L'ALGERIE REMET MARINE LE PEN A SA PLACE
A PROPOS DE LA SUPPRESSION DE LA DOUBLE NATIONALITÉ
Les déclarations de la présidente du FN ne représentent pas la position officielle de la France, a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Du sur-mesure. La réaction raciste de la dirigeante du parti d'extrême droite française suscitée par les manifestations de joie des supporters de l'Equipe nationale après sa qualification aux 8es de finale du Mondial de football qui se déroule au Brésil ne méritait pas plus de commentaires. Courts.
Concis et précis. Questionné jeudi à Alger lors d'un point de presse au sujet des propos tenus par cette dernière, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Chérif a répondu: «L'extrême droite française nous a habitués à de telles déclarations qui restent sans importance et ne représentent nullement la position officielle du gouvernement français.» La liesse qui s'est emparée des binationaux suite à l'exploit historique des Fennecs n'a pas été du tout du goût de la dirigeante du Front national. Elle les somme de choisir. «Il faut choisir, être français ou être autre chose. On est algérien ou on est français...», avait tempêté, le 29 juin la présidente du Front national sur les ondes d'Europe 1. «Il faut supprimer l'acquisition de la nationalité automatique au motif qu'on naisse sur le territoire français» avait-t-elle fulminé. Les manifestations des Français d'origine algérienne qui suivent les rencontres et les exploits des Verts représenteraient une menace pour la France pour l'héritière de Jean-Marie Le Pen. «Ce qui m'importe plus, ce sont les conséquences des matchs joués par l'Algérie sur la situation de mes compatriotes» avait-elle indiqué. «La droite française revient souvent sur ces positions», a fait remarquer le porte-parole de la diplomatie française. Nicolas Sarkozy avait, en effet lui, aussi, tenté par le passé de titiller cette question de l'identité française en cultivant l'amalgame entre immigration et insécurité.
Un terreau où prospèrent les idées racistes et xénophobes. Exacerbées en période de crise, elles sécrètent un réservoir de voix que se disputent âprement l'extrême droite et droite classique.
Un duel au couteau lorsque les échéances électorales pointent le bout du nez.
L'ex-chef de l´Etat français avait demandé, dans un discours prononcé le 30 juillet 2010 à Grenoble (à moins de deux années de la fin de son mandat, Ndlr), que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d´origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d´un policier, d´un gendarme, ou de tout autre dépositaire de l´autorité publique». Des mots qui ont choqué.
Le discours prononcé le 30 juillet dernier à Grenoble par le président français relatif à la déchéance de la nationalité française «constitue une incitation à la haine» avait fait remarquer le Comité pour l´élimination de la discrimination raciale de l´Organisation des Nations unies au mois d'août 2010, à Genève. Un sentiment sur lequel surfe la patronne du Front national qui convoite le Palais de l'Eysée en 2017. Une autre paire de manches...