BANGLADESH : DANS UN NOUVEL INCENDIE D'UNE USINE TEXTILE, LE CAPITALISME VIENT ENCORE DE TUER AU MOINS HUIT TRAVAILLEURS !!

Publié le par Tourtaux

Bangladesh : À quel prix sont confectionnés nos habits de marque?
Amandine Bourgoin 09/05/2013 0
Deux semaines après ce que certains surnomment déjà « le pire accident industriel du Bangladesh », l’incendie qui a ravagé une usine jeudi 9 mai, a ravivé les critiques sur les normes de sécurité des ateliers textiles. Un secteur vital de l’industrie Bangladaise.

CB Bangladesh : À quel prix sont confectionnés nos habits de marque?

 

Votre t-shirt ou votre jean a-t-il été confectionné par l’un des ouvriers tués dans l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh? Ce bâtiment insalubre, construit sans réelle autorisation, abritait cinq ateliers de confection. Lorsqu’il s’est écroulé comme un château de cartes en avril dernier, plus de 3 000 ouvriers y travaillaient. Parmi eux, 912 n’ont pas survécu.


Secteur crucial de l’économie bangladaise, le textile emploie 40% de la main d’œuvre du pays et représente 80% de ses exportations. Il génèrerait en outre près de 29 milliards de dollars. Mais dans cette industrie, les conditions de travail et les normes de sécurité laissent à désirer. Salaires de misère, horaires abusifs, immeubles vétustes aux structures défectueuses… Les accidents ne sont pas rares. Selon la Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile, plus de 700 employés de la confection seraient morts dans des incendies au Bangladesh depuis 2006.


Où trouver les coupables ? Les multinationales dégagent la responsabilité sur les inspecteurs du travail corrompus par le gouvernement ou les propriétaires des usines, qui eux-mêmes renvoient la balle aux firmes occidentales, dont les commandes doivent être achevées dans des délais toujours plus courts.

L’hypocrisie des grandes marques pointée du doigt

Parmi ces « firmes occidentales », Primark, Mango ou encore Benedetton sont pointées du doigt pour avoir passé commande aux ateliers de la compagnie New Wave, installés dans l’immeuble qui s’est écroulé. Des manifestations ont même eu lieu devant leurs magasins en Angleterre et en Espagne. Dans la ligne de mire des protestataires, l’hypocrisie de toutes ces grandes marques qui critiquent les conditions de travail des ouvriers Banglasiens, tout en continuant à passer commande à leurs employeurs, ou à nier leur implication lorsqu’un accident survient. Ce qu’a fait Benedetton. Lorsque l’effondrement de l’usine a été médiatisé, la marque italienne a démenti travailler avec ces ateliers… jusqu’à ce que certains de ses t-shirt soient retrouvés dans les décombres (voir photo).


Benedetton s’en est alors sorti avec une pirouette remarquable. «  La compagnie New Wave, au moment de la tragédie, n’était pas l’un de nos fournisseurs, mais un de nos partenaires indiens leur a sous-traité deux commandes », a-t-elle précisée dans un communiqué.

Comment s’assurer que les usines respectent les règles du travail ?

Mercredi 8 mai, un groupe d’experts de l’ONU a demandé aux grandes entreprises du textile de rester implantées au Bangladesh, mais de renforcer leur collaboration avec le gouvernement du pays pour prévenir les accidents. Mais comment s’assurer que les usines avec lesquelles elles travaillent respectent les règles de sécurité et ne bafouent pas les droits des travailleurs?


Dans les textes, les marques doivent surveiller les ateliers auxquelles elles passent commande. Ceux-ci sont soumis aux obligations fixées par l’Organisation internationale du travail, et doivent être contrôlés régulièrement. Dans les faits, c’est un peu différent. Aucun effort n’est fait pour appliquer la loi, et nombreuses sont les usines qui passent entre les filets des inspecteurs, d’autant plus que les sanctions en cas de non respect des normes internationales sont peu contraignantes.


Pourtant, les multinationales commencent à se montrer de plus en plus exigeantes sur les conditions de travail des ouvriers qui confectionnent leurs marchandises. Tommy Hilfiger, Calvin Klein ou l’allemand Tchibo ont même accepté de signer un accord, rédigé par l’ONG Clean Clothes Campaign, prévoyant entre autre de rendre publiques les listes des usines fournissant leur marque, de renforcer les inspections inopinées et indépendantes, ou encore d’informer systématiquement les travailleurs sur leurs droits.


De leurs côtés, les autorités du Bangladesh, craignant que les marques occidentales se détournent de leurs usines, ont annoncé la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête devant inspecter les 4 500 usines textiles du pays. Il serait dommage que la multiplication récente des accidents menace l’industrie « poule aux œufs d’or » de leur pays.


http://roadsmag.com/bangladesh-a-quel-prix-sont-confectionnes-nos-habits-de-marque342888/

Publié dans Lutte des classes

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