CALAIS (62) : VIVES INQUIETUDES DE LA CGT SCHAEFFLER POUR LES 381 EMPLOIS. LA CGT CRAINT DES DELOCALISATIONS APRES LA VENUE D'OUVRIERS CHINOIS EN FORMATION

Publié le par Tourtaux

 

Schaeffler : pour la CGT, la venue d'ouvriers chinois en formation laisse craindre des délocalisations

vendredi 24.02.2012, 05:09  - La Voix du Nord

 D. Tollet, délégué CGT, et C. Robert, secrétaire du CE, veulent préserver le savoir-faire calaisien. D. Tollet, délégué CGT, et C. Robert, secrétaire du CE, veulent préserver le savoir-faire calaisien.
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D'ici juillet 2013, les 381 employés de Schaeffler auront quitté leur usine centenaire pour la zone Marcel-Doret, dans l'ex-teinturerie Bellier. ...

Un déménagement attendu depuis des années. Pourtant, dans les couloirs du bâtiment du boulevard La Fayette, un autre sujet, source d'inquiétudes, alimente les conversations. Il s'agit de la venue, le 12 mars, de collègues chinois, salariés d'une usine du groupe allemand ( lire notre édition du 22 février).

Pendant trois mois, ces ouvriers seront en formation sur les machines de production calaisiennes « pour apprendre à fabriquer de la chaîne de transmission de A à Z », en déduit Cyril Robert, secrétaire du comité d'entreprise. En novembre, les salariés calaisiens avaient déjà accueilli des collègues indiens. « Ils ont appris les finitions dans la fabrication d'une chaîne : le tirage, le repérage et la fermeture,rapporte le syndicaliste CGT. La direction nous a expliqué que les galettes (rouleaux, NDRL ) de chaînes conçues à Calais étaient envoyées dans les pays où la voiture était construite. Les ouvriers indiens se chargeaient alors des finitions. » Mais cette fois-ci, avec l'arrivée des Chinois, une étape de plus sera franchie. « La stratégie du groupe à long terme est claire : la délocalisation, » est persuadé Dominique Tollet, délégué CGT. Un mot qui, à Calais, a marqué les esprits avec la crise de la dentelle et ses nombreux emplois supprimés. « On ne veut pas que Schaeffler devienne un Noyon bis ». La CGT craint « que le savoir-faire calaisien soit expatrié dans d'autres usines du groupe, en Chine et en Inde. Notre inquiétude, c'est qu'à terme, on nous laisse uniquement le marché européen et que l'usine de Calais ne soit qu'un soutien technologique, une usine pilote. D'ailleurs, dans la nouvelle usine, il y aura une cellule pour les nouveaux projets en Chine ou en Inde ». Aujourd'hui, l'Asie représente 12 % du chiffre d'affaires de Schaeffler Calais. Les États-Unis 57 % et le marché européen 31 %.

Manque d'ambition

À l'heure où le groupe annonce un investissement de 20 M E pour le déménagement et le développement de SCDS Calais, ces inquiétudes peuvent surprendre. « Si le déménagement est une nécessité que nous ne remettons pas en cause, le choix du lieu, à savoir la teinturerie Bellier, est loin d'être le meilleur. Les salariés devront s'adapter au bâtiment. D'autant que sur les 20 M E, l'achat et les travaux ne représentent qu'un tiers. Pour nous, c'est un manque d'ambition quand on voit les centaines de millions d'euros investis dans les usines asiatiques du groupe.

 » Depuis le départ, la CGT avait marqué sa préférence pour une construction ou un bâtiment neuf. « Après la crise de 2009 et les 105 licenciements à Calais, le personnel n'a pas compté ses heures supplémentaires pour relancer l'activité. » Aujourd'hui, l'usine calaisienne produit 28 000 mètres de chaînes par jour. Un rythme de production jamais atteint auparavant. « Une nouvelle usine aurait été une belle façon de remercier les salariés pour leurs efforts. » •

ARIANE DELEPIERRE

 

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Calais/actualite/Secteur_Calais/2012/02/24/article_schaeffler-pour-la-cgt-la-venue-d-ouvrie.shtml

Publié dans Lutte des classes

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T
Ce que tu dis là est juste Patrice mais il faut aussi comprendre les salariés de cette entreprise qui va probablement être délocalisée et dont les emplois risquent d'être menacés dans un proche<br /> avenir.
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P
c'est le genre d'article qui me mets mal à l'aise<br /> <br /> Que l'on se batte contre les délocalisations, oui, mais....<br /> <br /> Que les chinois veuillent produire en chine plutôt que d'importer de France est normal, de même pour les Indiens.<br /> <br /> Produire local, au plus près des lieux de consommation est du simple bon sens, et dans l'intérêt de tous<br /> <br /> L'impérialisme économique avec sa division internationale du travail est à condamner<br /> <br /> Il n'est pas souhaitable que la CGT soutienne cet impérialisme de quelque manière que ce soit, même si je comprends les motivations de ces ouvriers qui défendent leur emploi
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