COURCHELETTES (59) : CHEZ AXTER, GREVE CONTRE LE LICENCIEMENT DE JEAN-MARC MASSEMIN, DELEGUE CGT

Publié le par Tourtaux

  • Axter à Courchelettes : mouvement de grève contre le licenciement de Jean-Marc Massemin

    samedi 14.01.2012, 05:13 - PAR STÉPHANIE LABDANT

     

    Jean-Marc Massemin, délégué CGT et salarié d'Axter à Courchelettes, va-t-il être licencié ? Oui, selon le ministère du Travail qui donne pourtant raison à l'Inspection du travail qui elle avait... refusé le licenciement.

    C'est comme un feuilleton à rebondissements. Une histoire qui chaque fois qu'elle semble avoir trouvé une issue repart de plus belle. En 2008, l'entreprise Axter à Courchelettes (qui produit des membranes bitumeuses) connaît un mouvement de grève. En ce jour de grogne, Jean-Marc Massemin, un salarié, délégué CGT, s'apprête à quitter l'usine avec quatre rouleaux de bitume déclassé, comme cela est autorisé. Mais il n'a pas de bon de sortie. La direction porte alors plainte pour vol. Classée sans suite. Elle engage une procédure de licenciement contre Jean-Marc Massemin. Refusé par la direction départementale du Travail. La direction d'Axter fait appel. Le ministère du Travail confirme la décision de l'Inspection. Nouvel appel, cette fois devant le tribunal administratif qui annule les deux premières décisions. Retour à la case départ.

    Et on recommence : procédure de licenciement refusée par l'inspection du travail qui prend en compte de nouveaux éléments : un cas similaire où le salarié a eu trois jours de mise à pied et non une procédure de licenciement et le fait qu'aux dernières élections professionnelles en 2010, la CGT a obtenu 80 % des suffrages dans le premier collège. Une preuve, selon la CGT, que c'est le mandat de Jean-Marc Massemin qui est visé et non le salarié.

    Puis nouvel appel de la direction auprès du ministère du Travail. Celui-ci vient de donner sa réponse : « Il confirme la première décision de l'inspection du travail mais autorise le licenciement. Selon lui, il n'est pas lié au mandat. », résume Yves Quignon, sidéré. Le secrétaire général de l'UL CGT ne comprend pas. « On marche sur la tête, dit-il. On va saisir le tribunal administratif pour faire annuler cette décision. »

    Jean-Marc Massemin a reçu le soutien d'élus, Marc Dolez, député, et Charles Beauchamp, conseiller général, qui s'étonnent de l'arbitrage rendu par le ministère. « C'est un véritable acharnement contre un responsable syndical sans aucune raison, résume Marc Dolez qui vasaisir le ministre pour un recours gracieux et lui demander des explications. »

    Par solidarité, une partie des salariés de l'entreprise s'est mise en grève, hier matin, à l'appel de la CGT. Un mouvement renforcé aussi par le licenciement récent d'un autre salarié. Nicolas Nieduziak a reçu sa lettre le 24 décembre. Il est renvoyé pour faute simple : « des tests classiques sur le bitume qui ne seraient pas faits », explique-t-il. Seulement voilà, « il n'a plus le droit d'entrer dans l'entreprise pour prouver sa bonne foi », s'indigne Yves Quignon.

    Pour Yves Massemin, ce n'est pas terminé. Il n'a pas encore reçu sa lettre de licenciement. « Ils jouent avec ses nerfs, c'est quelque chose d'invivable », reprend le secrétaire de l'UL CGT qui ne désarme pas. S'ils doivent aller aux Prud'hommes, ce sera « avec un dossier super costaud ». Mais là n'est pas (encore) le combat. « Ce qui importe aujourd'hui, c'est que Jean-Marc garde son emploi. » •

    Le directeur Christian Guittard n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2012/01/14/article_axter-a-courchelettes-mouvement-de-greve.shtml

Publié dans Lutte des classes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article