CUBA : DECLARATION DU MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES

Publié le par Tourtaux

La Havane.  3 Septembre 2013

Déclaration du ministère des
Relations extérieures

 

 

LE ministère des Relations extérieures de la République de Cuba a pris connaissance avec une profonde préoccupation des déclarations formulées ce samedi 31 août par le président des États-Unis, Barack Obama, annonçant sa décision d’entreprendre des actions militaires contre la République arabe syrienne.


Sans laisser aucune marge aux démarches actuellement en cours pour arriver à une solution politique du conflit, sans présenter aucune preuve et avec un mépris total des opinions de nombreux pays, dont celles de certains de ses principaux alliés et des Nations Unies, le président des États-Unis a annoncé sa décision de réaliser des actes qui violent le Droit international et la Charte des Nations Unies, entraînant encore plus de morts et de destructions, et provoquant en outre, inéluctablement, l’aggravation du conflit dont souffre cette nation arabe.


Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba appelle les membres du Conseil de sécurité à honorer leur mandat, qui est d’empêcher toute rupture de la paix, et à stopper une intervention militaire qui menace la sécurité internationale dans une région du monde particulièrement instable.


Cuba estime que l’Assemblée générale, seul organe des Nations Unies où sont représentés tous les États, a également pour responsabilité d’agir pour éviter l’agression, d’autant plus qu’en raison de la position prééminente des États-Unis au sein du Conseil de sécurité, il est fort probable que celui-ci ne puisse pas prendre de décision sur la question. L’Assemblée générale, dans l’exercice de ses prérogatives, doit se réunir d’urgence et prendre les mesures indispensables.


Le Secrétaire général des Nations Unies doit s’impliquer directement pour empêcher les actes que le président des États-Unis a présentés comme des faits presque inévitables.


Pour s’acquitter de l’énorme responsabilité qu’implique sa charge en ce qui concerne la sauvegarde de la paix et de la stabilité mondiale, il reviendrait au Secrétaire général de l’ONU d’entreprendre auprès du gouvernement des États-Unis des démarches diplomatiques urgentes et énergiques.


Le G-20 se réunira à Saint-Pétersbourg, en Russie, les 5 et 6 septembre. Ce forum, qui réunira nombre des principaux dirigeants du monde, ne saurait échapper à l’obligation d’aborder avec le Président des États-Unis la situation créée et d’entreprendre des actions concrètes pour la résoudre.


Si on ne lui cachait pas la vérité et s’il n’était pas constamment submergé d’informations tendancieuses, manipulées et incomplètes, le peuple des États-Unis, qui lors des guerres qui se sont succédées depuis le Vietnam jusqu’à nos jours et qui a dû endurer la mort de dizaines de milliers de ses jeunes, ne resterait certainement pas indifférent face à une nouvelle conflagration qui se traduira par une plus grande perte de vies humaines et, le moment venu, demandera des comptes aux politiciens corrompus et aux médias pour leur mensonges.


On peut se demander ce que fera le Congrès des États-Unis, lors de la reprise de ses travaux le 9 septembre, lorsqu’il aura à trancher entre le début d’une nouvelle guerre et la préservation de la paix internationale, entre la vie et la mort. Si, à l’instar du Parlement britannique, il rejette les visées agressives annoncées par le président, il fera une contribution surprenante et précieuse à la paix mondiale et au système politique controversé de son pays. S’il les approuve, il devra en assumer les conséquences face au verdict implacable de l’Histoire.


Cuba en appelle également aux leaders d’opinion des États-Unis et du monde pour empêcher que la loi de la jungle l’emporte sur la raison, pour empêcher le déclenchement d’attaques illégales et illégitimes contre d’autres pays, pour empêcher qu’on tente de remplacer la diplomatie par la guerre.


Cuba appelle aussi les dirigeants pacifistes, religieux, les jeunes et les étudiants, les travailleurs, les artistes et les intellectuels, les mouvements sociaux, les forces progressistes et tous ceux qui rejettent la guerre, à se mobiliser pour s’opposer à la décision du Président des États-Unis d’attaquer la nation arabe.


Le ministère cubain des Relations extérieures lance aussi un appel à préserver la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie et le droit de son peuple à l’autodétermination, ainsi qu’à promouvoir le règlement du conflit par la voie diplomatique et sans autre effusion de sang.


Ministère des Relations extérieures de la République de Cuba

La Havane, le 1er septembre 2013

http://www.granma.cu/frances/plus-d%27infos/3sept-Declaration%20du.html

Publié dans Cuba

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