REPRESSION SYNDICALE A ROANNE

Publié le par Tourtaux

Social-Eco - le 18 Avril 2011

Syndicalisme

Répression syndicale à Roanne

Les syndicalistes CGT de la Loire, inculpés pour avoir tagué des slogans pendant la lutte contre la réforme des retraites, comparaîtront 
le 13 septembre. Autour d’eux, la mobilisation s’amplifie.

À Roanne, dans la Loire, la mobilisation grandit autour des cinq syndicalistes de la CGT poursuivis par la justice pour avoir tagué des slogans sur le mur de la sous-préfecture le 23 septembre 2010. Un cas de plus de répression syndicale opérée pendant et après le mouvement contre la réforme des retraites. Ils seront jugés le 13 septembre prochain. À cette occasion, un comité de soutien, créé par la CGT juste après l’interpellation des syndicalistes, vient de se transformer en association. Disposant aujourd’hui de près de 4 000 signatures, le comité souhaite élargir son influence et mener la bataille pour gagner la relaxe.

C’était au plus fort du conflit contre la réforme des retraites du gouvernement. Un jour de manifestation nationale et interprofessionnelle. Vers 6 heures du matin, cinq syndicalistes inscrivent plusieurs slogans sur le trottoir et le mur de la sous-préfecture de Roanne tels que : « Nicolin, casse-toi pauv’con » ou encore « Nicolin, fossoyeur des retraites ». Maniant à merveille le jeu de mots, ils ont souhaité mettre en cause Yves Nicolin, député UMP de la Loire et ancien maire de Roanne, favorable à la réforme. « On voulait que ce soit visible au moment du passage de la manifestation », explique Cristel Coste, agent hospitalier. Pris en flagrant délit, ils sont interpellés et conduits au commissariat. « Ce n’était pas la première fois que nous le faisions », s’indigne la trésorière de l’union locale de Roanne. « La semaine précédente, nous avions utilisé les mêmes pochoirs sous les yeux de la police et nous n’avons eu aucun problème ! », s’exclame-t-elle. Ils sont ensuite auditionnés et relâchés, sans être inquiétés.

Ce n’est que par la suite qu’Yves Nicolin porte plainte pour outrage et que Joël Mathurin, sous-préfet, dépose une autre plainte pour dégradations urbaines. Les syndicalistes sont convoqués le 24 mai pour « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité », une procédure qui évite un procès à toute personne qui reconnaît les faits qui lui sont reprochés. « Nous n’irons pas car nous ne sommes coupables de rien du tout », affirme Christian Osete, technicien d’études et délégué CGT chez Nexter, fabricant de matériel militaire.

 Criminalisation des actions syndicales

Ils devraient donc être jugés par le tribunal correctionnel de Roanne. « Nous sommes fonctionnaires. Dans cette affaire, nous risquons notre poste car un agent de la fonction publique doit avoir un casier judiciaire vierge », s’alarme Christian Osete. « La réaction est démesurée par rapport à ce que nous avons fait », conclut-il. « Il y a des choses bien plus graves qui se passent à Roanne, explique Didier marchand, cuisinier et délégué CGT à l’hôpital de Roanne, comme la vague de racisme caractérisée par une multiplication de tags sur les murs qui prend de l’ampleur. » (voir encadré). Serge Lenoir, secrétaire général de l’union locale CGT de Roanne, est scandalisé par le traitement qui est réservé aux syndicalistes. Il dénonce la criminalisation des manifestations et des actions syndicales : « On les traite comme de vulgaires voyous alors qu’ils ont agi dans le cadre de leur activité syndicale. » Pour lui, le but de cette répression est de « bâillonner l’expression syndicale ». Il en est convaincu : « Ici, la CGT est très influente et à travers ces cinq personnes, c’est elle qu’on veut atteindre. »

Elisa Vazquez

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Je ne suis pas surpris, nous allons vers la banalisation des coups tordus. Le système capitaliste est à l'agonie. Il ne peut survivre qu'en usant de violences et de guerres. Nous allons revoir<br /> surgir ce qu'ont hélas connu nos aînés lors des sombres années 40 où la peste brune régnait en maître absolu.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> quel crime.... des slogans sur la voie public....<br /> il faut le faire....<br /> nous vivons un régime policier... c'est une honte....<br /> tous les moyens sont bons pour baillonner ceux et celles qui lutte<br /> CA SUFFIT.<br /> <br /> <br />
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