MARSEILLE : DETERMINES A NE RIEN LACHER, APRES 8 JOURS DE GREVE, LES MARINS CGT DE LA SNCM-CMN, PAVILLON HAUT, REPRENNENT LA MER

Publié le par Tourtaux

 

Ils reprennent la barre sans baisser pavillon
10-05-2012
 

 


 

 Cinq bateaux ont repris la mer hier après la suspension du mouvement de grève conduit par la CGT marins. LAURENT SACCOMANO
Cinq bateaux ont repris la mer hier après la suspension du mouvement de grève conduit par la CGT marins. LAURENT SACCOMANO
Reprise du trafic mercredi 9 mai pour la SNCM-CMN entre la Corse et le continent. Après 8 jours de lutte, la CGT marins suspend la grève sans lâcher le morceau : la même réglementation sociale pour tous.

 

« La raison l’a emporté », a déclaré le directeur de la SNCM pour la Corse Pierre-André Giovannini après le vote unanime de reprise du travail. Mais qu’il ne s’y méprenne, la raison n’a jamais cessé d’être le moteur du combat que mènent les marins CGT depuis 8 jours. C’est bien plutôt maintenant qu’elle doit gagner les élus pour la défense du pavillon français.
    « On aurait tout aussi bien pu décider de la réquisition de navires », lâche Marc-Antoine Ferro, mais c’est en effet prendre toute la mesure de ses responsabilités que de décider suspendre la grève tout en continuant de mener bataille pour la construction d’une digue antilibérale. D’autant que tous les plans et matériaux pour élever cet édifice social sont déjà dressés noir sur blanc dans la proposition de loi déposée le 22 mars dernier au Sénat par le groupe communiste et qui prévoit justement l’imposition du pavillon de 1er registre à toutes les compagnies.


    S’ils n’ont pas de doute sur l’engagement du Front de gauche, ils exigent maintenant des engagements concrets côté PS. Dans la déréglementation actuelle du marché du transport maritime, la compagnie italienne privée low cost Corsica ferries joue de « concurrence déloyale et de dumping social », dénonce la CGT marins, avec l’embauche d’équipages multinationaux. « De moins en moins d’Italiens, souligne Marc-Antoine Ferro, mais de plus en plus de Lithuaniens ou de Tchèques payés 300 à 400 euros mensuels en moyenne. » Et ce ne serait pas raisonnable que de vouloir imposer la même réglementation pour tous ?
    De même, quand la direction de la SNCM déclare qu’il « n’y aurait pas d’accord possible de transition de la délégation de service public avec le maintien des car-ferries jusqu’au 1er janvier 2014 », n’est-ce pas raisonnable que de prévenir : « Si la loi n’est pas changée très rapidement, en septembre on aura deux ferries [Casanova et Bonaparte, ndlr] de moins, soit entre 600 et 800 salariés qui passent à la trappe » ? N’est-ce pas enfin raisonnable et courageux que de défendre l’intérêt général en hissant ainsi le pavillon français ?


    Quant à ceux qui trouveront à pester contre la perte de trafic que la grève a induit, le syndicaliste répond simplement : « Le préavis de grève a été déposé 21 jours avant la date, le dossier n’est pas nouveau mais nous sommes désolés que les élus ne l’aient pas pris en main plus tôt. » Il serait alors raisonnable que les candidats aux législatives s’expriment clairement avant les élections. En septembre, il sera trop tard.


MYRIAM GUILLAUME

 

http://www.lamarseillaise.fr/social/ils-reprennent-la-barre-sans-baisser-pavillon-26768.html
 

   

Publié dans Lutte des classes

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