RATP : POUSSIERE D'AMIANTE SOUS UNE RAME DU RER B QUI AVAIT POURTANT ETE RENOVEE

Publié le par Tourtaux

 

RER B : de l'amiante dans les rouages

Par , le 15 septembre 2011 à 14h16 , mis à jour le 15 septembre 2011 à 19h54

La découverte de poussière d'amiante sous une rame du RER B a conduit à une vaste inspection des trains, avec à la clé des retards, qui devraient se faire sentir durant plusieurs jours. Le problème de l'amiante n'est pas neuf à la RATP ; ce qui inquiète, c'est que la rame avait été rénovée.

Usagers du RER près d'une rame à quai © TF1/LCI

Pour la RATP, l'amiante n'est présente qu'en quantités "infimes", dans des zones auxquelles les voyageurs n'ont pas accès ; mais la seule découverte de traces de cette poussière cancérigène sous une rame du RER B a provoqué un branle-bas de combat au sein des équipes d'entretien et des conducteurs de la ligne. La CGT a fait jouer son droit d'alerte. Direction l'atelier pour le train concerné, et inspection en règle pour une quinzaine de rames. Avec des conséquences qui se font déjà ressentir pour les voyageurs, surtout sous forme de retards, puisque le nombre de trains en circulation a été réduit. Il faut dire que le seul mot "amiante" évoque de mauvais souvenirs au sein de la régie, déjà condamnée pour "faute inexcusable" pour les maladies développées par certains de ses agents affectés à l'entretien du matériel. Un protocole "amiante" existe depuis lors au sein de la régie, qui s'est engagée à désamianter tous ses matériels.

Le problème est que la rame sur laquelle les fameuses poussières ont été relevées fait partie des trains récemment rénovés. D'où l'inquiétude des syndicats, tant des conducteurs que de l'entretien, certains s'interrogeant même sur les possibles dangers pour les usagers. "Ça fait plus de 40 ans qu'on dénonce les méfaits de l'amiante : il est regrettable de constater encore sa présence sur des matériels en 2011", souligne Jacques Eliez, secrétaire général CGT-RATP. Joël Joseph, également membre de la CGT, et lui-même conducteur du RER B, s'interroge pour sa part sur cette découverte : "On a plein de suppositions. Peut-être que l'amiante se trouvait sur certaines parties de la rame qui ont été poncées, et qui ont dégagé de la poussière". Or c'est précisément cette poussière qui est particulièrement dangereuse, car les particules, très fines, s'infiltrent profondément dans les poumons où elles peuvent provoquer cancer ou asbestose (une maladie typique de l'amiante, qui se caractérise par des difficultés de plus en plus grandes à respirer). Le conducteur dénonce en tout cas des "non-dits" au sein de la régie et souligne : "La direction nous assure que les trains sont désamiantés, mais on constate que ce n'est pas le cas."

"Un retour à la normale d'ici le début de la semaine"

La situation ne semble cependant pas évoluer vers un bras de fer entre la direction et les salariés, et les syndicats s'efforcent plutôt de gérer la crise. Pas de perspective de grève, donc, même si certains agents peuvent faire jouer leur droit de retrait : "On laissera les salariés se positionner", souligne Joël Joseph. "Un droit d'alerte, ce n'est pas un droit de grève : ils ont le droit de se mettre en retrait s'ils sont en danger". Une séance extraordinaire du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail des services de maintenance s'est conclue sur une décision de confiner l'atelier de Massy-Palaiseau, où se trouve la rame suspecte. Une autre séance extraordinaire a également été convoquée pour le CHSCT des conducteurs, en attendant les résultats des mesures de contrôle lancées sur les autres trains.

Jeudi après-midi, la CGT n'envisageait pas que les conducteurs cessent le travail, puisque les rames en circulation ne sont a priori pas suspectes. Mais si un blocage de toute la ligne B ne semble pas d'actualité, les retards devraient, eux, se faire ressentir encore pendant trois ou quatre jours. "On prévoit un retour à la normale d'ici le début de la semaine prochaine", avance Jacques Eliez.

L'épisode risque en tout cas d'avoir des suites à la RATP, où l'on évoque le possible recours à des entreprises sous-traitantes pour entretenir les rames à meilleur coût. "Mais auraient-elles décelé la présence d'amiante ?" s'interroge le secrétaire général CGT-RATP. Pour lui, la rapidité de l'alerte et des mesures prises pour régler le problème "prouve la pertinence d'une entreprise intégrée, qui maîtrise à la fois sa maintenance et son exploitation : c'est une question de sécurité, à la fois pour les conducteurs et pour les usagers".

Par Franck Lefebvre-Billiez le 15 septembre 2011 à 14:16
http://lci.tf1.fr/economie/social/rer-b-de-l-amiante-dans-les-rouages-6708554.html

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Le capitalisme est le pire des cancers.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Economies et profits sont indissociables dans une société capitaliste.<br /> <br /> <br />
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