SAINT NAZAIRE : STX ROMPT LE CONTRAT POUR LA FOURNITURE D'UN PAQUEBOT A LA LIBYE OU LE GOUVERNEMENT A ENGAGE LA FRANCE POUR UNE NOUVELLE GUERRE COLONIALE. QUELLES INCIDENCES POUR LES SALARIES ?
Après l'embellie en fin de semaine dernière (confirmation de la commande de deux porte-hélicoptères pour la Russie), le chantier naval nazairien STX a subi, hier, un coup de tabac. La direction a annoncé qu'elle rompait le contrat la liant à la Compagnie nationale maritime de transports libyenne pour la construction d'un paquebot.
La construction était bien avancée
Des craintes pesaient sur l'avenir de cette commande depuis le début du conflit en Libye. Jusqu'à présent, Jacques Hardelay, directeur général de STX France, avait toujours respecté le contrat en vigueur, pour « ne pas se mettre à la faute » en insistant sur le fait qu'il avait « toujours des contacts avec l'armateur ». Des contacts, certes, mais aucun versement du second acompte attendu le 15 mai... C'est ce défaut de paiement qui a poussé la direction du chantier à rompre le contrat avec la compagnie (dont l'un des fils du colonel Kadhafi est actionnaire).
Commencée en décembre 2010, la construction de ce paquebot, sistership des navires de la série Fantasia pour l'armateur MSC, est déjà bien avancée. « 40 % de la coque métallique est réalisée, le prémontage des blocs a commencé et des sous-traitants ont déjà lancé la production des aménagements intérieurs, alors que la livraison était programmée pour décembre 2012 », explique un délégué CFDT.
La direction a assuré que « la construction se poursuivait ». Et qu'elle était optimiste pour trouver un repreneur pour ce navire, en espérant ne pas avoir à le brader (il coûterait entre 500 et 600 millions d'euros). Elle a également indiqué que, par le jeu des assurances, il ne devrait y avoir qu'un impact limité sur les résultats financiers de STX France (2 100 salariés).
Éric MARTIN.