LYON : DES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS NETTOYAIENT LES FAST-FOODS

Publié le par Tourtaux

Des clandestins nettoyaient les fast-foods
Des sans-papiers lors d'une manifestation de salariés, à Lyon, le 22 mai 2008.
Des sans-papiers lors d'une manifestation de salariés, à Lyon, le 22 mai 2008./ B. AMSELLEM / 20 MINUTES

Nouvelle action coup de poing pour défendre les travailleurs sans papiers. Pendant une heure vendredi matin, une quarantaine d'entre eux, accompagnés de militants CGT, ont investi le restaurant McDonald's du centre commercial de la Part-Dieu (3e), dont la société de nettoyage employait depuis plusieurs années des travailleurs clandestins. Le 11 novembre, après une action de la CNT dans un restaurant lyonnais, un aide-cuisinier malien avait obtenu de son employeur la promesse d'une demande de régularisation à la préfecture. Mais le dossier porté par la CGT s'annonce plus complexe.

La société Astic, prestataire de services pour l'enseigne américaine, a en effet été placée en liquidation judiciaire, à la suite d'une descente de police menée dans plusieurs fast-foods lyonnais le 7 octobre pour travail dissimulé. Trente salariés, dont une vingtaine de clandestins, avaient alors été interpellés. Parmi eux, Dikila, 37 ans, travaillait depuis sept ans pour l'entreprise de nettoyage. « J'y ai bossé sous trois identités à Paris, Nice et Lyon », raconte ce Congolais, soucieux d'être enfin régularisé. « Ils se retrouvent aujourd'hui sans rien après avoir travaillé pendant des années pour une misère », dénonce Pierre Coquan, secrétaire général de la CGT du Rhône. Le syndicat a saisi les prud'hommes pour obtenir le paiement des salaires impayés et obtenir des indemnités. Et une demande de titres de séjour a été déposée à la préfecture.

Mais difficile d'obtenir des papiers sans contrat de travail ou promesse d'embauche. Selon le directeur du restaurant McDonald's de la Part-Dieu, plusieurs employés de la société Astic, en situation régulière ont été engagés par le nouveau prestataire qui assure le nettoyage dans les fast-foods lyonnais. « Mais pour ceux qui n'ont pas de papiers, nous ne pouvons rien faire, nous n'étions pas leur employeur. Et nous avons découvert ces pratiques lors de l'opération de police », indique Fabrice Falque. W

Elisa Frisullo

Publié dans Lutte des classes

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