NOUVELLES DE CHAMPAGNE-ARDENNE

Publié le par Tourtaux

Dimanche 3 février 2013
 

kirikou-7b549.jpgL’exemple de la Marne

Fin décembre dernier, Dominique Baudis, le Défenseur des Droits, déplorai que «de nombreux mineurs isolés étrangers se voient déclarés majeurs, même munis de papiers d'identité attestant de leur minorité. Le doute doit systématiquement leur profiter».

«Quand un mineur étranger isolé arrive à nos guichets, mineur en danger physique et moral, ses papiers sont vérifiés puis il est pris en charge par le procureur puis par l'Aide sociale à l'enfance (ASE)», explique le secrétaire général de la préfecture de la Marne.

En clair, l'histoire normale veut que lorsqu'un jeune mineur isolé étranger se trouve sur le sol français, il est supposé être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, compétence du Conseil général.

«Nous mettons tout sur pied afin de savoir si ces enfants isolés étrangers sont mineurs car si tel est le cas ils dépendent de l'aide sociale à l'enfance. Nous sommes prêts à exercer nos responsabilités pour les enfants qui dépendent de nos dispositifs. Mais attention faisons bien la différence entre politique de l'enfance et immigration. Ne soyons pas les complices de filières de passeurs qui connaissent notre législation et déposent des jeunes (mineurs et majeurs) dans les gares ou devant notre foyer de l'enfance», déclare le président du conseil général de la Marne.

Comment est déterminé le fait qu’un jeune est majeur ou mineur, même s’il dispose de documents d’identité du pays d’origine ? Depuis 1959, en effectuant une radio du poignet, uniquement chez les garçons, parce que chez les filles, la fin de croissance est généralement terminée avant 18 ans, qui permet de dire, par la méthode de Greulich et Pyle, en vérifiant la cicatrisation osseuse, que la croissance est terminée.

L'Académie de médecine, saisie en 2006 par les ministères de la Justice et de la Santé et des Solidarités «confirme que la lecture de l'âge osseux par la méthode de Greulich et Pyle universellement utilisée, permet d'apprécier avec une bonne approximation l'âge de développement d'un adolescent en dessous de 16 ans. Cette méthode ne permet pas de distinction nette entre 16 et 18 ans ; rappelle qu'il existe cependant des situations relativement rares où âge de développement et âge réel comportent des dissociations, la plupart d'entre elles conduisant à une sous-estimation de l'âge réel en particulier chez les garçons ; recommande la double lecture de l'âge osseux, par un radio pédiatre et un endocrino-pédiatre ; souligne que l'examen clinique en milieu spécialisé avec détermination du stade de développement pubertaire, et éventuellement contrôle six mois plus tard, augmente la fiabilité de la détermination».

Ces tests osseux devraient forcément être ordonnés par le procureur de la République, dans un cadre légal. Or, le Conseil général de la Marne dit qu'il arrive que, en tant que représentant légal du mineur qu'il recueille via l'aide sociale à l'enfance, il demande un examen osseux dans le cadre d'un bilan de santé général.

Selon des travailleurs sociaux, «toute la démarche doit être faite avec le consentement éclairé du jeune. S'il est isolé, il doit être représenté par un représentant légal. Un jeune mineur, qui plus est seul dans la nature, doit être accompagné. Le test osseux doit être effectué par une équipe médicale (médecin, psychologue, radiologue, experts auprès des tribunaux). Avec le test osseux, on touche à l'intégrité physique de la personne. Le jeune doit être consentant ; pour l'être, il doit avoir donné son consentement à son représentant légal, et un interprète est nécessaire s'il ne parle pas français. Toute cette démarche n'existe pas actuellement».

Faire deux tests osseux, des radios, espacés de six mois, qui donnerait une réponse moins douteuse.

La loi (article 47 du code civil) indique que «tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l'acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité».

Des jeunes de 15-16 ans munis d'actes de naissance de leurs pays d'origine sont déclarés… majeurs suite à ces tests osseux à la fiabilité douteuse, tests effectués suite à une décision judiciaire émanant du parquet ou du juge des enfants. Preuve à l’appui : «Regardez, ces trois enfants nés bien avant 1993 dans leurs pays respectifs sont considérés comme nés le 1er janvier 1993». Pas de coup de blanc mais un trait avec une règle sur le document… Un acte de naissance du 6 juin 1996 certes paraphé à des milliers de kilomètres de Châlons devient : date de naissance 1 janvier 1993.

Derrière le fait de savoir si un jeune est majeur se cache une question de compétences : mineur, il dépend de l’ASE, donc du conseil général, majeur, c’est à l’Etat de le gérer !

Les jeunes étrangers qui étaient jusqu'alors suivis sur Paris et sa proche banlieue sont aujourd'hui répartis non plus sur le 9-3 et autres départements Franciliens, mais bien sur une très grosse couronne parisienne comprenant aujourd'hui… le département de la Marne. Un mineur isolé «coûte» 65 000€ par an (178€ par jour) au conseil général et il y en a eu 57 en 2012. «Ce qui représente 3,7 M€ payés non pas sur le plan ou sur la ligne nationale, mais bien par le contribuable Marnais». Actuellement, 37 jeunes mineurs (ou majeurs ?) isolés étrangers «poseraient problème» dans la Marne. Soit l'équivalent de 2,4 millions d'euros par an.

Pour le 11e vice-président en charge des dossiers enfance-famille, «Il faut un cadre, un respect des textes et des procédures car notre foyer de l'enfance n'est pas extensible». «Vu nos capacités d'accueil (480 places), il ne s'agit pas non plus d'agir au détriment des mineurs Marnais», persiste le président du conseil général.

En attendant une réponse du gouvernement aux 15 propositions faites par le Défenseur des Droits, des jeunes mineurs isolés se retrouvent dans la galère. Jusque quand ?

Ces gamins coûtent cher ? Bien moins que Vatry…

Pas de paiement de raisins pour les livreurs de Nicolas Dubois

A la suite d'une réunion qui s'est déroulée à Faverolles & Coëmy, environ cent livreurs de raisins ont appris qu'ils ne recevront leur paiement de leur échéance de mars, une des quatre échéances de paiements de la dernière vendange.

C'est à la suite du dépôt de bilan du groupe Pressoirs de France dirigé par Nicolas Dubois que ces paiements ont été bloqués. Seule possibilité pour les livreurs, celle de faire valoir leur revendication auprès de l'administrateur judiciaire, et leurs créances auprès de mandataires nommés.

«Si l'on constate qu'il existe des possibilités de relance d'activité dans un délai de six mois rallongés de six mois complémentaires, on peut présenter un plan de redressement par voix de continuation. Si la poursuite de l'activité n'est pas raisonnablement possible, ou ne permet pas de dégager des résultats suffisants pour faire une proposition de paiements de passifs, nous nous orienterons vers une cession. Nous organisons alors un appel d'offres pour réunir les propositions. Soit pour un ensemble, soit par élément d'actifs, stocks, matériels ou vignes».

Mouvement de grève à la Banque de France

Les employés de la Banque de France étaient appelés à manifester à Paris ce mardi alors qu'un comité central d'entreprise extraordinaire où un rapport d'expertise très critique sur le projet de réorganisation et de restructuration était présenté.

Les employés ont protesté contre le projet de suppression de 2 500 postes à l'horizon 2020 (5 000 départs à la retraite non renouvelés et 2 500 embauches), contre la fermeture programmée de 17 caisses dont Charleville-Mézières en 2013 et Troyes en 2014.

Atmospheres interiors : l'inquiétude grandit

L'avenir d'Atmospheres interiors se jouera sûrement la semaine prochaine. Lundi, le tribunal de commerce de Meaux examinera le dossier. À ce jour, aucun repreneur n'a déposé d'offre pour pérenniser cette entité de Cauval qui fabrique des canapés.

Reste la proposition du P-DG de reprendre une partie des actifs de l'entreprise par le groupe Cauval au travers d'une autre société baralbine, Latfoam. Sauf qu'une entreprise ne peut être reprise par l'un de ses dirigeants. Le Code du commerce l'interdit mais prévoit une exception. Le procureur de la République peut autoriser la cession par un jugement spécialement motivé.

Tout pourrait se décanter après la rencontre organisée au ministère du Redressement productif mercredi après-midi avec les représentants des salariés et les élus locaux.

Et dans l'éventualité d'un avis positif du ministère puis d'une requête du procureur, resterait ensuite à définir le périmètre exact de la reprise et bien sûr, le nombre d'emplois sauvés.

Les salariés de Bar-sur-Aube ne sont pas les seuls menacés par un nouveau plan social. Le tribunal de commerce de Meaux a également dans ses mains le dossier Confort et systèmes, une autre société de Cauval. Le fabricant de canapés et de fauteuils de Sévérac-le-Château est lui aussi en redressement judiciaire et sans repreneur. Si ce n'est l'actuel P-DG. Et les mêmes difficultés se posent pour cette entité qui emploie encore 220 personnes dans l'Aveyron.

Chooz B1 à l'arrêt

CHOOZ-B1.jpgDepuis hier, la centrale de Chooz n'est surplombée «que» par une unique colonne de vapeur. Si la seconde n'est plus visible, c'est simplement en raison de l'arrêt, ce samedi, du réacteur n° 1.

Si l'unité en question ne fabrique plus le moindre watt, c'est à la suite d'une opération planifiée de longue date, appelée, dans le jargon, ASR (Arrêt simple rechargement). Il s'agit de renouveler une partie de l'uranium utilisé en tant que combustible. Un processus qu'il convient de réaliser «tous les seize à dix-huit mois».

EDF profitera aussi de cette période d'arrêt pour remplacer, «par mesure de précaution», les vis des quatre pompes du circuit primaire car, l'an passé, quelques-unes de ces pièces avaient fait l'objet d'anomalies sur l'unité de production n° 2.

Entre 1 000 et 1 500 intervenants extérieurs sont attendus, en plus des 750 agents EDF qui œuvrent en permanence sur le site.

Conséquence directe de ce «travail supplémentaire» : l'opération devrait durer plus longtemps que les trente jours habituellement nécessaires. La date de redémarrage n'a pas été communiquée.

L'arrêt de tranche qui a débuté, hier, ne sera pas le seul effectué à Chooz en 2013. Une opération similaire est prévue en août sur l'unité n°2. Dans l'intervalle, la centrale recevra la visite, en juin, d'experts de l'Osart (Operational safety review team), un service de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie nucléaire). Ils seront de passage plusieurs semaines, afin de réaliser un audit complet des installations. Objectif de la démarche ? Comparer les pratiques calcéennes avec ce qui se fait de mieux au niveau mondial.

 

www.lechatnoir51.fr

Publié dans Lutte des classes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article