HOPITAL DE PARAY-LE-MONIAL (71) : LA CGT BATAILLE POUR LE MAINTIEN DES SERVICES DE CHIRURGIE DONT L'AVENIR DE L'HOPITAL, DE SES PERSONNELS ET DES PATIENTS DEPEND

Publié le par Tourtaux

 

PARAY-LE-MONIAL. La CGT évoque à nouveau le sujet de l’« autorisation chirurgicale » unique. Le spectre du bloc unique
le 26/02/2012 à 05:05 par Hervé Bachelard 
Dans le local CGT de l’hôpital de Paray : Laurence Deborde, aide-soignante et Laurence Charrier, cadre hospitalier. Photo H. B.

Dans le local CGT de l’hôpital de Paray : Laurence Deborde, aide-soignante et Laurence Charrier, cadre hospitalier. Photo H. B.

L’avenir de l’hôpital de Paray est-il menacé ? C’est ce que clame la CGT, dans une récente lettre ouverte. Tout serait lié à l’avenir des services de chirurgie. Mais le sujet n’est pas nouveau…

 

Dans son local syndical du Centre hospitalier de Paray-le-Monial, la cégétiste Laurence Charrier est inquiète. Cette semaine, elle a écrit une lettre ouverte au président du Conseil de surveillance de l’établissement (qui n’est autre que le député-maire Jean-Marc Nesme), pour lui faire part d’une problématique qui, selon elle, met l’ensemble de l’hôpital en péril : « l’ARS (Agence régionale de santé, Ndlr), par l’intermédiaire du SROS (Schéma régional d’organisation des soins 2012-2017, Ndlr), prévoit de n’attribuer qu’une seule autorisation chirurgicale pour Paray-le-Monial. Actuellement, il y en a deux : une ici, à l’hôpital. Et une autre, à la clinique. Nous ne voulons pas que l’hôpital soit privé de cette autorisation ».

Coopération impossible

Depuis la Conférence régionale de santé, qui a mis en œuvre les grandes lignes théoriques du tissu médical et sanitaire, il est en effet prévu de ne doter les établissements parodiens que d’un seul plateau chirurgical. Le problème n’est donc pas nouveau et il figurait déjà dans le précédent SROS. Mais il semble que, sur le terrain, la mise en place d’une seule activité chirurgicale pour les deux établissements soit difficile : « On nous a suggéré une coopération étroite avec la clinique, mais c’est impossible. Personne ne semble prêt au dialogue dans l’établissement privé. Et puis, l’ARS ne nous aide pas, en limitant le nombre de postes de cliniciens, qui pourrait nous permettre d’embaucher. »

La chirurgie, maillon essentiel

Ressurgit donc le spectre de la disparition de la chirurgie au Centre hospitalier, véritable pivot de la santé en Charolais-Brionnais : « Si le plateau chirurgical était accordé à la clinique, ce serait la fin de l’hôpital ». Laurence Charrier se base notamment sur un fait constaté l’été dernier : « Nous avons eu un court moment de baisse de l’activité chirurgicale : cela a suffi pour mettre en déficit l’hôpital, même si l’activité a triplé après. Cela prouve bien que la chirurgie est un maillon essentiel de notre équilibre. Si elle venait à disparaître ici, ce serait une catastrophe, car elle conditionne l’avenir d’autres services, comme la maternité ou les urgences. Nous savons que la première année après l’arrêt de la chirurgie, ce serait 170 postes supprimés, sans parler des sous-traitants. Et nous avons peur que cette décision arrive à l’automne. »

Dérogation… annuelle

Depuis plusieurs années, en l’absence de coopération entre les deux établissements hospitaliers parodiens, l’ARS déroge à la préconisation en accordant, de fait, deux autorisations chirurgicales. Quant à une décision radicale prise cette année, il n’en est pas officiellement question. C’est bien dans la coopération que pourrait cependant se dénouer la problématique.

Échéances

Et si Laurence Charrier lance sa lettre ouverte maintenant, ce n’est, bien entendu, pas par hasard : « À l’aube des échéances électorales, nous souhaitons que M. Nesme prenne clairement position en faveur de l’hôpital. Avec son parti politique, il a signé l’enveloppe financière liée à l’ONDAM, l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie, qui nous pénalise. Nous voulons des réponses claires à la problématique. Mais il faut faire vite. La réalité n’est pas idéologique, elle est comptable. Nous voulons conserver l’autorisation chirurgicale au Centre hospitalier ».

Rien de nouveau sous le soleil, penseront certains. Il est urgent d’agir pour trouver une solution, penseront d’autres. En attendant, comme depuis plusieurs années, en l’absence de solution fiable, les deux établissements continuent de procéder, chacun de leur côté, à des actes chirurgicaux. Et c’est bien là l’essentiel à court terme.

 

http://www.lejsl.com/pays-charolais/2012/02/26/le-spectre-du-bloc-unique 

 

 

Publié dans Lutte des classes

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