalement à l'opposé du mouvement révolutionnaire des masses et de ses objectifs: le travail, la dignité, l'égalité sociale et le développement équilibré régional. Les choix du gouvernement  se concordent totalement avec les intérêts des classes sangsues qui ont pillé le fruit de l'effort du peuple et qui sont la base du régime Bourguibiste Novembriste. Ces classes sont les grands capitalistes, les grands propriétaires fonciers et les grands commerçants. Ceux là ont la main libre des monopoles, de la concurrence, l'augmentation des prix et la baisse du pouvoir d'achat de tout le peuple.



Le Conseil refuse tout plan suspect de remplacer les dictatures par la colonisation et toute tentative d'emmener la Tunisie à participer aux interventions agressives de l'OTAN pour renverser le régime dictatorial de Kadhafi. Ces agressions n'ont aucun rapport avec la lutte du peuple libyen et la protection des civils. Elles ciblent les potentialités du peuple libyen et ont pour but de renforcer les bases militaires dans notre région. L'OTAN menace la stabilité en Tunisie et en Egypte et porte soutien aux forces de la contre révolution dans les deux pays,  afin d'empêcher leurs révolutions de remplir leurs missions de rompre avec l'aliénation, avec l'impérialisme et avec l'ennemi sioniste".

 

C'est ainsi en Tunisie et en Egypte, quelle est la situation au Yémen, en Syrie et en Libye en particulier?

 

L'éclatement des situations libyenne  et syrienne intéressent singulièrement les USA. et pour éclairer les intentions des USA, je vous cite la déclaration de madame  Michèle Fournay, secrétaire d'Etat américain,  adjointe à la défense, datée du 24 avril 2011, une quarantaine de jours après le déclenchement des protestations en Syrie, Madame la ministre disait:



"La solution à la crise en Syrie passe par la rupture de son alliance avec l'Iran, le Hezboullah et le Hamas, et son ralliement au bloc stratégique des pays du Golfe afin de faciliter le relancement du processus de paix avec Israel. C'est ainsi que se calmeront la crise et la violence en Syrie".



Et ce n'est pas difficile de constater que les  américains s'orientent vers la Syrie et la Libye en marchant sur les dépouilles de Ben Ali et Moubarak. Autrement dit, renverser les régimes libyens et syriens se préparent à travers le lynchage  des vieux collaborateurs Ben Ali et Moubarak. Ecraser franchement la Libye (Khadafi) ou la Syrie (Béchar), signifie un autre Irak ou autrement d'autres Saddam. Ainsi passer par la Tunisie et L'Egypte évite certainement le soutien et la solidarité et endormir les peuples de la région.



On ne peut pas  nier que le choc produit fortement a déstabilisé et a semé les illusions auprès des peuples de la région et quelques forces politiques qui croyaient au "mensonge" de la révolution.   

 

La plupart croyait que  Ben Ali, Moubarak et Kadhafi ont été déchus par leurs peuples, au point que  des questions stupides ont été posées;



  • Comment les chefs d'Etat déchus pouvaient -ils gouverner pendant de longues années sans aucune légitimité politique?

  • Comment se fait -il que les peuples arabes ont accepté, durant toutes ces périodes, ces chefs d'Etat dont le seul souci est de s'assurer leurs intérêts, ceux de leurs familles et ceux de l'élite de leur entourage?



Les réponses sont claires:



Les gouvernants, chefs d'Etat, n'ont pu s'asseoir sur les plaies de leurs peuples que par la force et par le soutien inconditionnel de l'extérieur.



Les peuples ont pu supporter tous les crimes commis contre eux de par leur incapacité et de par l'absence des conditions subjectives de leur affranchissement à cause de l'oppression à la fois intérieure et extérieure.

 

Et dans tous les cas, ce qui s'est passé en Libye ne laisse aucun doute : ce sont les USA, la France à travers les interventions militaires de l'OTAN qui ont mis fin au régime Kadhafi et non le peule libyen.

 

Deuxième axe: Exemple du Maroc

 

Le Maroc a connu  plusieurs immolations, certaines avec décès, c'est le cas de Fadoua Elâroui, Hamid Guenouni. Il connait aussi des arrestations, de la torture, des jugements sommaires et des assassinats au cours des Intifadas et au sein des manifestations du mouvement 20 février à Sefrou, El Houceima, Safi, Souk Essabet, Berkane etc. Certes, le mouvement n'est pas encore au stade de la révolution.



Et la réponse à la question suivante "pourquoi nous manifestons le 20 février?" montre bien les limites des évènements au Maroc:



"Parce qu'il est temps de dire d'une seule voix:

  • Stop à l'humiliation, à l'oppression, aux fraudes et à la corruption.

  • Stop à la cherté de la vie, stop aux bas salaires, à la pauvreté et la faim.

  • Stop à la dégradation des services sociaux



Pour exprimer notre indignation envers les politiques suivies et nos ambitions à réagir vis à vis du champ politique et activer le processus très en retard du passage à la démocratie.



Pour dire d'une voix haute OUI: à l'enseignement gratuit, à la santé, au travail, à la vie dans la dignité, au logement décent.



OUI à la liberté d'expression et d'opinion" (Extrait d'une fiche descriptive de la coordination de Rabat du mouvement 20 février).

 

Nous avons poursuivi avec grande précision comment l'extérieur (USA, France) faisait silence  froidement sur le cas du Maroc en comparaison avec la Tunisie et l'Egypte. Même les médias, Aljezira par exemple, ne se sont pas intéressés, ni de près, ni de loin au Maroc. Par ailleurs, nous avons constaté des correspondances de soutien et d'assurance, par exemple, le positionnement au sujet de la nouvelle/ancienne constitution, qui concentre les pouvoirs au main du roi et assure sa domination sur toute la vie politique, économique et militaire au Maroc.



Effectivement, les airs de changement ont soufflé aussi sur le Maroc. Par solidarité avec la Tunisie et ensuite avec l'Egypte, les manifestations se sont déclenchées dans toutes les villes et villages marocains. C'était un événement extraordinaire, à contre gré du régime. Ont été entendus des  slogans contre les responsables marocains complices de corruption et aussi, à échelle réduite, les slogans pour changer et renverser le régime.



La nouveauté au Maroc, c'est la périodicité des actions de protestation dans les rues, depuis le 20 février 2011 jusqu'à maintenant, malgré l'oppression, les menaces et surtout les ordres du roi contenus dans  ses discours à plus d'une occasion. Ces mouvements ont eu un fort impact sur l'agenda du régime, à titre d'exemple le boycott de La comédie du référendum de la nouvelle constitution.

 

L'expérience marocaine présente des faiblesses sur différents plans, organisationnel et politique. Les formations politiques, syndicales et associatives ne participent pas directement au  mouvement populaire. Elles se contentent de surveiller les évènements et de rendre publics  leurs avis et leur soutien. Des problématiques complexes  sont posées, en premier lieu, l'appel à une monarchie parlementaire qui limite seulement quelques pouvoirs octroyés au roi et la question de l'alliance avec les forces islamistes complices et même responsables de l'assassinat d'un grand nombre de militant de la gauche.



J'ai avec moi un rapport concernant les violations commises au Maroc par le régime depuis le 20 février 2011 et aussi une liste des détenus politiques au pays.

 

 

 

                               Déclaration de presse

 

Bonjour,


Je vous remercie tous et toutes;


Je remercie le Parti Communiste, la Fédération du Tarn.


Je vais soulever à cette occasion deux points importants:


* Le premier point: Ce qui s'est passé et se passe encore dans plusieurs pays dits arabes;


* Le deuxième point: Le cas du Maroc.


Pour le premier point, je salue les sacrifices des peuples en Tunisie et en Egypte et dans les autres pays en mouvement, ces peuples qui ont créé de vraies épopées.


Mais, ce qui est dangereux, c'est primo, ne pas aller jusqu'au bout. Comment?


- En Egypte et en Tunisie, les régimes en place existent toujours;


- Seules les têtes de ces régimes et quelques autres symboles ont été  limogés;


- Mêmes orientations politiques, économiques et militaires, càd, mêmes conditions de vie;


- Faiblesse des forces politiques et de la société civile.


Secondo, l'intervention de l'extérieur (USA, France…) politique et militaire. Le cas de la Libye ne laisse aucune illusion, c'est l'OTAN qui a mis fin au régime despotique de Khadafi, et non le peuple libyen.


Concernant le deuxième point, le peuple marocain n'a pas tardé à suivre les pas des autres peuples en mouvement. Il a organisé sa première manifestation le 20 février 2011, et il n'a cessé d'organiser ces manifestations jusqu'à maintenant.


Le régime marocain réactionnaire n'a pas hésité à réprimer sauvagement les manifestant(e)s, ce qui a laissé des martyrs et beaucoup de détenu(e)s politiques, et c'est au su et au vu des USA, de la France et même de l'ONU.


Parmi les revendications du mouvement du 20 février au Maroc:


- Stopper l'humiliation, l'oppression, les fraudes et la corruption;


- Stopper la cherté de la vie, les bas salaires, la pauvreté et la faim;


- Stopper la dégradation des services publics;


- Reclamer  l'enseignement gratuit, à la santé, le travail, la vie dans la dignité et le logement décent;


- Reclamer  la liberté d'expression et d'opinion.


Jeudi 27 octobre 2011

Publié dans Lutte des classes

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