REVIN : INQUIETUDE DES SYNDICATS : LA DIRECTION REVOIT LES VOLUMES DE PRODUCTION DE L'USINE A LA BAISSE
Les volumes de production de l'usine Ardam à Revin, ont été revus à la baisse. Une nouvelle très inquiètante selon les syndicats. Il y aura encore du chômage en 2010.
HIER matin dès 9 h 30, s'est tenu un CE de quatre heures à l'usine de production de lave-linge de Revin, Ardam-Electrolux. A l'ordre du jour : un sujet brûlant, la situation de l'entreprise.
Dès le début les syndicats ont subi une douche froide : l'annonce des volumes pour 2010. L'usine revinoise table sur un budget de 420 000 appareils, c'est peu. Cette année 2009, les salariés avaient sorti 495 000 machines, et il était question pour 2010 de produire 450 000 lave-linge. « On perd 30 000 appareils », se plaint le syndicat CFDT, majoritaire dans l'usine. « Cela ne nous rassure pas du tout! On a l'impression qu'ils nous laissent mourir à petit feu ! » Ce qui inquiète vraiment les représentants du personnel, c'est aussi le marché de la top (les lave-linge à chargement par le dessus, dont le site de Revin est le spécialiste).
Ce marché est en perte de vitesse, il y a eu en 2009, une baisse de 8% des ventes en Europe de l'ouest. Par ailleurs, selon les syndicats, le groupe Electrolux ne donne pas de signe positif en direction de l'usine de Revin.
A quand un nouveau lave-linge?
« On ne nous propose pas de fabriquer un nouveau lave-linge. On reste pour l'instant sur la Claudia, qui a déjà deux ans et demi. Par ailleurs, la Claudette part en Pologne, à l'usine d'Olawa, tout cela n'est vraiment pas rassurant du tout », s'inquiète Lysian Fagis, représentant CFDT.
Avec un volume prévu de 420 000 appareils, l'usine devra forcément rogner sur les jours travaillés ou sur les effectifs.
« La piste évoquée, pour l'instant, c'est le chômage partiel, on parle de 40 jours, plus 20 jours de RTT, c'est beaucoup », commentent les syndicats. Cela dit, les accords négociés entre les entreprises et l'Etat, permettent aux salariés de ne pas perdre trop de salaire, en cas de chômage (ils touchent un peu plus de 90% du net).
« Par rapport au volume, il y a environ 100 personnes de trop », indique la CFDT. C'est pourquoi, elle prône un plan de pré-retraites payé par le groupe.
Les syndicalistes, dans l'immédiat, souhaitent rencontrer les décideurs d'Electrolux. « Nous voulons leur parler de l'avenir du site. Nous voulons plus de visibilité, si possible à trois ans. On se rend comtpe que la Pologne peut faire aussi du haut de gamme, il faut vraiment que le groupe nous donne une nouvelle gamme de lave-linge ».
Les syndicats espèrent obtenir cette rencontre dès que possible, et ils souhaitent également y inviter les pouvoirs publics.
Virginie KIEFER
Source : L'UNION