ARGENTINE : 50 000 MANIFESTANTS A GUALEGUACHU CONTRE LA MULTINATIONALE BOTNIA

Publié le par Tourtaux

Argentine: 50 000 manifestants à Gualeguachu contre la multinationale Botnia
09-09-2009

Les environnementalistes de Gualeguaychu, soutenus par des assemblées de Concordia, Colon et de Buenos Aires, ont réclamé que la Cour de La Haye "écoute la clameur des peuples latino-américains et entendent que nous sommes victimes de negoces sans scrupule".

 

 

Convoquée à l'heure de la sieste, l'assemblée environnementale de Gualeguaychú (province de Entre Rios) a réussi à réunir des milliers de personnes aux bords de la rivière Uruguay. Selon les calculs des organisateurs, le nombre de manifestants a atteint les 50 milles. Devant l'immense construction blanche où fonctionne la fabrique de cellulose de Botnia, les environnementalistes ont réuni des assemblées locales et voisines pour démontrer que "le temps ne nous a pas ébréché la revendication".

La convocation a été lancée quelques jours avant le commencement dans la Cour de La Haye des audiences finales du jugement initié par l'Argentine contre l'Uruguay pour la supposée violation du Traité du Río Uruguay. L'assemblée de Gualeguaychu a insisté sur sa protestation et sa répudiation à l'installation de la  fabrique, a demandé "que Botnia soit démantelé" et a refusé tout possible "dédommagement".

"Nous avons fait cela pour appuyer le Gouvernement argentin dans sa réclamation contre Uruguay", a dit à Página/12 José Pouler, environnementaliste de l'assemblée des habitants. "Mais de plus c'est une manière de faire savoir à la Cour de La Haye que, au-delà du temps qui a passé et quelle que soit son jugement, ici nous avons encore un village mobilisé qui n'octroie pas de permission sociale à la fabrique."
 
Les assembléistes ont commencé à marcher à midi hier à la localité de Arroyo Seco, le lieu où est installée la coupure de la route internationale qui unit l'Argentine avec la localité uruguayenne de Fray Bentos. Jusqu'à la frontière se sont mobilisées des assemblées locales et aussi de Concordia, Colon, Buenos Aires et même d'Uruguay.

Les protestations contre les papeteries ont commencé en 2003 après l'annonce de l'installation de l'espagnole Ence dans la zone. La première marche jusqu'au pont a été réalisée le 30 avril 2005, date qui à cette hauteur est emblématique. "En avril on fait les marches les plus importantes - dit Pouler-. Nous avons fait celle-ci rapidemment en raison des audiences à La Haye, mais nous calculons qu'il y a eu 50 mille personnes qui sont arrivées en marchant, dans des autos et même dans des camions."
 
Durant l'après-midi d'hier, les habitants ont lu une proclamation dans laquelle ils ont indiqué les points les plus importants de la revendication. Ils ont dit que "quel que soit le jugement, nous allons continuer de lutter pour que les industries polluantes ne viennent pas nous apporter leurs ordures". Ils ont demandé à la Cour Internationale que ne "soit pas priorisée la rentabilité des multinationales". Et que,  si elle "doit se prononcer sur un conflit qui implique nos vies, qu'elle écoute la clameur des peuples latino-américains et entende que nous sommes victimes de négoces sans scrupule et infâmes de la Banque mondiale".

Pagina/12, 07 septembre 2009.
http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/subnotas/131309-42297-2009-09-07.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

Publié dans Les Amériques

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