TOULOUSE : DEBRAYAGE DES SALARIES DE LA LIBRAIRIE PRIVAT TRES INQUIETS QUANT A LEUR AVENIR

Publié le par Tourtaux

Librairie Privat : les salariés en plein brouillard

Publié le 13/04/2013 à 07:35  

menaces de fermeture

Les salariés de la librairie ont débrayé, hier matin, mais ils ne savent toujours pas de quoi sera fait leur avenir.Le magasin de la rue des Arts a été ouvert en 1903.../ Photo DDM, Thierry Bordas

Les salariés de la librairie ont débrayé, hier matin, mais ils ne savent toujours pas de quoi sera fait leur avenir.Le magasin de la rue des Arts a été ouvert en 1903.../ Photo DDM, Thierry Bordas

Condamnée ou pas ? Au terme du comité d'entreprise du groupe Chapitre, hier, la CGT a annoncé que la librairie Privat était vendue et promise à la fermeture. Mais le message de la direction reste obscur…

Un coup de massue, mardi, et maintenant le flou le plus complet… Les treize salariés de la librairie toulousaine Privat, rue des Arts, ont vécu, hier, une journée cauchemardesque. Juste avant midi, alors qu'ils étaient réunis devant l'établissement pour un débrayage de deux heures, ils ont appris par les délégués CGT du groupe Chapitre la confirmation de la vente du bail commercial avec à la clef la fermeture de la librairie. Mais quelques instants plus tard, Rachid Hakhmoum, le directeur, démentait cette information. «Rien sur le document de la direction concernant le comité d'entreprise ne fait référence à Toulouse, constate-t-il. Je n'y comprends plus rien. Que vais-je dire aux employés» ? Si rien n'est écrit, la direction aurait tout de même concédé qu'elle était en négociation avancée pour la vente du magasin avec une enseigne étrangère au métier du livre. Montant de la transaction ? 650 000 euros. Une cession qui correspondrait, alors, aux opérations financières engagées «pour trouver de nouvelles ressources», selon les explications fournies au comité d'entreprise. «C'est incompréhensible, souffle Olivier Oix, le directeur adjoint de la librairie. On savait que le groupe avait des difficultés mais on ne se sentait pas menacé. Ici, au niveau commercial, ça marche bien. Le magasin est viable». Le fonds de pension Najafi Companies, actionnaire majoritaire d'Actissia propriétaire du groupe Chapitre ne le voit pas du même œil. Mais au Capitole, qui peut faire jouer son droit de préemption sur le bail commercial, on indique qu'aucune transaction n'a été déclarée à ce jour. Quand elle le sera, la mairie dispose d'un délai de deux mois pour donner son avis. «La vente est loin d'être effectuée», veulent croire les salariés, qui sont déterminés à se battre avec leur clientèle pour sauver une enseigne historique.


Les éditions solidaires

Historiquement, la librairie Privat appartenait la même maison que les éditions éponymes jusqu'à la scission des deux entités en 1994 et la vente du pôle éditorial au groupe Pierre Fabre. Ce qui n'empêche pas les salariés des éditions Privat d'être solidaires de leurs collègues. «Privat, c'est 174 ans d'histoire, un patrimoine culturel exceptionnel qui ne peut pas disparaître, explique Philippe Terrancle, le directeur. Nous allons nous mobiliser, appeler à la rescousse les auteurs, les signatures qui ont été reçues ici et qui ont gardé l'amour de l'enseigne de la rue des Arts. Il faut trouver des alternatives à la fermeture». Le message ? «Venez acheter des livres». Philippe Terrancle envisage de refaire tirer l'ouvrage «Privat, histoire d'une maison toulousaine» de Claude Nières pour l'offrir aux clients qui viendront soutenir la librairie, dont le directeur, Rachid Akhmoum, veut aussi mobiliser la communauté des lecteurs.

Publié dans Lutte des classes

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