REIMS : ENCORE ET TOUJOURS PLUS DE MONDE

Publié le par Tourtaux

Mardi 19 octobre 2010 2 19 /10 /2010 14:53

Dédicace à Bernard

 

C’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur, et qu’il faut de toute urgence actionner la marche arrière…

Sarkozy est fort en gueule avec les faibles mais court se cacher sous la table au moindre mouvement nicolas-sarkozy-est-mort_jpg1_.jpgde foule, à la moindre alerte sondagière.  Il va bientôt lever le pouce… Son lieutenant Fillon amuse encore la galerie avec des propos martiaux. Les ministres font étalage de leur puissance verbale coutumière. Mais ils vont lâcher. Depuis hier la France est en phase avancée de paralysie. Le gouvernement se débat dans les sables mouvants. C’est fini le théâtre, on rentre dans le dur. Alors ils vont lâcher.

Les routiers rentrent donc peu à peu dans la danse. Du poids lourd dans la balance ! Ils ajoutent leur pouvoir de nuisance à celui des cheminots et surtout ils rejoignent tous ces travailleurs des raffineries qui bloquent les flux de carburant. Ce nerf de la guerre…  Les routes, les terminaux pétroliers, les chemins de fer, bref c’est reparti comme en 1995.

1995, 2010…

Mais le Premier Ministre de l’époque, Juppé, avait autrement plus de détermination que les duettistes Sarko-Fillon, et leur inflexibilité en papier mâché. Le soldat Juppé, courageusement, sous une couverture médiatique féroce[1], avait tenu plus d’un mois. Changement d’époque, changement de décor. En 2010, Sarkozy jouit d’une impunité médiatique inquiétante. Mais l’hostilité populaire est similaire… Malgré les bourrages de crâne, malgré les black-out, malgré l’insuffisance médiatique.

Changement de décor, donc, mais aussi changement de structure. Il est devenu beaucoup plus difficile que par le passé de s’aventurer dans une grève de longue durée. Nombre de salariés de ce pays regardent avec envie leurs compatriotes battre le pavé. La flexibilité, c’est maintenant la règle. Les bataillons d’étudiants surdiplômés mais condamnés à errer dans le prolétariat.  Les sous-emplois auxquels on s’accroche comme au radeau de la Méduse.  Les minima sociaux en perfusion, partout dans un pays en déshérence. L’indifférence sociale partout, les égoismes corporatistes aussi. Malgré tout cela, cette réforme des retraites  -goutte d’eau de plus dans le viaduc des inégalités-  ne passeraP1070692 pas.

Ceci n’est pas une pénurie

Le gouvernement est impuissant à régler les problèmes, mais dans la palabre il excelle. Christian Estrosi et Luc Châtel, Pipo et Mario, ne sont jamais en reste pour propager les conneries concoctées dans les cellules élyséennes et dans les rédactions amies. Hier matin ils se passent le mot, par médias interposés : « Le droit de grève n’est pas le droit de bloquer le pays ». Tu l’as dit bouffi ! Mais qui bloque le pays ? Qui sape le modèle social français ?

Christine Lagarde, chargée des Finances trouées dans ce gouvernement de sous-doués, nous explique « qu’il n’y a pas de risque de pénurie de carburant dans notre pays»[2]. Bien sûr ! Les gens sont très cons. Ils patientent une heure dans une station d’essence, alors qu’il y en a quarante à 3 km à la ronde ! Vraiment des cons ces Français !

La vérité c’est que la plupart des stations sont fermées, que les files de voitures sont infinies, que l’impatience à la pompe crée des tensions entre usagers. C’est qu’à Lille les automobilistes se rendent dans la Belgique voisine pour remplir leurs réservoirs…

… avant 2012

Tout va bien Madame la Marquise, on connait la chanson ! Mme Lagarde vous explique qu’ « on a des réserves pour plusieurs semaines ». Tranquille alors. Mais les réserves de légitimité s’amenuisent !

Certes, la démocratie est reine. Seules les urnes pourront défaire ce qu’elles ont fait. Rendez-vous est donc pris en 2012. Un peu de patience monsieur le bourreau… Certes aussi, les Français n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ils ont élu Sarkozy et ses slogans ridicules. Ils peuvent maintenant se mordre les doigts d’avoir glissé leur funeste bulletin.

Cependant, Sarkozy n’a jamais annoncé qu’il reculerait  l’âge légal de la retraite. Il n’a jamais expliqué que les salariés de ce pays l’auraient profond dans l’anus avec les hausses de cotisations retraites… Nous n’aurons pas la naïveté de croire qu’un gouvernement doive mettre en pratique son programme. Mais nous n’aurons pas non plus le cynisme de penser qu’il peut tranquillement faire ce qu’il n’a pas dit… En 2007 les électeurs n’ont pas donné un blanc-seing à cette équipe de bras cassés. Donc la légitimité de Sarkozy-Fillon est nulle. En attendant de mettre fin légalement à leur pouvoir…de nuisance!

ToNy

Source : http://collierdenews.over-blog.com.over-blog.com/

 

 

 

 


[1] Rien à voir avec la liberté de mouvement dont jouit Sarkozy…

[2] http://www.lepoint.fr/pas-de-penurie-de-carburant-dit-christine-lagarde-16-10-2010-1250420_19.php

Publié dans Lutte des classes

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