SYRIE : PAS BESOIN DE CHERCHER OU SE PLANQUENT LES COMMANDITAIRES DES TUEURS DE L'ATTENTAT TERRORISTE D'HIER

Publié le par Tourtaux

Syrie: attentat au coeur de la Sécurité..le pouvoir résiste..le veto persiste

L.Mazboudi


Une nouvelle fois, la Syrie a rendez-vous avec un attentat particulièrement meurtrier, servant de levier, pour dissuader la Russie et la Chine d'opposer leur veto à la résolution du 7ème chapitre, tant convoitée par les Occidentaux et les monarchies du Golfe (et implicitement l'entité sioniste).

Cette fois-ci plus que jamais, l'enchainement des évènements est très révélateur: Un attentat particulièrement grave, qui laisse croire que le président syrien ne contrôle plus la situation,  une campagne d'intoxication laissant aussi entendre que le régime est tombé (AlJazeera, AlArabiyya, Sky News.. et cette fois-ci les médias israéliens aussi), et un responsable en visite à Moscou -ou à Pékin-, (cette fois-ci Erdogan), pour le dernier "push"!

Nul doute aussi que la frappe infligée au gouvernement syrien est bien douloureuse: trois hauts-responsables  militaires sécuritaires syriens ont été tués , et trois autres sont blessés. L'explosion ayant eu lieu au siège du bâtiment de la Sécurité nationale à Damas, un endroit censé être sous haute protection!  

Les tués étant le ministre de la défense et chef-adjoint de l’armée le général Daoud Rajha, son vice-ministre et le beau-frère du président syrien Assef Chawkat, le vice-président syrien le général Hassan Turkmani; et les blessés: le ministre de l'Intérieur Mohammad Ibrahim al-Chaar, (sa situation est stable, assure la télévision syrienne), sans oublier  le chef de la Sécurité nationale Hicham Bakhtiar.

En trois heures, le président syrien désignait une nouveau ministre de la défense et vice-chef d’Etat-major: le général Fahd Jassem Al-Freij

Intoxication médiatique et politique

Entretemps, les chaines de télévision arabes, en particulier Al-Jazeera et Al-Arabiyya se sont livrés à  une campagne d'intoxication frénétique.

Elles ont affirmé que le général Hassan Makhlouf, le chef de la Sécurité d'Etat figure parmi les tués, ce qui a été démenti. Idem pour le ministre de l’intérieur Mohammad Chaar. Elles ont lancé que le vice-président Farouk Charea a fait défection (il a effectué une intervention pour l’ANB  pour nier en personne). Il fut également question dans la chaine qatarie de plusieurs explosions dans le siège de la quatrième division de l’armée syrienne, commandée par le frère du président syrien le général Maher Al-Assad, ce qui s’est avéré également complètement faux.
 Sky News aussi y mettait du sien, relayant les propos du chef de l’ASL Riyad al-Asaad, qui a déclaré arabe que des combats opposant rebelles aux forces du président Assad font rage dans 90% des quartiers de Damas.
Alors que le Conseil national syrien (CNS), coalition de l’opposition soutenue par l’Occident et les monarchies du Golfe (et implicitement par l’entité sioniste) affirmait que les jours à venir seront "décisifs », en appelant les Syriens "à se préparer à la chute de Bachar el-Assad".
L’administration américaine est allée dans le même sens, assurant « qu’il est claire que le président Assad est en train de perdre le contrôle en Syrie ».  

Implication et Réjouissance israélienne

particularité de cet évènement, les israélliens aussi se sont mêlés à la campagne, exprimant leur  grande réjouissance. C’est le correspondant de la télévision arabophone Al-Mayadine qui a fait ce constat. Egalement rédacteur en chef de l’agence palestinienne Maan en Cisjordanie occupée, D. Nasser Lahham a signalé que les télévisions israéliennes  annonçaient l’information de l’attentat meurtrier contre les officiers militaires syriens avec réjouissance, et spéculaient sur la chute imminente du président syrien.

Le président israélien Shimon Perez n’a pas pu tenir sa joie. «  Après la fin du régime d’Al-Assad, nous voulons entretenir de bonnes relations a avec la Syrie », a-t-il dit. Une réunion du cabinet ministériel restreint a même été  convoquée en urgence et le ministre de la guerre israélien Ehud Barak devrait se prononcer dans la soirée de ce mercredi sur la crise syrienne.

Une explosion, plusieurs versions et plusieurs revendications
 
L’explosion a été perpétrée dans le bâtiment du siège de la Sécurité nationale dans le quartier de Rawda, dans le centre de la capitale. Une fumée noire s'en est dégagée dans le ciel.
 Plusieurs versions ont été diffusées dans les medias sur son origine, en l’absence de version officielle.

Il a été au début question d’un camion piégé conduit par un kamikaze (la télévision Al-Alam). Par la suite les médias ont fait état d’un engin explosif qui a explosé au sein du bâtiment.
Selon l’AFP, une source de sécurité lui a affirmé que l'attentat avait été mené par un kamikaze qui a actionné sa ceinture d'explosifs dans la salle où les hauts responsables se réunissaient. D'après cette même source, le kamikaze est "un garde du corps d'un des participants à la réunion".  Plusieurs sites confirment cette version. Quant à l’agence syrienne elle parle d’un attentat suicide.

Même ambiguïté aussi sur les auteurs de l’attentat : trois parties l’ont revendiqué : la milice de l’Armée syrienne libre (ASL), la « Brigade de l’Islam » et « la brigade des Sahabas » (en allusion aux quatre premiers successeurs du prophète Mohammad (s). l’ASL a d’ailleurs démenti la revendication de la brigade de l’Islam, assurant que c’est un de ses groupes qui l’a commis.

Damas: Un travail des services de renseignements

Selon le ministre syrien de l’information Omrane Zoebi, «  l’attentat terroriste a été perpétré par les services de renseignements des pays ennemis de la Syrie », évoquant une conspiration entre les Etats-Unis, l'entité sioniste et 80 Etats.
"Tous les pays qui et envoient les armes et l'argent aux groupes terroristes assument la responsabilité de ce qui s'est passé aujourd'hui à Damas", a souligné le ministre dans un entretien avec la télévision syrienne, estimant que ce qui s'est passé aujourd'hui est « le dernier chapitre de la conspiration américano-israélienne contre la Syrie ».
L’attentat est «  l’expression de la faillite et de la frustration des ennemis de la Syrie devant la force et la cohésion de l'armée arabe syrienne », a-t-il ajouté.
 
L'armée syrienne s’est dite quant à elle déterminée à "nettoyer" le pays des "terroristes" après cet attentat.
 "Cet acte terroriste renforce la détermination de nos forces armées à nettoyer la patrie des restes des bandes terroristes", a-t-elle affirmé dans un communiqué diffusé par la télévision d'Etat.    
 "C'est l'Etat et toutes ses institutions qui sont visés. C'est une guerre ouverte contre tous les Syriens", a commenté un député Khaled al-Abboud. "Il y a des parties extérieures qui œuvrent pour la destruction de l'Etat syrien", a-t-il ajouté, accusant les Etats-Unis et leurs "instruments" à l'intérieur.

Plusieurs experts sécuritaires sont montés au créneau dans différentes télévisions arabophones pour assurer que l'attentat ne risque pas d'ébranler le pouvoir syrien.   

Téhéran, par la voix de son ministère des affaires étrangères a qualifié l’attentat « d’horrible et terroriste », et accusé  « tous les pays qui financent et arment l’opposition syrienne d’être derrière l’attentat »

Alors que Moscou qui l’a qualifié "d’odieux" a réclamé que ses auteurs soient "identifiés et punis", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui a dénoncé "une nouvelle tentative de déstabilisation de la situation en Syrie".

Et Erdogan revient de chez Poutine, les mains vides

Justement et comme par hasard, le Premier ministre turc Recep Tayyeb Erdogan se trouvait à Moscou, durant ces moments syriens délicats auprès du président russe Vladimir Poutine.

Malgré les faux-semblants diffusés par des médias, laissant croire que les discussions portaient sur un contrat nucléaire entre les deux pays d'une valeur de 20 milliards de dollars, il semblait for que c'est surtout la Syrie qui était au coeur des discussions.

 À la fin des tractations, Poutine réitérait pour la énième fois que seule l’entente de Genève est la base du règlement de la crise syrienne et rien d'autre. Rejettant une énième fois cette fameuse résolution du VIIème chapitre si chère aux Occidentaux, aux monarchies du Golfe et à la Turquie (et à Israël implicitement) et pour qui le vote devait avoir leu ce mecredi. Force est de constater que les dirigeants occidentaux pour commenter l'attentat contre la Securité nationale n'ont eu de mots que pour la réclamer une énième fois .

Et pour sauver la face, l’émissaire des Nations Unies et de la Ligue Arabe Kofi Annan n’a eu de mot que pour reporter le vote à jeudi.

 
« Moscou constate que les rebelles syriens intensifient leurs opérations à chaque fois que le Conseil de sécurité de l'ONU envisage d'examiner la situation en Syrie », estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.
"Tendance dangereuse: lorsque les discussions sur le règlement de la crise syrienne sont en cours au Conseil de sécurité, la rébellion multiplie les attentats terroristes afin de faire échouer toutes les tentatives [d'apporter une solution au conflit, ndlr]", a indiqué mercredi le diplomate sur son microblog Twitter, selon l’agence Ria Novosti.

Question de dire que Moscou comprend très bien le jeu...

Source: Divers    18-07-2012 - 20:38 Dernière mise à jour 18-07-2012 - 20:38

http://www3.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=72009&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1

Publié dans Syrie

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