SYRIE : 220 SOLDATS ET POLICIERS SONT TOMBES EN JUIN DANS UNE GUERRE D'AGRESSION ETRANGERE ET NON PAS CIVILE COMME LE DISENT LES MEDIAS MENTEURS AUX ORDRES DES TENANTS DU FRIC

Publié le par Tourtaux

220 soldats et policiers tombés en juin, dans une guerre d’agression étrangère et non pas civile

 

Par Guy Delorme

le 11 juin 2012  




Un cercueil parmi quelque 2 000 autres : pas d'autre alternative, pour que leur sacrifice n'ait pas été vain, que d'écraser leurs meurtriers

Les combats se poursuivent ce lundi, de Deir Ezzor, Idleb, Homs et Rastan, selon l’OSDH. L’agence syrienne Sana signale l’explosion de deux bombes ce lundi matin, dans le quartier de Barzeh à Damas, l’une placé sous une voiture devant l’hôpital de Hamich, l’autre près de l’école Abdel Ra’ouf Saïd. Le chauffeur de la voiture piégée, un militaire, a été tué, tandis que l’autre engin faisait deux blessés civils. Une autre voiture piégée a pu être neutralisée dans le secteur de Jaramana, dans l’agglomération de Damas.

Un groupe d’insurgés a été anéanti au cours d’un raid de l’armée à Douma (banlieue nord de Damas) : l’opération a fait un victime chez les soldats. Un accrochage a par ailleurs eu lieu à Salma, (province de Lattaquié), qui a fait cinq morts chez les militaires et un nombre non précisé de tués et de blessés chez les terroristes.

Ces derniers ont renoué avec leur pratique de sabotages des installations énergétiques en coupant un oléoduc acheminant le gaz de Deir Ezzor à Homs : stratégie du chaos et de la misère, corollaire et complémentaire des attentats et de la guérilla. Sans doute, le CNS et l’ASl, pour ce qu’ils contrôlent de la situation, espèrent-ils que les pétro-monarques paieront les dégâts, après la « victoire ». Si la victoire, comme nous avons de bonnes raisons de le penser, revient au gouvernement, celui-ci sera fondé à établir des factures, et à les adresser à ces pays, et aussi à tous ceux, Turcs, Américains, Français, Britanniques, qui ont prodigué un assistance technique – au sens large – à ces bandes.

Guerre conduite de l’Étranger, faite par nombre d’étrangers


Trois jeunes volontaires islamistes libyen et tunisiens après leur capture en Syrie, en mai dernier...


... et trois de leurs collègues tunisiens, qui leur ont succédé quelqus jours plus tard à la télévision syrienne...

À propos de participation étrangère à la destruction de la Syrie, le chef théorique de l’ASL, le « colonel » Ryad al–Asaad, a démenti la présence de combattants koweitiens dans ses rangs, ainsi d’ailleurs que celle d’étrangers. Al-Asaad a expliqué que l’ASL n’avait « pas besoin » de ce renfort : piquant de la part de quelqu’un qui pour sa survie et celle de son état-major, ainsi que de nombre de ses groupes, dépend du gouvernement turc et de deux ou trois services occidentaux, sans parler des dollars du Golfe. Al-Asaad a attribué ces accusations, qui « portent préjudice à la révolution » (pas plus que l’admiration de Shimon Peres pour l’ASL, NdlR) au gouvernement syrien. Sauf que l’information vient… d’un journal koweitien : le quotidien Al-Qabas a confirmé la présence de dizaines de Koweitis dans les rangs de l’insurrection syrienne. Et aussi de Séoudiens, d’Algériens et de Pakistanais ; le chiffre de 250 a été avancé. Par ailleurs, même la presse occidentale a reconnu l’entrée par la Turquie de plusieurs centaines de Libyens. Des volontaires tunisiens ont également été tués ou capturés par l’armée syrienne. Enfin , tout le monde sait que le gouverneur CNT de Tripoli – et ex-compagnon de Ben Laden en Afghanistan – Abdelhakim BelHadj, est entré en Syrie pour y poursuivre sa révolution sunnite assistée par l’Occident.

L’existence de ces brigades internationales islamiste est à en effet un secret de Polichinelle : en expliquant à ses lecteurs que les membres de l’ASL réceptionnaient ces aspirant-djihadistes à la frontière turco-syrienne (ou syro-libanaise), avant de les armer puis de les répartir dans des groupes combattants, al-Qabas ne fait que suivre des journaux français comme Le Figaro ou Valeurs Actuelles, pourtant plutôt dans la mouvance atlantiste. La seule question qui se pose est de connaître le nombre exact, en juin 2012, de ces volontaires, et leur proportion au sein de la mouvance activiste « syrienne ». Ce n’est pas forcément chose facile, même en cas de capture ou de mort, car comme l’indique al-Qabas, les « gentils organisateurs » de l’ASL prennent soin de munir les arrivants de faux papiers syriens. Toutefois, à Bab Amr, les services syriens ont recensé un certain nombre de ressortissants étrangers, parmi les morts et les prisonniers.

Rappelons que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé, samedi 9 juin, que son pays avait « suffisamment de preuves » quant à l’implication étrangère, sus toutes ses formes, en faveur de l’insurrection. Il a même confié aux journalistes qu’il avait pu constater, au cours d’entretiens privés, que ses collègues de la diplomatie occidentale étaient parfaitement au courant de ces aspects « pratiques » de la « révolution » syrienne. La présence d’activistes étrangers dans les rangs de l’ASL a également été dénoncée par un opposant majeur (mais non inféodé au Qatar et au CNS) au régime, Haytham Manaa (voir notre article « Haytham Manaa dénonce le Qatar, et les mercenaires étrangers », mis en ligne le 9 mars) : bref al-Asaad peut encore convaincre par ses dénégations quelques abonnés du Monde, quelques « candides » occidentaux, mais le roi est nu, et la dimension étrangère de l’ASL est bien établie.

Sana continue par ailleurs de signaler les obsèques de soldats et policiers : 25 encore ce lundi, soit un colonel, deux adjudants-chefs, deux sergents-chefs, trois sergents, deux caporaux, treize conscrits et deux policiers ; un avocat assassiné a été associé à ces funérailles. Avec celles célébrées samedi et dimanche, cela fait 103 personnels de l’armée et la police portés en terre en trois jours. Qui s’ajoutent à environ 120 tombés au cours de la première semaine de juin : plus de 200 militaires et policiers sont donc tombés au combat, ou victimes d’attentats et d’assassinats, depuis le début du mois.

Cette escalade témoigne d’une véritable guerre. Mais pas d’une guerre civile : l’ASL et les groupes de barbus à fort recrutement étranger ne représentent pas une partie significative du peuple syrien, mais une force disparate, encore qu’efficace à son niveau, sous perfusion financière, logistique et politique arabo-occidentale, de quelques milliers de combattants-terroristes. Une prolifération cancéreuse qu’il faut traiter de toute urgence, quoi qu’en disent Ban Ki-moon et Kofi Annan qui n’ignorent évidemment rien de cette réalité. Une réalité qui rend le plan de paix onusien chimérique en l’état.

http://www.infosyrie.fr/actualite/220-soldats-et-policiers-tombes-en-juin-dans-une-guerre-dagression-etrangere-et-non-pas-civile/

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