DES LUTTES OUVRIERES EN GEORGIE, AU BANGLADESH, AU CAMBODGE OU LES LUTTES DES TRAVAILLEURS SONT DUREMENT REPRIMEES PAR LES FORCES DU DESORDRE
Selon le journal Cambodia Daily, environ 200 ouvrières et ouvriers de l’usine de confection Alim Cambodia Co. Ltd ont bloqué le boulevard Veng Sreng à Phnom Penh mercredi 13 novembre de 8 heures du matin à 14 h 30. Les ouvrières et les ouvriers revendiquent une hausse de salaires. Pendant toute la durée du blocage, ouvriers et ouvrières dansaient sur la route au son de la musique diffusée par les hauts-parleurs.
Il y a eu au cours des huit derniers mois une escalade de la violence contre les travailleurs et travailleuses au Cambodge. Récemment, la police a tiré et matraqué des travailleurs qui manifestaient pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail dans l’industrie de la confection.
Le 12 novembre, les travailleurs et travailleuses ont défilé jusqu’aux bureaux du Premier ministre à Phnom Penh pour demander de l’aide afin de résoudre un conflit avec SL Garment. La police et l’armée ont répondu avec des canons à eau, ce qui a provoqué une escalade de la violence qui s’est terminée par la mort d’une femme et huit autres personnes au moins gravement blessées. Certains manifestants ontDU DESORDRE été inculpés au pénal et jetés en prison.
Le conflit chez SL Garment a débuté quand la direction a décidé d’avoir au recours à la police et à l’armée comme gardes de sécurité dans l’usine. Les travailleurs et travailleuses se sont sentis menacés par la présence de policiers armés, et ont ressenti que les changements opérationnels présentaient un net désavantage pour eux. L’affilié de IndustriALL, le C.CAWDU, a recherché un dialogue avec la direction, en demandant le retrait des militaires et des policiers armés, le renvoi du directeur qui harcelait le personnel, et le retour à des activités de production avec le système d’équipes d’origine.
En l’absence d’une réponse de la direction, une grève a éclaté; une grève qui a duré trois mois. Les grandes marques clientes de l’usine ont demandé à la direction de négocier de bonne foi, mais sans résultat. Au lieu de cela, la présence de l’armée s’est intensifiée, accompagnée d’une intensification des sentiments d’appréhension et de frustration dans le personnel.
Alors que des manifestations qui dégénèrent en affrontements se multiplient, le Conseil officiel des salaires du Bangladesh a proposé de relever à 68 dollars par mois le salaire minimum. Mais cela pourrait être insuffisant pour calmer la colère des ouvriers qui réclament 100 dollars par mois.
Ce jeudi encore, des milliers d’ouvriers sont descendus dans les rues des faubourgs de Dacca pour réclamer des augmentations de salaires. Et une fois de plus, la police a utilisé des canons à eau, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Parmi les cibles de ces ouvriers en colère les ateliers d’Ashulia qui produisent pour Walmart, H&M, Gap et Eagle Outfitters.
Les Conseil officiel des salaires du Bangladesh a donc proposé de
relever à 68 dollars par mois le salaire minimum. Et le patronat du textile a accepté ce qui représente une hausse de 77%. Mais les ouvriers veulent plus. Et l’un d’eux a déjà prévenu : "Nous continuerons de manifester jusqu’à satisfaction de nos revendications."
Une colère qui a pris de l’ampleur depuis l’effondrement le 24 avril du Rana Plaza, immeuble de neuf étages d’ateliers de confection dans la banlieue de Dacca. 1.129 morts personnes, essentiellement des ouvriers du textile, sont morts dans cette catastrophe.
Répression à Phnom Penh (Cambodge) : La police cambodgienne a dispersé mardi des ouvriers du textile en grève pour de meilleurs salaires, tuant par balles une femme et blessant huit autres personnes (voir l’article et des vidéos).