LIBYE : EXPORTATION DE PETROLE PAR LES INSURGES VIA LE QATAR ? POUR CEUX QUI PLANENT ENCORE DANS CETTE GUERRE AERIENNE, NE CHERCHEZ PLUS POURQUOI OBAMA ET SARKOZY SOUTIENNENT LES "INSURGES" !

Publié le par Tourtaux

paris-vaut-messe.jpgIl est clair que le pétrole est le « nerf de la guerre » en Libye.

Partant de ce postulat, les insurgés qui s'opposent au Colonel Kadhafi comptent bien désormais exporter de l'or brut. Une stratégie qui leur permettrait d'obtenir des subsides bien « utiles » pour financer des achats d'armement tout en diminuant les ressources de l'Etat. lequel pourrait voir son pouvoir géopolitique diminuer s'il ne pouvait plus user du chantage pétrolier.

C'est dans un tel contexte que dimanche, un porte-parole de l'insurrection a indiqué lors d'une conférence de presse à Benghazi que les opposants à Kadhafi projetait d'exporter du pétrole d'ici "moins d'une semaine".

Arguments à l'appui : les champs pétroliers situés dans les régions de Libye tenues par les insurgés produisent 100.000 à 130.000 barils par jour.

Mieux encore, selon Ali Tarhoni, représentant des rebelles en charge des questions économiques, financières et pétrolières, ce rythme pourrait « facilement augmenter ce rythme jusqu'à 300.000 barils par jour ».

Les rebelles semblent être fort bien organisés puisque l'organe politique les représentant a signé récemment un accord avec le Qatar « déléguant à l'émirat la commercialisation du brut ».

"Nous avons contacté la compagnie pétrolière du Qatar » - la société publique Qatar Petroleum (QP) - et « ils ont accepté de prendre tout le pétrole que nous exportons et de le mettre sur le marché pour nous", a par ailleurs ajouté Ali Tarhoni.

Ce dernier a également précisé que l'opposition détenait « un compte séquestre » sur lequel l'argent sera déposé sur ce compte, et comme cela il n'y a pas d'intermédiaire et nous savons où va l'argent".

A l'heure actuelle, les dirigeants de Qatar Petroleum n'ont pas souhaité commenter l'information. Rappelons à toutes fins utiles que le Qatar est un petit pays du Golfe arabo-persique riche en sous-sol pétrolier. A noter également qu'il a été le premier Etat arabe à effectuer vendredi des opérations dans le ciel libyen afin de veiller au respect de la zone d'exclusion aérienne.

Mais tout n'est pas si simple pour autant pour les rebelles car reste à trouver transporteurs et assureurs permettant d'assurer l'opération envisagée.

M. Tarhoni a ainsi concédé qu'il était actuellement difficile de trouver des compagnies de navigation pour exporter le brut. Histoire d'allécher le chaland, l'opposant a par ailleurs ajouté que désormais les volumes à exporter étaient pour le moins conséquents, soulignant que la reprise par les rebelles des ports pétroliers de Brega et Ras Lanouf permettait d'accroître de manière importante les quantités exportables.

S'agissant de la problématique liée aux assurances, M. Tarhoni a indiqué avoir eu des contacts avec des responsables de compagnies de pétrole et de gaz à Brega et Raz Lanouf pour garantir la protection des installations et une reprise rapide des activités.

Selon lui, le fonctionnement des installations de l'Est libyen ne devrait pas être freinée par l'absence de main-d'oeuvre étrangère, alors que nombre d'employés étrangers ont été évacués depuis le début de l'insurrection contre le régime du colonel Kadhafi.

S'agissant de la participation du Qatar au sein de la partie financière de l'opération, rappelons qu'à la mi-décembre, le Premier ministre du Qatar avait affirmé que son pays étudiait toujours une entrée dans Areva en cas d'une nouvelle augmentation du capital ... rappelant toutefois l'existence de conditions pour ce faire.

Mais  si le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) était en lice pour une recapitalisation d'Areva, la Présidence française n'a pas accepté les exigences de la QIA sur le prix, son souhait de pouvoir prendre une participation dans les activités minières étant également loin de plaire aux plus hautes instances de l'Etat. Si l'on en croit la presse, l'Elysée aurait rejeté les exigences du fonds souverain du Qatar,  lequel souhaitait pouvoir convertir ses futures actions Areva en participation dans les mines d'uranium du groupe.

Rappelons à toutes fins utiles que le Qatar partage avec l'Iran l'un des plus grands champs gaziers  du monde, Pars South dont les majors pétrolières se disputent les concessions, même  s'il n'est pas politiquement correct de  traiter avec Téhéran. Le Qatar pouvant  alors  jouer le rôle  d'intermédiaire .. Le pétrole et le gaz  pourraient donc bien être encore une fois le nerf de la guerre ... désormais "assortis" de l'uranium ...

Si Paris vaut bien une messe, le pétrole de Tripoli et l'uranium d'Areva  pourraient bien valoir un engagement militaire du Qatar ....

Sources : AFP, Reuters, L'Express


Auteur : Elisabeth Studer - Source : Le Blog Finance

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Publié dans Lutte des classes

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