PRESIDENTIELLES : BOYCOTT DES LE PREMIER TOUR !
BOYCOTT DES LE PREMIER TOUR !
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Je ne reviens pas sur la nature réactionnaire du candidat de l’UMP ni sur sa défense ouverte et délibérée de la classe bourgeoise contre la classe ouvrière, jusqu’à la liquidation pure et simple du paritarisme de trahison et de la collaboration de classe, au grand dam des rond-de-cuir de la négociation.
Tout ceci a été répété ad nauseam et le blaireau de base n’a qu’une hâte c’est d’en finir au plus tôt.
Et c’est bien compréhensible. Mais le chemin des présidentielles n’est en aucun cas un tremplin pour le changement, c’est juste un changement de décor et la pièce ne prend pas fin ici.
Nul besoin non plus d’enfoncer des portes ouvertes au sujet d’Hollande. La sanction populaire contre les socialistes a déjà été justement prononcée et la rhétorique n’y change rien.
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Le parti révisionniste ne doit pas être confondu avec le PS et il développe une stratégie différente, particulièrement adaptée à la classe ouvrière et aux masses populaires.
Le succès de Mélenchon et du Front de Gauche auprès de cet électorat ne peut être compris si on fait abstraction de cette stratégie propre au parti révisionniste.
La classe ouvrière et le peuple ont à plusieurs reprises exprimé leur rejet des socialos, ce qui a réduit à néant tout espoir de voir renaître le Programme Commun d’Union de la Gauche défendu à l’époque par Georges Marchais.
Le parti révisionniste a donc repris à son compte la défiance des masses pour les socialos, et il appelle désormais à un soutien critique en faisant référence à la dure grève générale de 1936.
Ajouter à cela la copie du catalogue revendicatif de la CGT et il devient assez naturel que les salariés et les militants syndicaux soutiennent le Front de Gauche, seul programme qui reprenne leurs revendications.
Cependant la situation est assez différente de ce qu’elle était en 1936, alors que la Section Française de l’Internationale Communiste suivait une ligne révolutionnaire et défendait dans la CGTU un syndicalisme de lutte de classe.
Il suffit de se rappeler le sabotage des grèves de 2009 contre les licenciements et du conflit de 2010 sur les retraites pour comprendre qu’il y a un abîme entre la ligne classe contre classe et celle de la confédération CGT d’aujourd’hui.
Lors des fermetures d’entreprises, le parti révisionniste oriente la lutte vers la recherche de « repreneurs » et la retape auprès des banques, et il a développé dans le cadre de ses interventions au niveau régional un projet économique de refinancement des PME coulées par les grosses boites, afin de les remettre dans le circuit de la production et de la rotation du capital….combien en sont au troisième ou quatrième escroc repreneur ? Combien de salariés se sont fait larguer dans la nature à 45 ans sans diplôme, avec pour tout sésame un stage Excel et une liste de carnassiers à solliciter ? Combien ont été orientés vers l’auto- entreprenariat , la marotte à la mode des RH et dernier raffinement de l’exploitation librement consentie .
Sur le plan des salaires les dirigeants CGT ne sont pas plus vindicatifs.
Par exemple lors de la revalorisation des pensions de retraite, Thibault a pris note de l’augmentation « indexée » des retraites et des complémentaires et la CGT conclut « Retraites complémentaires ARRCO et AGIRC : Le Medef contraint de plier » .
Nulle part il n’a pris la parole pour clamer qu’on est très loin du compte, à cause de la hausse des produits de première nécessité, en particulier les tarifs des mutuelles, la nourriture, le chauffage, l’électricité, l’essence et les loyers.
On se souvient qu’en 1968 les ouvriers réclamaient unanimement « pas de salaire inférieur à 1000 F » . Mais depuis plusieurs années on cherche vainement dans les congrès de la CGT un mot d’ordre salarial permettant d’unir la classe ouvrière autour des besoins des plus exploités comme « pas de salaire inférieur à 2000 € » par exemple (je parle du net évidemment).
On lit sur le site de la CGT ce galimatias légaliste assorti de vœux pieux sur un salaire minimum mondial :
« Après un an de travail au maximum le salarié est considéré comme qualifié.
Salaire de base minimum revendiqué à 1 700 euros brut pour 151 heures par mois.
Point de départ de toute grille de salaires et de traitements.
Outil pour gagner l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Socle minimum de référence pour l’ensemble des salariés actifs, retraités, privés d’emploi et les jeunes en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage.
Niveau minimum de paiement de la force de travail garantissant les moyens minimums nécessaires à l’existence de chaque salarié dans les conditions d’aujourd’hui, en dehors de tout autre élément de rémunération.
Le SMIC doit répondre à ces exigences, aucun minimum de branche ne peut lui être inférieur.
De même, dans chaque pays, en Europe et dans le monde, il doit être garanti à chaque salarié de chacun des pays, le droit à un salaire minimum et à un pouvoir d’achat suffisant pour mener une existence décente et bénéficier de sa part dans le progrès. Le montant et l’évolution de ces salaires minima doivent prendre en compte le niveau économique du pays et son taux de croissance. »
On se demande en quoi un salaire aussi misérable, à peine supérieur au SMIC (1 398,37 € en janvier) pourrait servir à gagner l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et soulever l’enthousiasme des masses pour planter une grève d’un mois comme en 1936 !
Surtout quand on sait à quel point la précarité et les horaires saucissonnés cassent les salaires féminins.
Mais les dirigeants révisionnistes – contrairement à ce qu’ils prétendent afin de brosser leurs adhérents dans le sens du poil – ne cherchent nullement à déclencher un combat de classe acharné. Leur objectif est de peser électoralement et de récupérer des sièges de députés, afin de mettre en œuvre leur pôle public de financement sur lequel ils ont d’ores et déjà l’assentiment d’une bonne part de la bourgeoisie, et rétablir le paritarisme et les discussions de salon.
Beaucoup de travailleurs espèrent que leur vote pour le programme du Front de Gauche leur permettra de faire entendre leur voix. Il n’en sera rien.
Le Front de Gauche sert d’abord à faire élire Hollande , un candidat pour lequel le peuple n’a aucune sympathie, servant ainsi de pièce de rechange au précédent légitimement haï.
Puis les socialos feront la même chose que leurs amis grecs ou espagnols : faire passer la crise en exploitant davantage les masses.
Seule la lutte de classe pourra leur faire obstacle, mais compter sur le parti révisionniste ou les dirigeants confédéraux pour impulser ce combat serait une grave illusion. Au contraire ils feront tout encore une fois pour l’empêcher.
Dès à présent rejetons le cirque électoral. La classe ouvrière et le peuple n’ont rien à en espérer.
Seule la révolution prolétarienne peut abattre le capitalisme.
Boycott dès le premier tour.
Source : XUAN