L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Alors hier matin, de bonne heure, le comité local CGT des Privés d'emploi
a tenu le mur devant Pôle emploi, Grande-Rue, pour manifester sa colère contre les propositions du Medef dans le cadre des négociations liées à l'assurance chômage. Battant le pavé énergiquement, une dizaine de militants dont Christian Garchery, membre du comité national des Privés d'emploi CGT, représentant CGT au Pôle emploi régional. À ses côtés, d'autres représentants de l'Union départementale CGT et Joseph Reggia, président de l'association des Privés d'emploi de Roubaix.
Tous sont « colère » contre la troisième journée de négociation Unedic qui devait se tenir hier et qui a été reportée par le Medef. De quoi donner envie d'affronter un climat encore hivernal pour protester contre « un patronat qui balaie d'un revers de main leurs revendications, qui n'est prêt à négocier que certains points (l'AER, allocation équivalent retraite, chômage des jeunes) et qui milite pour la baisse des cotisations patronales à chaque que l'Assedic est en équilibre ! » Le comité des Privés d'emploi n'est évidemment pas « sur la même longueur d'onde » que le Medef ! « On est face à un mur, soupire Christian Garchery, aucun compromis ne peut être trouvé avec le Medef et sa position se durcit !
».
Et le militant d'évoquer l'accroissement du nombre de radiations, transformées par Pôle emploi en cessation de paiement et le nombre important de départs volontaires (50 % des arrivées à Pôle emploi).
Aussi, le Comité des Privés d'emploi refuse fermement les propositions Medef : baisse de la période de référence de 36 à 30 mois pour les 50 ans et plus, passage de 50 à 52 ans pour bénéficier de 36 mois d'indemnisation, modification de 61 à 62 ans pour bénéficier du maintien des droits jusqu'à la liquidation de la retraite à taux plein. Aussi à l'opposé, le Comité CGT exige : un revenu de remplacement égal à 80 % du SMIC CGT (1600 E) ou 80 % du salaire antérieur jusqu'au retour à l'emploi, ou pour les primo demandeurs d'emploi, le rétablissement de l'allocation équivalent retraite et de l'allocation de fin de formation, la prise en charge des frais liés à la recherche d'emploi jusqu'à 400 E/mois), d'augmenter les cotisations patronales des entreprises proposant beaucoup d'emplois précaires (intérim, CDD, vacataires, saisonniers, intermittents, temps partiels...), la suppression des exonérations patronales, la suppression des sanctions de Pôle emploi (radiations, cessation d'indemnisations)... Joseph Reggia y ajoute des formations pour les demandeurs d'emploi et un tableau d'affichage syndical accessible à Pôle emploi. •
BRIGITTE LEMERY